Possibilité scientifique de la télépathie ?
Publié : 03 oct. 2007, 14:21
par PREUVE OVNI
POSSIBILITE SCIENTIFIQUE DE LA TELAPATHIE ?
J’ai eu plusieurs fois des manifestations qui ressemblaient à de la télépathie et j’ai observé cela aussi chez deux autres personnes. Mais je sais aussi que cette impression arrive à beaucoup de gens.
Cette impression est-elle bonne ?
Personne en fait ne le sait. Pas même les sceptiques à mon sens.
En effet je pense que si la télépathie existe, elle se manifeste qu’occasionnellement, si elle existe bien sur.
Et je ne suis pas sur que la télépathie existe. Cela peut être par exemple des formidables hasards.
Pour en être certain il faudrait pouvoir d’abord gagner le pari des Sceptiques du Québec.
C’est pour cela que j’ai demandé à un ami qui présente un impression de télépathie de s’entraîner avec moi avec des cartes de Zenner. On verra bien. Si on a des résultats probants alors on ira voir les Sceptiques.
Mais pour que la télépathie existe, il faut aussi plusieurs choses.
Il faut deux cerveaux humains qui puissent agir sur une énergie, énergie qui sert de transmetteur entre les deux cerveaux. Il faut donc poser l’hypothèse que le cerveau puisse agir sur l’énergie.
Et il faut donc poser aussi l’hypothèse que cette énergie existe.
Commençons par l’énergie : nous en avons trois :
Les ondes électromagnétiques.
Les ondes gravitationnelles et la gravitation en elle-même.
L’énergie sombe qui compose l’Univers à 70 %, dont on ne connaît rien.
Ensuite comme le cerveau peut-il agir sur l’énergie ?
Les ondes électromagnétiques :
Le cerveau du pigeon contient des cellules qui contiennent du fer, et qui servent à l’orienter dans l’espace par rapport au Nord magnétique. Cela a été l’objet de recherches scientifiques. On pourrait alors supposer qu’un cerveau qui contient du fer puisse aussi générer des ondes électromagnétiques car le cerveau humain contient du fer et de l’électricité.
Les ondes produites seraient alors si faibles qu’il nous serait impossible de les détecter par nos détecteurs qui ne seraient pas assez sensibles.
Pour les deux autres énergies, nous ne connaissons pas assez bien la gravitation et pas du tout l’énergie sombre pour poser des hypothèses scientifiques. Mais on ne peut donc aussi les exclure.
La question importante du STRESS :
Si la télépathie existe, cela ne peut être qu’une faculté rare et donc difficile à mettre en œuvre.
Comme toute faculté difficile à mettre en œuvre, cela nécessite donc de mettre déjà en confiance les sujets télépathiques. Il faut donc que ceux-ci soient entrainés, et notamment entrainés à résister au stress de l’examen.
Or ce n’est pas simple car un examen tel que celui des sceptiques nécessite une bonne résistance au stress car tout le monde sait que les sceptiques du Québec n’ont pas une approche neutre de la télépathie, mais une approche dogmatique qui consiste à clamer haut et fort que la télépathie n’existe pas.
C’est un peu comme si vous alliez passer le Baccalauréat organisé par une institution qui clamerait haut et fort qu’il est impossible que vous réussissiez votre examen car vous êtes trop bête pour le réussir.
Et bien c’est ce qui se passe avec les sceptiques… (Ils auraient pu avoir une neutralité bienveillante…, mais non….)
Donc les supposés télépathes recoivent une forte pression psychologique qui est contraire à la réalistion d’une performance en soi.
Comme vous voyez, prouver ou non que la télépathie existe, si elle existe, n’est pas simple…
Re: POSSIBILITE SCIENTIFIQUE DE LA TELAPATHIE ?
Publié : 04 oct. 2007, 01:06
par Hallucigenia
Salut PO,
PREUVE OVNI a écrit :
Or ce n’est pas simple car un examen tel que celui des sceptiques nécessite une bonne résistance au stress car tout le monde sait que les sceptiques du Québec n’ont pas une approche neutre de la télépathie, mais une approche dogmatique qui consiste à clamer haut et fort que la télépathie n’existe pas.
(...)
Donc les supposés télépathes recoivent une forte pression psychologique qui est contraire à la réalistion d’une performance en soi.
