Ce qui se vend un peu trop bien, trop vite et trop facilement (que ce soit des services, des objets ou des idées géniales style buzz) on devrait apprendre à s'en méfier. Selon moi, tout ce qui est vraiment solide et sérieux demande du temps.
A qui doit on attribuer la responsabilité de nos choix parfois erronés, d'objets, de services ou d'idées, indignations, enthousiames, slogans ? Aux seuls arnaqueurs et au manque de temps ou aussi à nous-mêmes les arnaqués, victimes de nos biais de sélection et de nos biais d'appartenance tout autant que de l'arnaqueur et du manque de temps ?
Exemples étayant tes propos...
- La confrontation avec ce que propose un Jean-Marc Jancovici... Il en faut du temps, pour lire et/ou écouter, comprendre, assimiler, revenir en arrière pour vérifier des points et s'assurer de sa juste compréhension, non biaisée...
- Le rapport (avec annexes et autres documents) de la Commission Bronner: là aussi, il y en a pour un moment
- ...
- un rappel à la loi.... celle de Brandolini:
...la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire. Essayez d'imaginer le temps et l'énergie dépensée qu'il faudrait passer à vérifier et réfuter toutes les bêtises produites...
- je re-cite cette vidéo courte, dont le contenu pourrait apparaître défavorablement simpliste, et réductionniste. Pourtant...
Son auteur met le doigt sur un certain nombre de problématiques inhérentes à nos environnements "modernes"... qui devraient (en principe) conduire à des questionnements dont on peut supposer qu'ils soient éclairants...
https://m.youtube.com/watch?v=PnKsdgqhedg
Édit...
Dans le domaine des convictons/croyances, deux autres écueils me semblent à éviter :
- la confusion entre ouverture d'esprit et fracture d'un crâne ainsi ouvert à tout vents, un esprit "ouvert" à tout et n'importe quoi,
- la confusion entre esprit critique et conservatisme, une stabilité trop grande de nos croyances/convictions quand des éléments d'informations suffisamment probants légitimeraient une modération de certitude ou même un changement d'avis.
Un autre exemple, simple...
J'ai regardé hier soir, au cinéma, le très beau film: "Adieu, Monsieur Haffmann".
La salle obscure a son importance pour se pénétrer de l'atmosphère oppressante dégagée par ce film.
Ce film est dérangeant à plusieurs titres, car il constitue un miroir, si on se donne la peine d'une introspection intime, avec la confrontation face à plusieurs valeurs fondamentales qui habitent tout être humain: le courage, la lâcheté, la dignité, les compromissions, l'humanité, pour les principales.
Ce film pose, dans un contexte aisément transposable à d'autres situations, la question du pourquoi et du comment.
Il n'y a pas de héros, de même qu'il n'y a pas d'exemplarité. Il s'agit de simples humains, avec leur parcours, et leurs rencontres, leurs qualités, leurs défauts, leurs faiblesses. Ils sont désespérément humains.
Les acteurs font preuve d'une excellence de jeu, d'une sobriété à laquelle nous ne sommes plus trop habitués. Leurs prestations sont on ne peut plus justes, et à ce titre, remarquables.
Le contenu de ce film peut correspondre à ce qu'a écrit ABC, cité.
Nous nous trouvons souvent, et plus que jamais, devant des "maîtres à penser", avérés ou pas, qui peuvent être redoutables pour les cerveaux ouverts à tous vents, qui peuvent influer et influencer nos choix et décisions que nous pensons propres, mais qui ne sont bien souvent que des réponses à des stimuli, à l'insu de notre plein gré.
Les "maîtres à penser", quels qu'ils soient, devraient toujours nous inciter à rester sur nos gardes.
En ces temps épuisants d'agitations médiatiques, ils se sont multipliés et pullulent.
Le contenu de ce film, il ne s'agit que de hasard, est en prise directe avec plusieurs événements actuels. De quoi procéder à un questionnement renforcé.
Pour information, quelques critiques de ce film:
https://www.allocine.fr/film/fichefilm- ... es/presse/
A noter que les plus négatives correspondent à ceux qui savent "parfaitement" distinguer le beau du laid, le bien du mal, ce qu'il faut regarder et ce dont on peut se dispenser.
Nous n'avons pas dû visionner le même film.
Ni d'autres, d'ailleurs (Bac nord...).