La génétique dans tous ses états
Publié : 14 mai 2005, 15:04
Bonjour
Une recherche parue dans nature du mois de mars, on y parle d'une possibilité que la génétique n'a pas livrer tous ses secrets et que le meilleur est à venr. En se servant de google sous le titre Robert Pruitt, on pourra lire plusieurs textes concernant cette recherche. Il faudra d'abord trouver le gène normal qui devrait tojours être présent même quand le gène muté est dans son ADN pour être convaincu de cette hypothèse.
La revue science et vie du mois de mai en parle abondamment. Je donne le texte extrait des Débrouillards qui donnent le plaisir d'être en francais.
La plante qui réécrit son code génétique
Agence Science-Presse, 8 avril 2005
Si vous n'aimez pas votre génétique, réécrivez-le! C'est la tactique qu'emploie une plante, et cette découverte renverse les généticiens.
Car un code génétique, c'est pour la vie, n'est-ce pas? C'est en tout cas ce que ces généticiens avaient appris. C'est même une des bases de la génétique depuis qu'un certain Gregor Mendel, il y a un siècle, a étudié des petits pois: un être vivant naît avec un mélange des gènes de ses deux parents et, que cela lui plaise ou non, il doit vivre avec jusqu'à la fin de ses jours.
Mais il semble que cette Arabidopsis, ou plante à moutarde, le "rat de laboratoire" des biologistes végétaux, n'ait pas lu les livres de biologie. Dans une étude parue dans la dernière édition de la revue Nature, on apprend qu'elle serait capable de littéralement "réécrire" une partie du code génétique hérité de ses parents, pour régresser au stade de celui de ses grands-parents.
On n'a aucune idée de comment elle fait ça. Les chercheurs suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de sauvegarde (« back-up »): lorsque des êtres vivants se retrouvent dotés de séquences génétiques défectueuses, ils pourraient ainsi s'en débarrasser pour les remplacer par celles, plus saines, de leurs grands-parents.
Et ils disent bien « des » êtres vivants. Parce qu'il n'y a aucune raison pour que cette qualité soit réservée à l'Arabidopsis: d'autres plantes, et pourquoi pas des animaux, voire des humains, pourraient aussi en être dotés.
L'équipe dirigée par Robert Pruitt, de l'Université Purdue à West Lafayette, Indiana, ne se fait pas d'illusion: son annonce va provoquer bien du scepticisme. Mais ses résultats semblent pour l'instant bien solides —l'arabidopsis étant la plante la plus étudiée des laboratoires, on peut d'emblée écarter bien des hypothèses— et il faudra des années d'efforts avant de les confirmer —ou les infirmer.
Les chercheurs s'étaient penchés sur un gène en particulier, appelé hothead, dont la version défectueuse conduit pétales et feuilles à se fusionner. Pendant la première génération, leurs plantes avaient un gène défectueux sur deux. Leurs descendants, tel que prévu par les lois de Mendel avaient, dans un cas sur quatre, les deux gènes défectueux. Or, lorsqu'on prenait uniquement les spécimens dotés de ces deux gènes défectueux, se produisait l'anomalie inattendue: alors que tous leurs rejetons auraient dû avoir ces deux gènes défectueux, jusqu'à 10% étaient revenus au stade mitoyen de leurs grands-parents.
Aurions-nous, caché au fond de notre bagage génétique, un genre de manuel contenant les instructions nécessaires à la reconstruction adéquate de notre code génétique? Une molécule-cousine de l'ADN, appelée l'ARN, est déjà connue pour ses multiples fonctions, et est pointée du doigt par Robert Pruitt.
Source de l’étude : S.J. Lolle, et al., "Genome-wide non-mendelian inheritance of extra-genomic information in Arabidopsis," Nature, 434:505-09, March 24, 2005.
http://www.sciencepresse.qc.ca
Remerciements à l'Agence Science-Presse pour sa généreuse contribution au site des Débrouillards.