Rien de tout celà. Si vous allez voir un groupe sceptique afin de leur proposer de tester vos "pouvoirs", vous serez très bien reçu, chaleureusement même. N'ayez pas peur d'aller les voir avec un projet de test sérieux, ce serait dommage.
Regardez un peu ce que Gatti a pensé de son expérience avec l'OZ, il semblait très
satisfait.
Vous n'aurez pas de stress en particulier : vous ne passerez pas un examen, on vous aidera à établir un protocole de vérification sérieux, sans animosité (çà n'aurait aucun intérêt).
PREUVE OVNI a écrit :
C’est pour cela que j’ai demandé à un ami qui présente un impression de télépathie de s’entraîner avec moi avec des cartes de Zenner. On verra bien. Si on a des résultats probants alors on ira voir les Sceptiques.
Très bien, on verra bien effectivement. Si vos résultats sont significativement différents de ce que le hasard pourrait donner, il y aura peut-être quelque chose de sérieux à creuser.
Si vous êtes capables de démontrer que la télépathie existe, n'importe quel sceptique serait enchanté d'avoir pu vous aider à le démontrer. Je pense que tous les sceptiques aimeraient être bousculés dans leurs convictions, et pour celà ils n'attendent que des preuves objectives. Si vous les apportez sur un plateau, tout le monde sera satisfait (et vous serez tout de suite mondialement connu, grâce à votre découverte, c'est pas rien).
Alors ne partez pas perdu d'avance en prétextant que les observateurs sceptiques sont la cause d'un stress pertubateur, l'argument est trop facile et déjà entendu.
Amicalement,
Hallucigenia
Re: POSSIBILITE SCIENTIFIQUE DE LA TELAPATHIE ?
Publié : 04 oct. 2007, 23:59
par Hallucigenia
Salut PO,
D'abord, comme déjà dit, ce n'est pas un examen. En fait, si vous allez voir des sceptiques, c'est en ayant l'envie de tester des pouvoirs que vous pensez posséder.
Si vous pensez posséder le pouvoir de télépathie, très bien. Dans ce cas, on fera un ensemble de tests pour vérifier celà.
Mais c'est très important à comprendre, il n'y a pas un test pré-déterminé.
Le protocole sera mis en place en accord avec vous.
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter
le site du laboratoire de zététique, vous verrez un certain nombre de tests qui ont été réalisés.
PREUVE OVNI a écrit :
J'ai fait un calcul de probablités sur mes hasards dans ma vie et je suis à une chance sur 10 puissance 120.....
Euh... une chance sur 10^20 de quoi, exactement ?
Moi, je suis né dans une ville de 200 000 habitants environ. Mettons environ 5 milliards de terriens à cette époque, j'avais déjà une chance sur 25 000 seulement de naître là-bas.
En plus, sur le vingtième siècle, il y avait 100 années, multipliées par 365 jours... il y avait seulement une chance sur 36 500 que je naisse ce jour-là dans le siècle.
Alors, naître ce jour-là exactement, dans cette ville-là exactement : c'est totalement hallucinant, mais il n'y avait qu'une chance sur 912 500 000 !
J'ai eu une chance incroyable !
Amicalement,
Hallucigenia
Re: Possibilité scientifique de la télépathie ?
Publié : 05 oct. 2007, 19:18
par PREUVE OVNI
L'expérience télépathique ? qui m'a le plus impressionné... La voici....
Je rencontre une asiatique et en très peu de temps je lui dis qu'elle est télépathe et qu'elle lit mes pensées.
Elle manque de s'effondrer et me fait promettre ne le dire à personne.
Puis nous décidons de faire un expérience.
Nous sommes près d'un pont en pleine ville vers minuit et tout est désert.
Je lui dit que quelque chose va apparaitre brusquement sur le pont car j'ai une sensation;
Puis elle s'exclame que c'est une vache.
Une vache en pleine nuit, en ville et sur un pont, pas mal non ?
Une minute environ ensuite on entend des rires monter d'un escalier qui relie la berge du fleuve au pont où nous sommes, et on voit apparaitre plusieurs jeunes tenir une vache grandeur nature en carton, vache qui est peinte sur un carton énorme....
J'ai vu alors l'asiatique vaciller...
