L'argument de la lecture allégorique
Publié : 07 sept. 2020, 14:37
Bonjour, j'ai comme projet d'ouvrir une chaîne YouTube sur le scepticisme et ce genre de chose. Oui je sais, très original. J'ai quelques scriptes prototypes et je voulais en partager un. L'objectif est bien entendu de voir ce qu'en pensent les gens, avoir des retours critiques. Merci à ceux qui prendront le temps de lire ce texte!
Donc le sujet c'est la lecture allégorique de la bible:
Quand un débat avec un croyant a lieu, si l’ont décide d’aborder le sujet des bibles, plus spécifiquement de l’ancien testament, on arrive à ce que j’appellerais une impasse argumentative. Toute personne ayant participé ou vu un débat Athée/religieux y a déjà été confronté. La discussion type pourrait se dérouler ainsi :
«Comment se fait-il que la genèse dise que la terre est apparue avant les étoiles ? Que les femmes sont créées à partir d’une côte d’homme ? Que le soleil tourne autour de la terre ? Ces choses sont juste fausses !
-Vous dites cela car vous avez une lecture fondamentaliste de la bible. »
Il est aisé pour n’importe qui de trouver des versets bibliques qui disent des choses factuellement fausses, des idées morales très discutables, du grand n’importe quoi. Bien entendu, les croyants sont au courant de ces incohérences. À cela il existe plusieurs parades :
1) Rappeler que malgré tout, les écrits ont été consignés de la main des apôtres, qui restent des hommes imparfaits.
L’idée c’est de dire que les apôtres ont interprété la parole de Dieu, ils ne l’ont pas retranscrit au mot à mot, ils l’ont exprimé avec leur style et leur imperfection propre à leur nature imparfaite. Pratique pour justifier les aberrations dont certains versets sont pourvus. Pourtant il serait curieux que Dieu n’ait pas pensé à cela dans son infinie sagesse inerrante à sa nature parfaite. Sa dictée devait forcément refléter ce qu’il voulait, car dans le cas contraire alors Dieu n’est pas tout puissant puisqu’il n’a pas la capacité de faire passer ses souhaits à l’homme sans que l’homme écrive n’importe quoi. Or si Dieu n’est pas tout puissant alors la conception que les chrétiens ont de lui est au mieux erroné.
Il serait toujours possible d’arguer que Dieu aurait volontairement induit en erreur ses fidèles, sauf que ce genre de raisonnement est un appel à l’ignorance, on peut broder indéfiniment sur du vent en raisonnant ainsi.
2) Réclamer que l’on replace les écrits bibliques dans leur contexte historique.
Prétendre que le contexte historique justifierait les idées immorales ou encore les incohérences cosmologiques de la bible est curieux, dans la mesure où Dieu est éternel et intemporel, ce qu’il a dit il y a deux mille ans ou dans deux mille ans a exactement la même valeur à partir du moment où on choisit de faire confiance aux manuscrits censés retranscrire sa volonté. Se rattacher au contexte historique pour justifier les faiblesses de la bible, cela revient donc à remettre indirectement en question l’antécédence divine des écrits et à se faire le proxy des arguments athées qui eux sont généralement d’accord pour dire que la bible ne résulte que de l’imagination humaine. Constat qui colle effectivement avec le contexte dans lequel les divers apôtres ont enrichi la bible d’idée propre à leur époque et non pas d’idées intemporelles et universelles. On pourra dire que par exemple « tu ne tueras point » est une idée intemporelle est universelle, sauf qu’il existe des exemple de l’application de ce principe qui étaient antérieurs à l’apparition de la bible. Dans les sociétés mésoptamiennes, égyptiennes etc…
3) Déclarer caduc l’ancien testament que Jésus serait venu abolir.
Ainsi il n’y aurait rien à réfuter en premier lieu puisque l’autorité des injonctions de l’Ancien Testament sont balayées sous la porte. Matthieu 5:17 nous dit pourtant que « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » Ce verset est assez clair sur le regard que Jésus porte à l’AT. Ce n’est pas le seul verset canonique qui mentionne l’AT comme un ouvrage de référence faisant autorité. Ce verset a néanmoins le mérite d'avoir comme locuteur une figure centrale du christianisme. Une étude sommaire de la bible permet de sérieusement remettre en question la proposition que Jésus aurait « abolit » l’AT comme en atteste ce verset non-exhaustif.
