Il va y avoir du sport!
Publié : 15 oct. 2005, 06:03
Quelle déception que l'émission de ce soir, et en particulier le 'débat' sur l'homéopathie.
Je suis déçu justement parce que je suis un sceptique.
Je m'explique.
Premièrement, cacophonie totale que ce débat. Une vraie honte d'avoir participé au concours de celui qui parle le plus fort. Dans ce genre de débat, il faut rester calme, surtout quand on sait que les spectateurs présents ne sont pas majoritairement favorables à son message.
Sinon, on dérape, on dit des 'grosses choses' et ça joue contre nous.
Il ne suffit pas d'avoir raison dans un débat, il faut aussi être capable de faire passer son message.
Je n'accepterais pas, par exemple, une invitation contre un créationniste car je n'ai pas les connaissances ni le talent nécessaires pour contrer ce genre d'argument, même faux et farfelu.
C'est pourquoi il faut toujours être prudent de ne pas tomber dans les pièges de ce genre de joute orale.
Sans prétention, j'ai relevé quelques erreurs stratégiques du côté des sceptiques dans le débat de ce soir.
1- Ne jamais donner l'occasion aux adversaires de dire 'laissez-moi finir'.
Rester calme, attendre son tour (je sais, c'est pas facile!) et s'adresser aux (télé)spectateurs comme s'ils étaient un jury. 'Mesdames et messieurs, Madame X a avancé telle chose et les faits prouvent le contraire' et non pas 'je vais vous dire pourquoi vous avez tort'.
Michel était bien parti lorsqu'il a demandé à la vétérinaire si elle se basait sur des résultats mesurables. Il aurait fallu garder ce ton et s'en tenir à ce niveau d'argumentation.
2- Ne pas attaquer trop personnellement les adversaires. Cela les place en victimes et c'est exactement ce qui s'est passé. Pour les homéopathes, c'est de l'or en barre, ça. Ayant toujours dénoncé les gros lobbies des méchants médecins, si, en plus, il y en a un devant eux qui les attaque durement, on joue leur jeu. Même si le médecin a totalement raison - ce qui était le cas ce soir - ça ne change rien à la charge émotive de telles attaques.
3- S'en tenir aux faits et ne pas abuser de l'argument d'autorité. Dire 'je suis médecin' est bien une fois, mais pas trois ou quatre. N'est-ce pas une médecin qui aurait supposément recommander l'homéopathie à la juge Ruffio ? Être médecin ne prouve rien. Ce qui prouve les vertus des médicaments, ce sont les tests cliniques, en double aveugle. Pas le diplôme.
(Ceci étant dit, combien je partage la rage de tous ces médecins qui voient venir jouer dans leur plate-bande de parfaits incompétents n'ayant aucun corpus de connaissance scientifique!)
Il y en a sûrement d'autres mais je m'en tiendrai à celles-ci pour l'instant.
Je suis terriblement déçu d'une autre belle occasion ratée de faire passer notre message et, surtout, de faire de l'éducation scientifique. Et ce, d'autant plus que l'animatrice a superbement joué son rôle d'animatrice objective alors que, on le sait, elle est plutôt 'de notre bord'. Je ne l'accuse évidemment pas d'hypocrisie, je la félicite plutôt de sa retenue de démontrer un trop grand parti-pris.
Comment avoir manqué le coche alors que les adversaires étaient si faibles ?
Il y a de sérieuses questions à se poser à ce sujet.
On n'avait pas affaire ici au débat avec une Andrée D'Amour, spécialiste de ce genre de joute orale, contre un président un peu dépassé par les événements, mais plutôt de deux scientifiques intelligents et compétents ayant une occasion en or de faire de l'éducation scientifique contre des adversaires beaucoup plus faibles. Malheureusement, ils ont tombé dans le piège de la cacophonie et de l'attaque personnelle (dans le cas de Chicoine).
Je me doute bien qu'il est facile de perdre le nord devant les niaiseries des adversaires mais ça ne change rien au fait que ce débat n'aura, à mon avis, en rien fait avancer la cause de la promotion de la pensée rationnelle et de l'esprit critique.