Moi cela ne m'étonnait pas....
Mais cela me faisit un peu peur...
Imaginez la probabilité d'une telle apparition... une chance sur 10 puissance combien.... ???
Puis par la suite nous avons fait l'amour pour la première fois, mais avant je suis rentré dans son esprit et elle aussi.
C'était la première fois que j'avais la sensation très précise de pénetrer dans la pensée d'une personne.
Cela m'a beaucoup affecté par la suite.
C'est pour cela que j'ai très peur de la télépahie, car cela est très dangereux, comme me l'avait dit May, l'asiatique...
J'ai donc fait un texte sur ma rencontre avec cette fille merveilleuse.
Vous n'êtes pas obligé de le lire. C'est juste un exercice littéraire de ma part....
J'y décris la fusion mentale que j'ai fait avec elle.
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Elle avait 22 ans. Un savoir millénaire.
Je lui parlais de notre univers. Elle d'autres univers à venir.
J'étais pétrifié par l'immensité de son âme.
Ses paroles se transformaient en chapelets de couleurs et d'images devant moi. Son front était comme ouvert et nos deux pensées s'entremêlaient, comme deux baisers.
Un jour avant, elle m'avait parlé de télépathie.
Deux semaines auparavant, j'enseignais pour une durée de deux semaines les arts électroniques à Sorgues, près d'Avignon où elle était une de mes élèves. Le soleil brillait à son zénith et balayait sur la ville une lumière spéciale que je n'avais vue. La chaleur du midi rendait la peau moite et brillante. Les odeurs s'exhalaient sans complexe dans cet été chaud et brûlant.
Elle dessinait dans la salle de classe sur son écran d'ordinateur d'une façon insolite comme je n'avais jamais observé. Son art ne venait pas d'ici, mais de loin, de très loin. J'étais attiré par son talent. Mais je n'osais pas lui dire.
Elle était asiatique, et ses longs cheveux noirs lui tombaient dans le dos. Elle restait toujours silencieuse.
Le midi et le soir, après les cours, j'arpentais les vieilles rues de Sorgues et ses restaurants, jusqu'au parc où trônaient d'immenses arbres dont la parure semblait aller jusqu'au ciel. La lumière dorée jouait sur les pierres des maisons centenaires et les toits de tuiles plates chauffées à blanc par le soleil.
Les gens avaient un accent qui vous faisait dire à chaque instant que vous n'étiez pas chez vous, mais ailleurs. Un ailleurs nommé le Midi.
Et chaque matin, je la retrouvais avec ses longs cheveux noirs tombant sur le dos de sa chaise. Elle était toujours habillée de la même façon : des sandales en cuir, un jean et un polo noir. Rien à voir avec la façon dont les Asiatiques s'habillent ordinairement. Elle semblait différente des gens de sa culture. Mais comme tous les Asiatiques, elle était d'une discrétion parfaite. A aucun moment, je n'avais pu croiser son regard et ses yeux d'ébène. Je n'arrivais pas à deviner de quel pays elle venait. Je n'avais jamais vu ce type de visage. Une beauté étrange.
J'avais la sensation de sentir sa pensée. Comme je sentais la pensée des arbres autrefois. C'était étrange et très fort. Et c'était nouveau pour moi.
Un jour, excédé par une élève affalée qui dormait sur sa chaise, je lui faisais une réflexion sur la façon dont elle devait gérer ses nuits. Puis je me dis aussitôt que j'avais été trop loin.
Une voix allait soudain s'élever dans l'assistance avec un léger accent asiatique. C'était elle. Elle s'appelait May.
" Oh ! Pascal ", me dit-elle en me regardant droit dans les yeux pour la première fois.
Je n'avais encore jamais croisé son regard, et j'avais la sensation soudaine de me sentir transpercé.
" Jamais je n'aurais cru cela de toi ! ", Poursuivait-elle avec un air amusé.
Je bredouillais quelques mots pour faire diversion, et reprenais mon cours. Je balayais furtivement la salle du regard pour recroiser ses yeux une deuxième fois. Son regard était là, bravant le mien, amusé.
Il arrivait que les enseignants du privé fassent de telles réflexions car nous avions souvent des élèves adultes qui ne jouaient pas le jeu, car ils étaient envoyés par l'ANPE pour continuer à toucher leurs indemnités de chômage, et ils n'étaient pas toujours motivés.