4) Dire que la bible se trompe donc que le christianisme est forcément faux n’est pas un raisonnement très rigoureux.
Tout à fait, on parle en matière de faisceaux d’indices. Tout septique un tant soit peu rigoureux ne se permettrait pas de dire que l’absence de perfection de la bible est une preuve de la fausseté du Christianisme. Disons plutôt que c’est un indice relativement fort que le Dieu des chrétiens serait au mieux incapable de comprendre comment fonctionne l’univers qu’il aurait créé. Ce qui est tout de même cocasse.
5) Le déni de la fausseté des versets.
Certains croyants refusent purement et simplement d’admettre que les versets incriminés sont faux. Une portion encore moins importante d’entre eux refusent carrément de croire que notre système solaire est héliocentrique. Il convient de rappeler que ces gens sont relativement marginaux. Robert J. Bennett en est une figure emblématique. On ne va pas s’attarder sur ce dernier et ses partisans, car ce serait une perte de temps. Mais plutôt sur ces fameux versets qui font l’objet d’un fort rejet.
Je ne pourrais bien entendu pas tous les énumérer ici, mais je prendrai un cas de référence, le géocentrisme. On entend souvent dire de la part des croyants que non la bible ne fait pas l’apologie du géocentrisme, pourtant Job 7, Ecclésiaste 5, Psaumes 104-5 revendiquent explicitement ce modèle. Mais josué est encore plus clair à ce sujet, donc on va s’attarder sur lui en particulier. Josué 10-13 nous dit que : « Alors Josué parla à l'Eternel, le jour où l'Eternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël: Soleil, arrête-toi sur Gabaon, Et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon! Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, Jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste? Le soleil s'arrêta au milieu du ciel, Et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour.… » Ce passage comporte une erreur flagrante, car il prétend explicitement que pour pouvoir empêcher la nuit de tomber, il faut arrêter le soleil. Sauf que si Dieu avait réellement voulu dire ça, il aurait dit que la terre s'arrêta de tourner, pas le soleil, vu que de toute évidence le soleil ne tourne pas autour de la terre, il tourne sur lui-même, et que du coup ce que dit ce verset est inutile: vu que si le soleil s'arrête de bouger, grossomodo ça n'aurait rien changé à cette fameuse journée dépeinte dans ces versets, donc ces versets n'ont aucun sens en plus de prôner l'idée d'un soleil qui tourne autour de la terre (géocentrisme). Puisque le verset se fini explicitement par "-Et (le soleil) ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour." pour démontrer que l'action de Dieu a eu précisément pour effet de priver les hommes de coucher de soleil. Sauf qu'il se serait quand même couché le soleil, même sans bouger, vu que Dieu n'a pas pensé à arrêter la rotation de la terre et que c'est elle qui engendre l'effet « couché de soleil ». Ce passage est une démonstration pour le moins criante d’erreur cosmologique biblique. Encore une fois, c’est compréhensible de la part d’auteurs de temps anciens qui ne faisaient qu’observer notre système solaire pour ainsi le comprendre du mieux qu’ils pouvaient, mais ça l’est mois de la part du prétendu créateur de l’univers.
Et le dernier point, celui qui nous intéresse le plus :
6) la façon de lire la bible.