Une recherche parue dans nature du mois de mars, on y parle d'une possibilité que la génétique n'a pas livrer tous ses secrets et que le meilleur est à venr. En se servant de google sous le titre Robert Pruitt, on pourra lire plusieurs textes concernant cette recherche. Il faudra d'abord trouver le gène normal qui devrait tojours être présent même quand le gène muté est dans son ADN pour être convaincu de cette hypothèse.
La revue science et vie du mois de mai en parle abondamment. Je donne le texte extrait des Débrouillards qui donnent le plaisir d'être en francais.
La plante qui réécrit son code génétique
Agence Science-Presse, 8 avril 2005
Si vous n'aimez pas votre génétique, réécrivez-le! C'est la tactique qu'emploie une plante, et cette découverte renverse les généticiens.
Car un code génétique, c'est pour la vie, n'est-ce pas? C'est en tout cas ce que ces généticiens avaient appris. C'est même une des bases de la génétique depuis qu'un certain Gregor Mendel, il y a un siècle, a étudié des petits pois: un être vivant naît avec un mélange des gènes de ses deux parents et, que cela lui plaise ou non, il doit vivre avec jusqu'à la fin de ses jours.
Mais il semble que cette Arabidopsis, ou plante à moutarde, le "rat de laboratoire" des biologistes végétaux, n'ait pas lu les livres de biologie. Dans une étude parue dans la dernière édition de la revue Nature, on apprend qu'elle serait capable de littéralement "réécrire" une partie du code génétique hérité de ses parents, pour régresser au stade de celui de ses grands-parents.
On n'a aucune idée de comment elle fait ça. Les chercheurs suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un mécanisme de sauvegarde (« back-up »): lorsque des êtres vivants se retrouvent dotés de séquences génétiques défectueuses, ils pourraient ainsi s'en débarrasser pour les remplacer par celles, plus saines, de leurs grands-parents.
Et ils disent bien « des » êtres vivants. Parce qu'il n'y a aucune raison pour que cette qualité soit réservée à l'Arabidopsis: d'autres plantes, et pourquoi pas des animaux, voire des humains, pourraient aussi en être dotés.
L'équipe dirigée par Robert Pruitt, de l'Université Purdue à West Lafayette, Indiana, ne se fait pas d'illusion: son annonce va provoquer bien du scepticisme. Mais ses résultats semblent pour l'instant bien solides —l'arabidopsis étant la plante la plus étudiée des laboratoires, on peut d'emblée écarter bien des hypothèses— et il faudra des années d'efforts avant de les confirmer —ou les infirmer.
Les chercheurs s'étaient penchés sur un gène en particulier, appelé hothead, dont la version défectueuse conduit pétales et feuilles à se fusionner. Pendant la première génération, leurs plantes avaient un gène défectueux sur deux. Leurs descendants, tel que prévu par les lois de Mendel avaient, dans un cas sur quatre, les deux gènes défectueux. Or, lorsqu'on prenait uniquement les spécimens dotés de ces deux gènes défectueux, se produisait l'anomalie inattendue: alors que tous leurs rejetons auraient dû avoir ces deux gènes défectueux, jusqu'à 10% étaient revenus au stade mitoyen de leurs grands-parents.
Aurions-nous, caché au fond de notre bagage génétique, un genre de manuel contenant les instructions nécessaires à la reconstruction adéquate de notre code génétique? Une molécule-cousine de l'ADN, appelée l'ARN, est déjà connue pour ses multiples fonctions, et est pointée du doigt par Robert Pruitt.
Source de l’étude : S.J. Lolle, et al., "Genome-wide non-mendelian inheritance of extra-genomic information in Arabidopsis," Nature, 434:505-09, March 24, 2005.
http://www.sciencepresse.qc.ca
Remerciements à l'Agence Science-Presse pour sa généreuse contribution au site des Débrouillards.