externo a écrit : 28 janv. 2023, 01:19J'ouvre ce fil sur la relativité de Lorentz, afin de mettre en évidence si possible que cette interprétation est la bonne.
Les critères permettant de préférer une interprétation à une autre ne peuvent pas être tranchés par l'observation. Dans le cas où, au contrire, il serait possible de réfuter l'une des 2 "interprétations" par l'observation, il ne s'agirait plus de 2 interprétations, mais de 2 théories.
La Relativité dite de Lorentz
n'est pas une autre Relativité mais autre une façon de voir
la même théorie. C'est un peu comme si je disais qu'entre la photo de face et la photo de dessus d'une même personne, l'une est juste et l'autre est fausse. Ben non. Ce sont 2 photos (2 visions) de la même personne (mais l'une des 2 photos est plus commode que l'autre pour reconnaître la personne photographiée et définit mieux ses aspects caractéristiques).
- L'interprétation lorentzienne de la RR consiste à considérer que le milieu de propagation des ondes lumineuses (le vide quantique du champ électromagnétique) et des ondes de matière possède un référentiel inertiel de repos. Cette interprétation est nécessaire en cas d'interprétation réaliste de l'état quantique et quand, en plus, on refuse l'interprétation positiviste du principe de causalité. Ces deux hypothèses interprétatives engendrent le besoin d'une simultanéité absolue et donc d'un référentiel inertiel privilégié (un référentiel quantique privilégié) dont la simultanéité relative coincide avec cette hypothétique simultanéité absolue (1).
Selon l'interprétation positiviste, le principe de causalité n'est pas un fait de nature, mais un fait d'observation. Il repose donc sur les limitations d'accès à l'information d'une classe d'observateurs (à mon sens les êtres vivants) et non sur "la réalité" (bref, selon le point de vue positiviste, il n'y a pas de faits de nature. Il n'y a que des faits d'observation).
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- Dans l'interprétation positiviste de la RR, le milieu de propagation des ondes n'a pas d'état de mouvement. Ce point de vue nécessite une interprétation positiviste de l'état quantique, c'est à dire de considérer l'état quantique comme un outil d'inférence statistique et non comme une "description de la réalité".
Au dire de Jean Marie Souriau, cette interprétation d'un "éther" ne possédant pas d'état de mouvement aurait été adoptée par Einstein plusieurs années après sa publication de la RR (après avoir cherché, sans succès, à mettre sa propre théorie en défaut) (2).
- "La Relativité" dite de Lorentz offre une présentation de la Relativité Restreinte nous permettant de "comprendre" les effets relativistes (contraction de Lorentz, dilatation temporelle de Lorentz, relativité de la simultanéité, isotropie de la vitesse de la lumière) sans avoir à se départir d'une vision prérelativiste de l'espace-temps.
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- L'interprétation classique de la RR propose de considérer (en accord avec le rasoir d'Occam) qu'il n'y a pas de référentiel d'immobilité puisque l'on ne peut pas l'observer et donc de considérer que dilatation temporelle de Lorentz et contraction de Lorentz, sont "objectivement" réciproques entre référentiels inertiels(3).
Physiquement et mathématiquement Relativité dite de Lorentz et Relativité Restreinte sont équivalentes. Il n'y a, en fait, qu'
une seule Relativité Restreinte. Elle repose sur le principe de relativité du mouvement inertiel de toutes les lois de la physique (localement seulement quand on tient compte de la gravitation) et s'exprime mathématiquement par l'invariance dite de Lorentz de ces lois.
externo a écrit : 28 janv. 2023, 01:19Un point déjà que je soulève. Lorsque deux horloges synchronisées séparées par une distance x et qui échangent des signaux permanents accélèrent celle située en arrière va recevoir les signaux décalés vers le bleu et celle située en avant va les recevoir décalés vers le rouge. Un observateur situé dans ces horloges qui observe ce phénomène ne peut l'attribuer qu'à un changement physique de la vitesse de la lumière. En effet, ce décalage ne semble pouvoir avoir d'autre origine physique que la variation de la vitesse de la lumière par rapport aux horloges.
Ben oui. Il s'agit de la relativité de la vitesse de la lumière par rapport à un référentiel inertiel donné
quand cette vitesse relative est mesurée aves les mètres, les horloges et la simultanéité d'un autre référentiel inertiel. La négation de ce point résulte d'une mauvaise compréhension de la composition relativiste des vitesses.
En effet, certaines personnes (nombreuses au vu des affirmations que j'ai vu passer sur ce point) croient que la loi de composition relativiste des vitesses engendre une mise en défaut
objective de l'additivité de la composition des vitesses. C'est faux !
La non additivité de la loi de composition des vitesses en RR découle du fait que les vitesses intervenant dans cette loi sont mesurées dans des référentiels inertiels différents, des référentiels, donc, dans lesquels les mètres, les secondes et la simultanéité sont différents. Quand toutes les vitesses de la loi de composition des vitesses sont mesurées avec les mètres, les horloges et la simultanéité d'un seul et même référentiel inertiel,
l'additivité de la loi de composition des vitesses est parfaitement respectée aussi en RR (3).