Car oui, vous ne comprenez pas pourquoi dans l’Exode 21:7 il est enseigné par Dieu qu’on peut vendre sa fille comme esclave ou que les crustacés sont une abomination? (Lévitique 11:10) Ou alors le fait que Dieu aurait prôné le géocentrisme ? (voir plus haut)
Le problème avec cet argument de lecture non-littérale, c'est qu'elle correspond à une adaptation de l'église à l'évolution de notre savoir universel. Mais il y a environ 2000 ans, c'était tout à fait littéralement qu'on lisait les diverses bibles... Je pense que les ecclésiastiques n'ont pas changé leur approche de la bible par amour de la vérité ou de la justesse, non. Ils l’ont changé parce que la lecture littérale ne collait tout simplement pas avec la réalité, c'était un choix de survie. Et je sais bien que ça fait depuis st augustin que la lecture "allégorique" est de mise. Mais on ne m'ôtera pas l'idée que plus notre savoir a évolué, plus les religieux avaient recours à cette méthode d'analyse de texte qui est vachement, pratique parce que tout ce qui ne colle pas à la réalité ou qui fait tâche peut maintenant devenir une allégorie, une parabole, une métaphore, et j'en passe. Le biais est flagrant. Avec ce style de rhétorique complètement biaisé on peut tout justifier et son contraire. Alors que par exemple, je reprends l'exemple de Galilée, tout le monde lisait littéralement le fait que le soleil tourne autour de la terre, dans la bible, c'était il y a environ 400 ans, ce n’est pas si lointain. Pourtant quelques années après l'affaire Galilée, quand il a été prouvé par de nombreux astronomes que notre système solaire était bel et bien héliocentrique et non pas géocentriste. Soudainement, devant une marée de preuves, là on retourne sa veste est on parle d’allégorie et de parabole, etc... C’est un bel exemple d’hypothèse ad hoc. Ce n’est pas un hasard si les écrits héliocentriques de Copernique ont été censuré par l’église pendant plus de 200 ans et que Galiléo a fini son existence forcé d’abjurer pour sauver sa peau, déchu de tout droit d’expression publique et assigné à résidence. Il n’y avait pas de lecture allégorique qui tenait à ce moment-là. Étrangement. Et cet exemple est lui aussi non-exhaustif, on pourrait également parler du Darwinisme. C’est d’ailleurs à la suite des découvertes de Darwin que le « créationnisme » apparut comme un levé de bouclier. Les partisans du Créationnismes croyaient ouvertement que le monde avait été fait en six jours et que les théories évolutionnistes s’opposaient à l’idée que Dieu aurait créé chaque espèce individuellement. Si de nos jours les chrétiens se sont une fois de plus pliés à ce qui semble être la réalité, il convient de rappeler que jadis ces mêmes personnes ne se gênaient pas pour avoir une lecture plus littéraliste de la bible avant que les segments défendus par le mouvement créationniste soient massivement réfutés par les découvertes de Darwin et de ses successeurs. Il y a une multitude d’autres exemples dont l'ambivalence est relativement troublante, pour n’en citer que quelques uns, il y a l’arche de Noé, qui selon la majorité des chrétiens est un récit purement parabolique. Pourtant les mouvement religieux fondamentalistes d’inspiration chrétienne cherchent encore ce fameux arche et d’autres clament carrément l’avoir retrouvé. Il y a aussi le SIDA qui est révélateur de ce phénomène : quand la maladie est apparue, nombreux sont les hommes d’église qui ne se gênaient pas pour dire que Dieu punissait les homosexuels, conformément à la bible. Ce n’est qu’après avoir découvert que les hétéro’ étaient également porteur du virus que ces gens ont arrêter de tenir leur propos homophobes. Même si certains d’entre eux le croient encore. La lecture allégorique apparaît donc comme une rustine vachement pratique, mais peu honnête sur le plan intellectuel.
Une autre réponse courante serait de dire que le christianisme n’est pas une religion du livre mais de de la foi. Ce qui rendrait toute analyse des textes biblique inutile. Et tuerait dans l’œuf toute forme de critique. Mais alors on serait en droit de se questionner quant au statut de religion qu’occupe le christianisme si toutes ces lois ont moins d’importance que la foi seule. Il serait également pertinent de se demander pourquoi les écrits servent à dicter la vie des paroissiens si celle-ci est au final accessoire. En effet, pratiquer l’homosexualité ou faire l’amour avant le mariage n’est donc pas un souci si la tradition écrite n’est pas un dogme de premier plan ?