Elle avait deviné que ce n'était pas mon style de faire de telles réflexions. Elle m'avait tutoyé. J'avais la sensation d'être pris à mon propre piège.
Son art m'attirait. Elle m'intriguait.
Le lendemain, elle était assise sur les marches de l'entrée de la salle du cours. Toujours avec son jean et ses scandales en cuir.
Je m'approchais d'elle prudemment, et m'enhardis à lui parler de télépathie sans savoir si elle savait ce que cela pouvait signifier, et comment elle allait réagir.
Je lus la surprise dans son regard. Elle bredouilla quelques mots, puis me demandait pourquoi je lui posais cette question. Je lui répondais avec audace qu'elle lisait selon moi dans la pensée des autres.
Elle restait sans rien dire pendant des secondes qui me semblaient une éternité. J'avais pris le risque qu'elle me prenne pour un fou, et j'avais en même temps peur de sa réponse. Cela faisait tant de temps que j'avais la sensation de lire dans la pensée des autres, sans jamais avoir pu observer ce phénomène chez les autres.
" Oui, je lis dans la pensée.. ", me confiait-elle, " mais je ne veux pas que les autres le sachent, tu comprends, pour moi, cela serait dangereux ".
Puis nous parlâmes pendant un quart d'heure, avec une prudence réciproque du sujet. Je ressentais une certaine peur que je lisais dans son regard et que je ressentais grandir aussi en moi.
La télépathie, c'était de la science fiction, ou du bonimentage pour d'autres.
J'avais réfléchi pendant toute la soirée à cette conversation, et j'appréhendais le lendemain.
Au-dessus de mon lit était collée l'affiche du film " Hiroshima, mon amour ", que j'avais lu un jour, où il était question de la rencontre furtive et intense au Japon entre un occidental et une japonaise.
Je ne comptais pas la séduire. Et je trouvais singulier que cette affiche soit collée au mur au-dessus de mon lit.
Le lendemain, la matinée s'était passée sans surprise. Et à aucun moment je n'avais pu croiser son regard.
Elle s'était peut-être plongée à nouveau dans son mutisme ordinaire.
Arrivé à la fin des cours du matin, je rejoignais mon bureau. Quelques instants après, je la voyais arriver entre les battants de la porte, droite comme une statue antique, les cheveux noirs en bataille sur les épaules, immobile en tenant un sac en plastique dans la main droite.
Mon cœur se mit à battre plus vite. Je sentais qu'il allait se passer quelque chose qui me surprenne.
" Pascal ", me dit-elle, " j'ai quelque chose à t'offrir ".
" J'ai fait pour toi un tableau hier soir, et je te l'offre ".
Elle sortait alors un dessin au pastel du sac plastique. Le tableau représentait une jeune femme asiatique assise sur le sol et tenant entre ses deux mains une boule de feu incandescente qui émettait des rayons. Cette jeune femme lui ressemblait. Je comprenais que c'était elle. Une partie du bas du tableau était recouvert d'un film transparent vert.
Je lui dis que cela était magnifique, et lui demandais pourquoi il y avait un film vert.
" Rassure-toi ", me dit-elle, " Ce n'est pas une déclaration d'amour. Quant au film vert, c'est à toi de découvrir sa signification, plus tard… ".
Je pensais aussitôt qu'il fallait que je poursuive le dialogue. Notre rencontre ne pouvait pas en rester là. J'avais envie de découvrir ses capacités, son monde, son art si étrange, bien que je me sente un peu en danger. Et savoir ce que pouvait signifier ce film vert.
Je lui proposais que l'on dîne ensemble le soir même.
Elle réfléchit quelques secondes, puis me dit :
" C'est d'accord, mais nous ne resterons qu'amis, comme je te l'ai dit. Viens alors me rejoindre sur le perron de l'escalier des Papes, à Avignon, à 18 heures ".
Elle m'avait offert son autoportrait en tableau, en artiste qu'elle était.
Et elle avait passé la soirée à faire ce tableau.
Elle me proposait d'être son ami. Et j'acceptais avec bonheur. Il est si rare d'avoir une amie " femme " pour un homme.
