Forum Sceptique

Je n'ai jamais lu Macbeth, ni visionné un film jusqu'à aujourd'hui sur Netflix. Il faut dire que la poésie de Shakespeare dans Macbeth est remarquable, elle me rappelle parfois celle du Prométhée moderne de Mary Shelley. Il me paraîtrait quasi impossible de lire Macbeth tellement cette poésie d'une âme enflammée demande des pauses de lecture pour étouffer l'embrasement. Le temps de fouiner dans les braises, de s'y bruler et d'en souffrir comme un damné.

Lady Macbeth me fait pensée à Margherita Sarfatti, la maîtresse du Duce, Benito Mussolini. Comme Lady Macbeth, elle est la muse du Duce. Lui inscrivant sa voie dans le fascisme. En fait, sans sa Lady Macbeth, nous pouvons nous demander ce qu'il aura été du Duce.

La relation entre Mussolini et Margherita Sarfatti se mue en passion amoureuse. Désormais par sa fortune, ses écrits, ses réseaux, son sens politique, elle va se faire la propagandiste du fascisme. Justifiant les violences des milices, invectivant ses amis d’hier, proclamant sa haine des démocraties, elle va soutenir l’ascension du Duce jusqu’à la marche sur Rome et l’instauration du nouveau régime. Rédactrice de Gerarchia, la revue théorique du fascisme, fondée par Mussolini, elle en trace les principes et les objectifs.

DictionnairErroné a écrit : 30 déc. 2021, 12:41 En fait, sans sa Lady Macbeth, nous pouvons nous demander ce qu'il aura été du Duce.

Je pense qu'il aurait trouvé d'autres soutiens et propagandistes. L'homme était suffisamment mégalomane pour se servir de toutes les personnes un tant soi peu influentes qu'il croisait et sensibles à son charisme, réel semble-t-il.
Les bons souvenirs de sa liaison ne l'auront pas empêché, malgré la judaïté de son amante, d'aller vers un antisémitisme pur et dur, sans qu'on puisse incriminer une influence de ses alliés nazis, même si cela le servait également politiquement et diplomatiquement.

86lw a écrit : 31 déc. 2021, 00:48 Les bons souvenirs de sa liaison ne l'auront pas empêché, malgré la judaïté de son amante, d'aller vers un antisémitisme pur et dur, sans qu'on puisse incriminer une influence de ses alliés nazis, même si cela le servait également politiquement et diplomatiquement.

C'est tout de même ironique que son Frankenstein se soit retourné contre elle.

DictionnairErroné a écrit : 31 déc. 2021, 12:57 C'est tout de même ironique que son Frankenstein se soit retourné contre elle.

Tant qu'à utiliser cette métaphore, Margherita est Victor Frankenstein, et Benito est sa fabrication monstrueuse (qui n'a pas de nom dans le roman, Victor ayant manqué à tous ses devoirs de créateur).