Conclusion : Ce que dit la Bible, c’est ce que Dieu dit. Je pense qu’au vu de la prétention formidable de ce livre, on peut affirmer que ce n'est pas à l'homme de s'adapter au livre, mais bien au livre de s'adapter à l’homme. Or il le fait de façon très discutable. Surtout quand on considère sincèrement qu’il serait possible d’accéder au christianisme par la raison.
Donc le sujet c'est la lecture allégorique de la bible:
Quand un débat avec un croyant a lieu, si l’ont décide d’aborder le sujet des bibles, plus spécifiquement de l’ancien testament, on arrive à ce que j’appellerais une impasse argumentative. Toute personne ayant participé ou vu un débat Athée/religieux y a déjà été confronté. La discussion type pourrait se dérouler ainsi :
«Comment se fait-il que la genèse dise que la terre est apparue avant les étoiles ? Que les femmes sont créées à partir d’une côte d’homme ? Que le soleil tourne autour de la terre ? Ces choses sont juste fausses !
-Vous dites cela car vous avez une lecture fondamentaliste de la bible. »
Il est aisé pour n’importe qui de trouver des versets bibliques qui disent des choses factuellement fausses, des idées morales très discutables, du grand n’importe quoi. Bien entendu, les croyants sont au courant de ces incohérences. À cela il existe plusieurs parades :
1) Rappeler que malgré tout, les écrits ont été consignés de la main des apôtres, qui restent des hommes imparfaits.
L’idée c’est de dire que les apôtres ont interprété la parole de Dieu, ils ne l’ont pas retranscrit au mot à mot, ils l’ont exprimé avec leur style et leur imperfection propre à leur nature imparfaite. Pratique pour justifier les aberrations dont certains versets sont pourvus. Pourtant il serait curieux que Dieu n’ait pas pensé à cela dans son infinie sagesse inerrante à sa nature parfaite. Sa dictée devait forcément refléter ce qu’il voulait, car dans le cas contraire alors Dieu n’est pas tout puissant puisqu’il n’a pas la capacité de faire passer ses souhaits à l’homme sans que l’homme écrive n’importe quoi. Or si Dieu n’est pas tout puissant alors la conception que les chrétiens ont de lui est au mieux erroné.
Il serait toujours possible d’arguer que Dieu aurait volontairement induit en erreur ses fidèles, sauf que ce genre de raisonnement est un appel à l’ignorance, on peut broder indéfiniment sur du vent en raisonnant ainsi.
2) Réclamer que l’on replace les écrits bibliques dans leur contexte historique.
Prétendre que le contexte historique justifierait les idées immorales ou encore les incohérences cosmologiques de la bible est curieux, dans la mesure où Dieu est éternel et intemporel, ce qu’il a dit il y a deux mille ans ou dans deux mille ans a exactement la même valeur à partir du moment où on choisit de faire confiance aux manuscrits censés retranscrire sa volonté. Se rattacher au contexte historique pour justifier les faiblesses de la bible, cela revient donc à remettre indirectement en question l’antécédence divine des écrits et à se faire le proxy des arguments athées qui eux sont généralement d’accord pour dire que la bible ne résulte que de l’imagination humaine. Constat qui colle effectivement avec le contexte dans lequel les divers apôtres ont enrichi la bible d’idée propre à leur époque et non pas d’idées intemporelles et universelles. On pourra dire que par exemple « tu ne tueras point » est une idée intemporelle est universelle, sauf qu’il existe des exemple de l’application de ce principe qui étaient antérieurs à l’apparition de la bible. Dans les sociétés mésoptamiennes, égyptiennes etc…
3) Déclarer caduc l’ancien testament que Jésus serait venu abolir.
Ainsi il n’y aurait rien à réfuter en premier lieu puisque l’autorité des injonctions de l’Ancien Testament sont balayées sous la porte. Matthieu 5:17 nous dit pourtant que « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » Ce verset est assez clair sur le regard que Jésus porte à l’AT. Ce n’est pas le seul verset canonique qui mentionne l’AT comme un ouvrage de référence faisant autorité. Ce verset a néanmoins le mérite d'avoir comme locuteur une figure centrale du christianisme. Une étude sommaire de la bible permet de sérieusement remettre en question la proposition que Jésus aurait « abolit » l’AT comme en atteste ce verset non-exhaustif.