J'avais hâte d'être à 18 heures au rendez-vous. J'arrivais avec de l'avance. Elle n'était pas là. Je sentais bondir mon cœur dans ma poitrine.
Je montais en haut de l'escalier du Parc qui jouxte l'escalier du palais des Papes. Le point de vue était magnifique, et je pouvais embrasser toute la place qui était immense, et qui commençait à se remplir des touristes venus pour voir le festival d'Avignon. Et parallèlement les artistes déballaient leurs trésors au milieu de la place.
Il y avait une ambiance de fête moyenâgeuse, renforcée par les imposants remparts du palais des Papes qui dominait la place.
De l'endroit où j'étais, je pouvais surveiller toute la place. Je voulais être sur de ne pas manquer mon hôte.
18 heures étaient passés, et les minutes me semblaient des éternités.
Puis un quart d'heure passait, et je la vis soudain en bas de l'escalier.
" Mais saute ! ", me dit-elle brusquement, amusée.
Je pensais à sauter pour l'épater, mais le vertige qui m'avait toujours tenaillé m'en empêchait.
Je la rejoignais en bas des marches.
" Viens avec moi, je vais te faire découvrir les vieilles rues d'Avignon, et nous irons déjeuner dans un restaurant que je connais bien " me dit-elle. " Mais avant je vais te faire découvrir le parc d'Avignon ".
Nous traversâmes une partie de la cour du Palais des Papes. De nombreux artistes étaient affalés ou allongés sur les pavés encore tièdes, à faire de la musique ou des poses artistiques. Je croisais une très belle fille blonde allongée sur le sol, à moitié nue et habillée seulement d'un filet de mailles noires qui laissaient voir sa peau nue et halée. Sensation qui me prend au ventre.
Nous traversons le parc qui est magnifique. Je croise une belle femme. Je sens que May épie mes réactions. Comme j'épie les siennes.
La musique des artistes de la cour baigne l'atmosphère. Au dessus de nous, la lumière orange des murs du Palais des Papes contraste avec le bleu profond du ciel.
Musique et lumière excite mes sens, qui sont à nus. Je suis tendu, et heureux à la fois. Comme si j'allais à la conquête d'un inconnu total.
Le parc est magnifique, et lui fait remarquer. En contrebas du parapet au bout du Parc coule les eaux d'encre du Rhône.
Je suivais May qui m'entraînait. Elle m'expliquait au fur et à mesure les détails historiques de chaque rue. J'étais étonné par son érudition. C'était un véritable guide qui connaissait bien l'histoire d'Avignon.
Nous avions les mêmes goûts en ce qui concerne les vieilles pierres, et elle m'amenait dans des endroits qui étaient dignes du Moyen Age.
Puis après une longue promenade, nous arrivâmes au restaurant dont elle m'avait parlé. C'était un restaurant asiatique qui faisait aussi restaurant français. Nous asseyâmes sur une table de la terrasse pour dîner.
Bien qu'il soit &ç heures, il faisait toujours clair puisque nous étions au mois d'Août. Il commençait à apparaître sur les pierres des façades les couleurs orangées rougeâtres de la fin du jour.
Je lui disais que j'étais intrigué et admiratif des dons qu'elle avait en dessin. Et que j'étais intéressé de connaître sa vie, et son enfance.
" Je vais te raconter ma vie " me dit-elle en souriant, " toute ma vie …".
Je me concentrais car je savais intuitivement que celle-ci n'était pas ordinaire.
" Je suis originaire du LAOS ", me dit-elle.
" Mon père était un Prince du LAOS " poursuivait-elle.
" Chaque région du LAOS était dirigé par un Prince. Mon père avait plusieurs épouses. Ma mère était l'une de ses épouses.
J'étais donc l'une de ses nombreux enfants. Je vivais dans un grand palais. J'étais entouré de femmes et d'enfants qui appartenaient à mon père. En grandissant, au fil des années, j'ai senti que je me rapprochais de mon père. Et bientôt celui-ci me considérait comme sa fille préférée. Ma vie alors explosait de bonheur. J'avais un repère secret dans le parc du château, au milieu de la jungle. C'était une petite maison en pierre à la bordure du parc où j'allais rejoindre un de mes cousins dont j'étais amoureux en secret. Et où nous nous embrassions. J'avais 6 ans ".
