existence a écrit : 03 nov. 2022, 01:53
Par exemple, Michel Belley dit que "certains vont trop loin en affirmant le sexe d’un bébé est « assigné » à la naissance et non constaté".
Or ce n'est pas du tout ce que l'assignation de genre veut dire.
Vous parlez bien de mon article, mais il y a aussi l'article de Diane Guilbault et de Harriett Hall qui ont été critiqués comme transphobes. Comme mentionné plus haut, dès qu'on critique l'idéologie du genre, on reçoit cette étiquette...
Pourtant (un extrait qui sera publié en déc 2022) :
NDLR Les membres du conseil d’administration des Sceptiques du Québec, de même que ceux du Comité de rédaction de la revue, tiennent à préciser, encore une fois, que la critique des idées, des religions et des idéologies n’implique en aucun cas la haine et le non-respect des personnes. Ainsi, nous considérons que les accusations de transphobie que nous avons reçues ou que nous pourrions recevoir sont non fondées. Nous recommandons la tolérance et le respect des personnes, quelles que soient leurs croyances, culture, sexe, race ou orientation sexuelle. Mais le respect des personnes n’implique pas le respect de leurs croyances ni de leurs actions…
Par exemple, ce n’est pas parce qu’une personne dit qu’elle n’aime pas la fumée de cigarette qu’elle déteste nécessairement les fumeurs. Le texte qui suit montre cependant un exemple où ce sophisme, cette essentialisation de la personne avec ses idées, est encore trop répandu dans notre société.
Quant à la mention de l'expression "sexe assigné à la naissance", je l'ai mentionnée tout comme Diane Guilbault, et j'y suis revenu dans un article du numéro 108 de la revue.
Simone de Beauvoir, par exemple, disait qu’on ne nait pas femme, on le devient ! Et il faut bien reconnaitre que plusieurs des rôles sociaux des hommes et des femmes sont déterminés par la culture et le contexte social. Par contre, certains sont allés plus loin, en prétendant que le sexe d’un bébé est « assigné » à la naissance et non constaté. D’autres pensent qu’on peut avoir un cerveau féminin dans un corps d’homme (et vice versa), ce qui n’a, scientifiquement, aucun sens (Malone et coll., 2019).
Dans l'article de D. Guilbault:
Les militants trans n’hésitent pas à utiliser indifféremment ces deux termes...
Ces militants maitrisent par ailleurs très bien la construction du discours, et les médias, par paresse ou par rectitude politique, reprennent les expressions, qu’elles soient justes ou non : « né dans le mauvais corps », « sexe assigné à la naissance », etc. Sans compter les euphémismes comme « bottom surgery » (pénectomie) ou « top surgery » (mammectomie). Le recours à cette terminologie permet d’entretenir la confusion.
Il n’y a aucun problème avec le fait que des personnes souhaitent se présenter sous l’apparence de l’autre sexe. Les féministes s’en réjouiraient. Ce qui pose problème, c’est que la reconnaissance de l’identité de genre est interprétée comme équivalant à un changement de sexe.
Notez que cette formulation du sexe assigné à la naissance est bien réelle et officiellement utilisée par bien des organismes gouvernementaux et médicaux. Par contre, on la mélange parfois avec le genre assigné à la naissance.
Sur Wikipédia, par exemple, on entretient la confusion:
https://en.wikipedia.org/wiki/Sex_assignment
Sex assignment (sometimes known as gender assignment) is the discernment of an infant's sex at or before birth.
Mais le site du Gouv canadien est clair sur ce sujet:
https://www23.statcan.gc.ca/imdb/p3Var_ ... C&Id=24101
Définition
Sexe à la naissance réfère au sexe assigné à la naissance. Le sexe à la naissance d'une personne est habituellement assigné en fonction de son système reproducteur et d'autres caractéristiques physiques.
Et ici, sur le site de Science-based medicine:
https://sciencebasedmedicine.org/irreve ... -part-one/
For identity, “trans” means someone assigned a sex at birth that is different from their gender identity.
CHU (centre hospitalier universitaire) Ste-Justine
Le sexe médical ou assigné à la naissance quant à lui, se réfère aux traits anatomiques et biologiques du corps d’un individu. On peut par exemple penser aux organes génitaux et à d’autres caractéristiques sexuelles secondaires, comme la poitrine, les poils et la musculature.
Et je pourrais en trouver d'autres... On remet donc en question la constatation du sexe à la naissance avec ce vocabulaire. De plus, au Canada, on peut maintenant changer le sexe mentionné sur le certificat de naissance...
Pourtant, ça n'a rien à voir avec d'autres choses, comme la religion, qui est assignée avec le baptême, la circoncision ou selon la religion des parents.
Par ailleurs, qu'on dise que le genre est assigné à la naissance est aussi discutable. Un texte sur le sujet a été publié dans le numéro 108 de la revue.