Ghost a écrit :A part ça la question du départ était: "Pourquoi notamment avons-nous gardé autant de gènes codant pour des récepteurs olfactifs: 350, soit 1% des gènes contenus dans notre génome?"
Comme Denis le dit, l'olfaction est un système important chez les mammifères. Il se trouve que le génome humain contient encore plus de bagage génétique codant pour des récepteurs olfactifs, mais qu'une bonne partie de ce bagage est "inactivé" (on parle de pseudogènes). Comme quoi, l'olfaction qui était importante chez nos ancêtres l'est moins chez nous. Elle l'est moins en valeur absolue (nous exprimons moins de récepteurs que d'autres mammifères), mais elle l'est surtout moins en proportion: le développement d'autres sens et/ou régions cérébrales a rendu le rôle du système olfactif moins prépondérant.
D'autre part, il faudrait vérifier, mais je crois que de nombreux récepteurs qui jouent un rôle sensoriel dans l'épithélium olfactif, jouent différents rôles (développementaux, etc.) dans d'autres régions du cerveau. Une telle accumulation de rôles importants jouerait en faveur de leur conservation.
Cela dit, beaucoup reste à découvrir sur le développement de l'olfaction... sans qu'il y ait besoin de conclure, comme vous le faites, à une intervention surnaturelle. Cette intervention ne peut être exclue, dans l'absolu, mais vous n'en démontrez pas la réalité (ni même l'intérêt).
Ghost a écrit :La finalité (plus que la volonté) est évidente parce que l'évolution obéit à un principe, à une loi
Non, la finalité c'est arriver à un but déterminé d'avance. Rien, absolument rien dans ce qu'on connait de l'évolution n'indique qu'il existe un tel but*. Ce n'est pas parce qu'on trouve des mécanismes ou des lois, qu'il y a "Quelque Chose" qui utilise ses lois pour arriver à un but donné.
* Une des constantes du vivant est la diversité. Cette diversité rend quasi-impossible la détermination d'une
"chaîne ou échelle du vivant" (c'est pas anglais, c'est en danois

) comme on la concevait il y a deux cents ans et dont votre "philosophie" est largement imprégnée. (Vous n'êtes pas le seul: Theillard de Chardin, Rémy Chauvin et Anne Dambricourt-Malassé sont des chercheurs qui ont une vision téléologique comme la vôtre... mais qui n'ont jamais réussi à faire la preuve de leurs affirmations téléologiques.)
Ghost a écrit :Il est mathématiquement impossible que ce soit par hasard (si vous voulez, par des calculs de probabilités je peux vous copier-coller la démonstration mathématique irréfutable)
Comme Denis, j'aimerai bien.
Je peux vous
en copier-coller aussi mais ce genre d'exercice mathématiques est, plus souvent qu'autrement, basé sur des a priori. La meilleure preuve est que l'auteur (Julien-le-créationniste) du pamphlet que je viens de vous soumettre pense démontrer l'impossibilité de l'évolution. Ce genre de
démonstration est généralement basée sur une ignorance fondamentale des principes biologiques et sur une ultra-simplification des données du problème.
Ghost a écrit :Comment voulez-vous que de la matière inerte puisse émerger une conscience qui en arrive à se foutre de cette même matière?
Je ne sais pas comment c'est arrivé mais je constate que ce qui est arrivé. Vous, vous ne m'offrez rien permettant de penser qu'il y a une "finalité et volonté" derrière.
Ghost a écrit :Je ne rechigne pas à lire les références qu'on me donne, mais de préférence en français, merci. C'est déjà suffisamment technique comme ça
Pourtant, dans le cas de l'article de Pegna et al. (2004, Nature Neuroscience) sur le patient aveugle, ça ne vous a pas trop dérangé de m'obstiner alors que vous n'aviez pas compris le texte (en anglais et nettement moins vulgarisé que Pharyngula)

Enfin, oui, c'est compliqué quand on s'intéresse aux détails... c'est bien pour ça que vos convictions globalisantes, et basées sur une connaissance superficielle des choses, sont plutôt hors champ.
Jean-François
P.S. pour Denis: merci, je cherchais justement des illustrations d'homoncules pour un cours.
Ajout: pour une représentation un peu plus juste des homoncules, tu as
cette illustration. Elle montre mieux qu'il s'agit de "cartes"du corps localisées dans les cortex sensoriel et moteur primaire. Ces cartes sont établies en stimulant la peu et enregistrant les réponses dans le cortex sensoriel, ou en stimulant le cortex moteur et en observant les réponses musculaires. On a ainsi montré que la relation entre régions anatomiques du corps était préservée par la topographie des afférences ou efférences cérébrales. Cette organisation topographique - ou somatotopique - est importante car c'est ainsi que le cerveau gère l'information concernant le corps. Il existe des représentations d'autres organes (oeil -> rétinotopie dans le cortex visuel et le tectum; oreille -> tonotopie (carte des fréquences), dans les collicules inférieurs et cortex auditif). Toutefois, à ma connaissance, l'organisation topographique des récepteurs olfactifs n'est pas encore bien établie.