Je l'écoutais attentivement, sans jamais douter de ses paroles, tant je sentais en elle la sincérité que j'avais toujours senti depuis le peu de temps que je la connaissais.
" Puis mon pays plongeait brutalement dans la guerre ", reprit-elle, " Et les communistes s'emparèrent du pouvoir. Des massacres dans la population décimèrent des multitudes de personnes. Mon père réussit à s'échapper aux Etats-Unis, mais toute ma famille, et donc toutes les femmes et les enfants de mon père furent emprisonnés dans un camp de prisonniers ".
J'étais attentif à son histoire. Ainsi celle qui m'intriguait tant avait vécu les pires horreurs engendrées par les humains. Etait-elle en quelque sorte une sœur de douleur ? N'avais-je pas aussi moi-même eu mon propre champ d'extermination ? Je pensais à la façon dont on m'avait enfermé dans un monde sans art.
" Puis ma famille entière a été enfermée dans un champ entouré de barbelés " poursuivait-elle. " J'ai vu alors plusieurs des femmes de mon père et leurs enfants lentement mourir de faim et de misère. Ma mère et moi-même avaient pu survivre par miracle pendant les 2 années où nous sommes restés dans le champ.
Puis les communistes nous ont libérés. Et ma mère a décidé d'émigrer en Israël ".
May avait donc traversé les champs de la mort au LAOS, peu de temps après ceux de POL POTH. Je calculais mentalement les dates qui coïncidaient avec l'âge de May. Tout paraissait véridique.
Je la priais de continuer.
" Nous nous sommes installés avec ma mère dans un des faubourgs de …………. J'avais 8 ans. Ma mère m'avais alors inscrit dans une école religieuse catholique qui était dirigée par un prêtre catholique. Comme j'apprenais et progressais très vite, le prêtre s'était attaché à moi et s'était mis à me donner des cours particuliers.
J'étais heureuse. Je côtoyais en secret deux autres religions, la religion, la religion juive et la religion arabe.
Ma curiosité et mon besoin d'apprendre était le plus fort, et je me suis mis à fréquenter sans informer ma mère ni le prêtre catholique une école juive et une école arabe.
Puis un jour, le prêtre catholique apprit par hasard que je fréquentais l'école juive, et celui-ci me convoqua pour m'apprendre que j'étais renvoyée de l'église catholique. Celui-ci me reprochait d'avoir trahi le serment que j'avais donné au prêtre.
Lui qui m'avait assuré que le monde était amour.
Je m'enfuyais alors en pleurant. Et je fis une dépression ".
Elle avait dit cette dernière phrase comme on cite une injustice majeure.
Sa voix tremblait d'émotion. J'étais attristé de son désarroi, attristé que le prêtre n'ait pas compris que la démarche de May était la démarche de la voie de la connaissance : tolérance et amour, démarche d'autant plus extraordinaire qu'elle n'avait que 8 ans.
Je l'empressais de continuer.
" Puis ma mère décidait de quitter Israël, pour s'établir en France, dans la ville d'Avignon. J'avais 10 ans.
La communauté asiatique à Avignon était très fermée à l'époque au monde Occidental. Celle-ci interdisait à toute femme de la communauté d'avoir une quelconque responsabilité sociale dans la communauté.
C'est alors que je me suis mise à étudier le français et l'histoire de France par mes propres moyens. A 12 ans, je maîtrisais si bien mes sujets que malgré que cela soit mal jugé par la communauté, celle-ci m'avait permis de faire des conférences sur l'histoire de France et d'Avignon aux asiatiques de la communauté ".
Et je ne pouvais pas dire le contraire. J'avais été impressionné par la visite commentée de la ville d'Avignon, et où elle m'avait montré qu'elle connaissait les moindres recoins de la ville.
Sans être prétentieuse une seconde, elle me montrait son parcours rare, et ses possibilités intellectuelles précoces. Et sa faculté à s'insurger contre l'injustice et les préjugés, à commencer par les préjugés de sa propre communauté.
Je la trouvais pour le coup exceptionnelle. Exceptionnelle dans sa personnalité, dans son audace pour une femme issue d'un milieu social dont les pratiques remontaient à notre Moyen Age, le LAOS.