Dommage, vraiment dommage.
Yves
Je suis déçu justement parce que je suis un sceptique.
Je m'explique.
Premièrement, cacophonie totale que ce débat. Une vraie honte d'avoir participé au concours de celui qui parle le plus fort. Dans ce genre de débat, il faut rester calme, surtout quand on sait que les spectateurs présents ne sont pas majoritairement favorables à son message.
Sinon, on dérape, on dit des 'grosses choses' et ça joue contre nous.
Il ne suffit pas d'avoir raison dans un débat, il faut aussi être capable de faire passer son message.
Je n'accepterais pas, par exemple, une invitation contre un créationniste car je n'ai pas les connaissances ni le talent nécessaires pour contrer ce genre d'argument, même faux et farfelu.
C'est pourquoi il faut toujours être prudent de ne pas tomber dans les pièges de ce genre de joute orale.
Sans prétention, j'ai relevé quelques erreurs stratégiques du côté des sceptiques dans le débat de ce soir.
1- Ne jamais donner l'occasion aux adversaires de dire 'laissez-moi finir'.
Rester calme, attendre son tour (je sais, c'est pas facile!) et s'adresser aux (télé)spectateurs comme s'ils étaient un jury. 'Mesdames et messieurs, Madame X a avancé telle chose et les faits prouvent le contraire' et non pas 'je vais vous dire pourquoi vous avez tort'.
Michel était bien parti lorsqu'il a demandé à la vétérinaire si elle se basait sur des résultats mesurables. Il aurait fallu garder ce ton et s'en tenir à ce niveau d'argumentation.
2- Ne pas attaquer trop personnellement les adversaires. Cela les place en victimes et c'est exactement ce qui s'est passé. Pour les homéopathes, c'est de l'or en barre, ça. Ayant toujours dénoncé les gros lobbies des méchants médecins, si, en plus, il y en a un devant eux qui les attaque durement, on joue leur jeu. Même si le médecin a totalement raison - ce qui était le cas ce soir - ça ne change rien à la charge émotive de telles attaques.
3- S'en tenir aux faits et ne pas abuser de l'argument d'autorité. Dire 'je suis médecin' est bien une fois, mais pas trois ou quatre. N'est-ce pas une médecin qui aurait supposément recommander l'homéopathie à la juge Ruffio ? Être médecin ne prouve rien. Ce qui prouve les vertus des médicaments, ce sont les tests cliniques, en double aveugle. Pas le diplôme.
(Ceci étant dit, combien je partage la rage de tous ces médecins qui voient venir jouer dans leur plate-bande de parfaits incompétents n'ayant aucun corpus de connaissance scientifique!)
Il y en a sûrement d'autres mais je m'en tiendrai à celles-ci pour l'instant.
Je suis terriblement déçu d'une autre belle occasion ratée de faire passer notre message et, surtout, de faire de l'éducation scientifique. Et ce, d'autant plus que l'animatrice a superbement joué son rôle d'animatrice objective alors que, on le sait, elle est plutôt 'de notre bord'. Je ne l'accuse évidemment pas d'hypocrisie, je la félicite plutôt de sa retenue de démontrer un trop grand parti-pris.
Comment avoir manqué le coche alors que les adversaires étaient si faibles ?
Il y a de sérieuses questions à se poser à ce sujet.
On n'avait pas affaire ici au débat avec une Andrée D'Amour, spécialiste de ce genre de joute orale, contre un président un peu dépassé par les événements, mais plutôt de deux scientifiques intelligents et compétents ayant une occasion en or de faire de l'éducation scientifique contre des adversaires beaucoup plus faibles. Malheureusement, ils ont tombé dans le piège de la cacophonie et de l'attaque personnelle (dans le cas de Chicoine).
Je me doute bien qu'il est facile de perdre le nord devant les niaiseries des adversaires mais ça ne change rien au fait que ce débat n'aura, à mon avis, en rien fait avancer la cause de la promotion de la pensée rationnelle et de l'esprit critique.
Dommage, vraiment dommage.
Yves