D'ailleurs, si tel n'était pas le cas, la Relativité de Lorentz ne serait pas une autre interprétation, mais une autre théorie et
on pourrait démontrer sa fausseté de la Relativité de lorenz et l'inexistence de l'éther et non l'inobservabilité de l'état de mouvement du milieu de propagation des ondes (et donc seulement l'inutilité de l'hypothèse d'existence d'un référentiel d'immobilité absolue).
A titre d'exemple,
la vitesse d'éloignement de 2 photons émis en même temps en directions opposées par une même source (au repos dans un référentiel inertiel donné)
vaut 2 c pour
les observateurs au repos dans le référentiel inertiel
de cette source. Cette remarque ne met nullement en défaut la RR. Elle met en défaut ceux qui ne l'ont pas comprise (et qui, souvent, inversent l'hypothèse fondatrice de la RR, le principe de relativité du mouvement, avec ses conséquences tant physiques que mathématiques : l'invariance de Lorentz).
(1) Une "simultanéité quantique absolue, à ce jour inobservable en raison du principe de relativité du mouvement, une simultanéité absolue à laquelle, pour ma part, je n'accorde plus le bénéfice du doute. J'ai fini par accepter l'interprétation positiviste de la physique, notamment l'interprétation de l'état quantique comme caractérisant la connaissance détenue par un observateur relativement à un ojet physique et non pas caractérisant objectivement cet objet physique. Pourtant, depuis fort longtemps, je n'avais aucun argument rationnel pour m'opposer à l'interprétation positiviste de la physique et tout particulièrement de l'état quantique...
...Mais bon, on n'est pas tenu de changer d'avis sur des convictions profondes en 5 minutes.
(2) Si la mesure quantique s'avérait, en fait, être un phénomène physique déterministe et "objectif" (c'est à dire indépendant de l'observateur) alors l'effet EPR rendrait possible la transmission d'information à vitesse supraluminique et donnerait lieu à une simultanéité absolue.
Cette simultanéité absolue serait celle d'un référentiel quantique de repos, le référentiel inertiel dans lequel la simultanéité relative correspondrait à la simultanéité de signaux transmis par effet EPR à vitesse supraluminique.
La Relativité de Lorentz perdrait alors son caractère de simple interprétation pour acquérir le statut de théorie à part entière. L'observation de tels signaux donnerait alors raison à la Relativité de Lorentz et tort à la Relativité Restreinte.
(3) Dans le cas d'un référentiel tournant au contraire,
- contraction de Lorentz en direction circonférentielle (circonférence de longueur d'un cercle de rayon R égale à 2 pi R/(1 - v²/c²)^0.5 quand mesurée avec les mètres contractés des observateurs tournant à la vitesse v sur ce cerle),
- dilatation temporelle de Lorentz du tic-tac des horloges tourtant à vitesse v (paradoxe de Langevin)
- et anosotropie de vitesse de la lumière en direction circonférentielle (effet Sagnac)
sont "objectifs".
La réciprocité de point de vue entre observateur tournant et observateur au contraire inertiel
n'est alors pas respectée. Pourqoi ? Parce que le principe de relativité du mouvement est valide
entre référentiels inertiels.
- Il n'y a pas d'immobilité absolue de translation (c'est le principe de relativité du mouvement inertiel de translation à vitesse constante).
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- Il y a bien un référentiel d'immobilité absolue en rotation (il est commun à tous les référentiels inertiels).
Il y a un bien, aussi, un référentiel d'immobilité absolue d'accélération. Ce référentiel absolu d'accélération (cf. le baquet de Newton) est lié au contenu énergie-matière de l'ensemble de l'univers selon le principe de Mach. Ce principe est réconciliable avec la Relativité Générale en considérant l'inertie (la deuxième loi de Newton, F = m gamma aux corrections relativistes près) comme découlant de l'interférence entre ondes gravitationnelles retardées (se propageant du présent vers le futur) et ondes gravitationnelles avancées (se propageant, à rebrousse-temps, du futur vers le présent), dans le respect de la symétrie (CP)T des lois de la physique (cf. J.F. Woodward 1998 dont le document, très facile de lecture, "the origin of inertia", a malheureusement disparu du net)
(4) En Relativité galiléenne (mise en défaut par le résultat nul l'expérience de Morley-Michelson), la précaution de mesurer toutes les vitesses avec mètres, horloges et simultanéité
relatives à un seul et même référentiel n'est pas nécessaire pour mettre en évidence l'additivité de la composition des vitesses. En effet, en Relativité galiléenne (valide seulement de façon approximative aux petites vitesses par rapport à c) longueurs, durées et simultanéité ne dépendent pas du référentiel inertiel d'observation.