Notre conversation se poursuivit pendant une bonne heure, puis nous nous décidâmes à quitter le restaurant pour aller nous promener dans la douceur de la nuit, dans la direction du Pont d'Avignon.
Nous approchions du Pont. May me racontait son histoire. A tout moment elle savait comment vous passionner par telle ou telle chose qui vous entourait.
Je me sentais en totale sécurité maintenant.
Arrivés sur le pont qui jouxtait celui du Pont d'Avignon, nous nous arrêtâmes. Le pont était désert. La nuit noire et les étoiles coiffaient nos têtes.
Alors pour m'amuser à son dépend, je demandais à May, puisqu'elle était supposée avoir des dons paranormaux, de me dire ce qui allait pouvoir apparaître sur le pont d'un instant à l'autre.
Elle réfléchit un instant. Puis elle éclatait de rire en me disant :
" Une vache, c'est une vache, je parie… ".
Quelques secondes qui paraissent une éternité passent, et nous entendons des rires et des cris provenir d'un escalier qui relie le pont à la rive du Rhône.
Soudain, nous voyons alors apparaître plusieurs jeunes, probablement des étudiants ou des artistes.
Deux des jeunes tenaient dans leur bras un immense carton pâte : il s'agissait d'une vache grandeur nature.
Je suis secoué par un choc électrique. Je fixe May qui zigzague un court moment.
Puis je m'approche et lui dis en riant, mais gravement :
" Tu vois, je t'avais bien dis que tu avais des pouvoirs paranormaux ".
Je sentais May perplexe. Il ne lui était jamais arrivé de prédire l'avenir.
J'avais la sensation qu'à nous deux, nous étions capables de renforcer nos dons, nos pouvoirs. J'avais la sensation d'une ivresse qui montait en moi à chaque seconde du temps qui passait. Sans savoir jusqu'où cela allait me mener.
Les heures se transformaient en mois, et nous restâmes ainsi une partie de la nuit, assis à deux mètres l'un de l'autre sur le parapet du Pont d'Avignon, dans la nuit noire et chaude, à nous regarder et à parler.
Nous parlions enthousiasmés de la beauté de l'Univers et des étoiles qui coiffaient nos têtes. Puis elle me contait les autres univers qui allaient suivrent dans le temps.
J'étais pétrifié par l'immensité de son âme.
Ses paroles se transformaient en chapelets de couleurs et d'images devant moi. Son front était comme ouvert et nos deux pensées s'entremêlaient, comme deux baisers.
Puis inexorablement, elle se rapprochait de moi au fur et à mesure que les étoiles tournaient d'un bord du ciel à l'autre, pendant que les heures de la nuit s'égrenaient une à une. J'étais pétrifié par une peur inconnue qui serrait mes entrailles. C'était une rencontre avec une extra-terrestre.
La rencontre.
Puis elle était là, enfin là, devant moi, après une éternité, à quelques centimètres. Elle s'était rapprochée sans que je me rende compte un instant.
Elle souriait étrangement.
Elle me demandait alors si je voulais aller plus loin, en me fixant dans les yeux.
" Oui, oui, je veux bien.. " répondis-je, hésitant.
Elle se penchait alors vers moi sans que je puisse rien faire, puis elle mit ses bras autour de mon cou, et approchait doucement ses lèvres des miennes. Et ensemble nous nous enlaçâmes pour nous étreindre longuement dans un baiser qui durait une éternité.
Et le feu nous envahit brutalement. Nous consumait entièrement.
Nos deux pensées ne faisaient alors plus qu'une, et de nos désirs sublimés, nous fusionnèrent dans une pensée unique qui me semblait vaste comme l'Univers.
Les cinq sens portent d'autres sens..
Pour ouvrir un flot de sensations inconnues, et de couleurs délicieuses..
Vous voyez l'autre, sans barrière aucune, et sa pensée de verre à fleur de front…
Et vous plongez votre regard dans un abîme qui vous entraîne, tournoyant sur vous-même dans une ronde folle, vous approchant indéfiniment d'elle, et vous traversez des mondes étranges, peuplés d'univers nouveaux, planant à travers les limbes infinis des temps..
Ses yeux et sa bouche devenaient des temples secrets, et je voyais défiler des myriades d'images.. des symphonies de voix célestes qui susurraient à mes oreilles des mots inaudibles..