4) Dire que la bible se trompe donc que le christianisme est forcément faux n’est pas un raisonnement très rigoureux.
Tout à fait, on parle en matière de faisceaux d’indices. Tout septique un tant soit peu rigoureux ne se permettrait pas de dire que l’absence de perfection de la bible est une preuve de la fausseté du Christianisme. Disons plutôt que c’est un indice relativement fort que le Dieu des chrétiens serait au mieux incapable de comprendre comment fonctionne l’univers qu’il aurait créé. Ce qui est tout de même cocasse.
5) Le déni de la fausseté des versets.
Certains croyants refusent purement et simplement d’admettre que les versets incriminés sont faux. Une portion encore moins importante d’entre eux refusent carrément de croire que notre système solaire est héliocentrique. Il convient de rappeler que ces gens sont relativement marginaux. Robert J. Bennett en est une figure emblématique. On ne va pas s’attarder sur ce dernier et ses partisans, car ce serait une perte de temps. Mais plutôt sur ces fameux versets qui font l’objet d’un fort rejet.
Je ne pourrais bien entendu pas tous les énumérer ici, mais je prendrai un cas de référence, le géocentrisme. On entend souvent dire de la part des croyants que non la bible ne fait pas l’apologie du géocentrisme, pourtant Job 7, Ecclésiaste 5, Psaumes 104-5 revendiquent explicitement ce modèle. Mais josué est encore plus clair à ce sujet, donc on va s’attarder sur lui en particulier. Josué 10-13 nous dit que : « Alors Josué parla à l'Eternel, le jour où l'Eternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël: Soleil, arrête-toi sur Gabaon, Et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon! Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, Jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste? Le soleil s'arrêta au milieu du ciel, Et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour.… » Ce passage comporte une erreur flagrante, car il prétend explicitement que pour pouvoir empêcher la nuit de tomber, il faut arrêter le soleil. Sauf que si Dieu avait réellement voulu dire ça, il aurait dit que la terre s'arrêta de tourner, pas le soleil, vu que de toute évidence le soleil ne tourne pas autour de la terre, il tourne sur lui-même, et que du coup ce que dit ce verset est inutile: vu que si le soleil s'arrête de bouger, grossomodo ça n'aurait rien changé à cette fameuse journée dépeinte dans ces versets, donc ces versets n'ont aucun sens en plus de prôner l'idée d'un soleil qui tourne autour de la terre (géocentrisme). Puisque le verset se fini explicitement par "-Et (le soleil) ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour." pour démontrer que l'action de Dieu a eu précisément pour effet de priver les hommes de coucher de soleil. Sauf qu'il se serait quand même couché le soleil, même sans bouger, vu que Dieu n'a pas pensé à arrêter la rotation de la terre et que c'est elle qui engendre l'effet « couché de soleil ». Ce passage est une démonstration pour le moins criante d’erreur cosmologique biblique. Encore une fois, c’est compréhensible de la part d’auteurs de temps anciens qui ne faisaient qu’observer notre système solaire pour ainsi le comprendre du mieux qu’ils pouvaient, mais ça l’est mois de la part du prétendu créateur de l’univers.
Et le dernier point, celui qui nous intéresse le plus :
6) la façon de lire la bible.
Car oui, vous ne comprenez pas pourquoi dans l’Exode 21:7 il est enseigné par Dieu qu’on peut vendre sa fille comme esclave ou que les crustacés sont une abomination? (Lévitique 11:10) Ou alors le fait que Dieu aurait prôné le géocentrisme ? (voir plus haut)
Le problème avec cet argument de lecture non-littérale, c'est qu'elle correspond à une adaptation de l'église à l'évolution de notre savoir universel. Mais il y a environ 2000 ans, c'était tout à fait littéralement qu'on lisait les diverses bibles... Je pense que les ecclésiastiques n'ont pas changé leur approche de la bible par amour de la vérité ou de la justesse, non. Ils l’ont changé parce que la lecture littérale ne collait tout simplement pas avec la réalité, c'était un choix de survie. Et je sais bien que ça fait depuis st augustin que la lecture "allégorique" est de mise. Mais on ne m'ôtera pas l'idée que plus notre savoir a évolué, plus les religieux avaient recours à cette méthode d'analyse de texte qui est vachement, pratique parce que tout ce qui ne colle pas à la réalité ou qui fait tâche peut maintenant devenir une allégorie, une parabole, une métaphore, et j'en passe. Le biais est flagrant. Avec ce style de rhétorique complètement biaisé on peut tout justifier et son contraire. Alors que par exemple, je reprends l'exemple de Galilée, tout le monde lisait littéralement le fait que le soleil tourne autour de la terre, dans la bible, c'était il y a environ 400 ans, ce n’est pas si lointain. Pourtant quelques années après l'affaire Galilée, quand il a été prouvé par de nombreux astronomes que notre système solaire était bel et bien héliocentrique et non pas géocentriste. Soudainement, devant une marée de preuves, là on retourne sa veste est on parle d’allégorie et de parabole, etc... C’est un bel exemple d’hypothèse ad hoc. Ce n’est pas un hasard si les écrits héliocentriques de Copernique ont été censuré par l’église pendant plus de 200 ans et que Galiléo a fini son existence forcé d’abjurer pour sauver sa peau, déchu de tout droit d’expression publique et assigné à résidence. Il n’y avait pas de lecture allégorique qui tenait à ce moment-là. Étrangement. Et cet exemple est lui aussi non-exhaustif, on pourrait également parler du Darwinisme. C’est d’ailleurs à la suite des découvertes de Darwin que le « créationnisme » apparut comme un levé de bouclier. Les partisans du Créationnismes croyaient ouvertement que le monde avait été fait en six jours et que les théories évolutionnistes s’opposaient à l’idée que Dieu aurait créé chaque espèce individuellement. Si de nos jours les chrétiens se sont une fois de plus pliés à ce qui semble être la réalité, il convient de rappeler que jadis ces mêmes personnes ne se gênaient pas pour avoir une lecture plus littéraliste de la bible avant que les segments défendus par le mouvement créationniste soient massivement réfutés par les découvertes de Darwin et de ses successeurs. Il y a une multitude d’autres exemples dont l'ambivalence est relativement troublante, pour n’en citer que quelques uns, il y a l’arche de Noé, qui selon la majorité des chrétiens est un récit purement parabolique. Pourtant les mouvement religieux fondamentalistes d’inspiration chrétienne cherchent encore ce fameux arche et d’autres clament carrément l’avoir retrouvé. Il y a aussi le SIDA qui est révélateur de ce phénomène : quand la maladie est apparue, nombreux sont les hommes d’église qui ne se gênaient pas pour dire que Dieu punissait les homosexuels, conformément à la bible. Ce n’est qu’après avoir découvert que les hétéro’ étaient également porteur du virus que ces gens ont arrêter de tenir leur propos homophobes. Même si certains d’entre eux le croient encore. La lecture allégorique apparaît donc comme une rustine vachement pratique, mais peu honnête sur le plan intellectuel.
Une autre réponse courante serait de dire que le christianisme n’est pas une religion du livre mais de de la foi. Ce qui rendrait toute analyse des textes biblique inutile. Et tuerait dans l’œuf toute forme de critique. Mais alors on serait en droit de se questionner quant au statut de religion qu’occupe le christianisme si toutes ces lois ont moins d’importance que la foi seule. Il serait également pertinent de se demander pourquoi les écrits servent à dicter la vie des paroissiens si celle-ci est au final accessoire. En effet, pratiquer l’homosexualité ou faire l’amour avant le mariage n’est donc pas un souci si la tradition écrite n’est pas un dogme de premier plan ?
Conclusion : Ce que dit la Bible, c’est ce que Dieu dit. Je pense qu’au vu de la prétention formidable de ce livre, on peut affirmer que ce n'est pas à l'homme de s'adapter au livre, mais bien au livre de s'adapter à l’homme. Or il le fait de façon très discutable. Surtout quand on considère sincèrement qu’il serait possible d’accéder au christianisme par la raison.