Et ses mots, sa voix m'emportaient vers un monde inconnu, à travers des notes magiques, et ce désir infini, tel une jouissance éternelle, dur comme l'acier, qui vous mord, qui vous pousse vers une explosion interne, un coït mental inconnu... des siècles durant..
Et ce choc mental vous révèle, qui déploie des ailes immenses.
Je l'empoigne doucement, et je roule lentement sur le parapet du pont, et je la serre de toute mes forces, dans le plaisir ultime d'une soif désespérée, assommé par la jouissance qui me submerge..
Et je sais à cet instant qu'elle est mienne, qu'elle l'a toujours été...
Et qu'elle le sera toujours.
La nuit passait. Et je lui dis vouloir faire l'amour avec elle. Et qu'il nous fallait nous trouver un gîte. Elle me disait que ce n'était peut-être pas raisonnable. Qu'il était encore trop tôt. Je lui répondais que je me consumais, et qu'une telle occasion de se réaliser était très rare.
Elle acceptait et me proposait de louer une chambre d'hôtel. Je lui proposais le studio où j'étais hébergé, et où était accroché au dessus du lit l'image de " Hiroshima, mon amour ". Elle acceptait.
Nous quittèrent le Pont d'Avignon, et prirent la direction de Sorgues dans la nuit illuminée par les étoiles. Arrivés à Sorgues, nous longèrent les vieilles façades lézardées du quartier où se trouvait le studio.
Elle me dit que les maisons étaient sinistres.
Arrivés à la maison, nous montâmes par l'étroit couloir qui menait au studio sous les toits. Nous nous retrouvâmes dans le studio allongés sur le matelas qui était au sol. Elle se déshabillait lentement sous la lumière tamisée de la lampe de chevet.
Son corps se découvrait nu, ses seins fermes et ronds, son corps parfaitement proportionné, et halé. Je caressais le triangle noir au croisement de ses jambes. Puis je l'enlaçais et nous fîmes l'amour pendant une heure environ.
Le lendemain, le jour avait remplacé la nuit, et les rayons brûlants de l'astre solaire traversaient les persiennes des volets pour éclairer les longs cheveux noirs qui descendaient sur les reins de ma compagne.
Je caressais longuement ses épaules, puis la retournais doucement. Nous échangeâmes un long baiser, puis nous nous mirent à nouveau à faire l'amour.
J'observais longuement pendant qu'elle prenait sa douche la façon dont elle douchait sa longue chevelure noire.
Elle était rayonnante dans sa nudité. L'astre solaire avait maintenant atteint son zénith.
Après nous être habillés, nous sortîmes au dehors bras dessus bras dessous. Nous étions le Dimanche matin. C'était le jour du marché. Le quartier avait été entièrement occupé par les étales des commerçants.
Nous tracions notre voie en contournant les étales et en nous esclaffant sous les sourires des commerçants.
Nous arrivâmes à une terrasse de café où nous nous assîmes pour prendre notre petit déjeuner. La matinée était avancée. Le soleil d'été nous réchauffait progressivement.
Puis nous poursuivîmes la conversation que nous avions entamé la nuit précédente.
" J'ai très peur de toi " lui dis-je, " J'ai peur de te décevoir. Je voudrais me montrer à ta hauteur car je ressens une grande force en toi.. ".
" Mais c'est très beau ce que tu dis.. " répliquait-elle.. " Vois-tu, je suis jeune, et malgré tout, j'ai déjà deux enfants de 3 et 4 ans. Je vivais avec un homme qui descendait d'une famille noble russe. Il était Prince. Nous habitions dans une grande maison à Avignon. Avec le temps, il n'a pas supporté ma liberté qui consistait à faire ce que je voulais quand je voulais. Il est devenu jaloux. Puis il a commencé à m'enfermer dans la maison pour m'interdire de sortir. Un jour, j'en eu assez, et je fabriquais une corde avec des draps pour descendre du premier étage. Ensuite je revenais avec un serrurier et je m'enfuyais avec mes deux enfants. Nous nous sommes quittés il y a six mois ".
Ainsi je pensais qu'elle n'était pas libre puisqu'au départ elle désirait que nous restions de simples amis. Je comprenais que pour elle l'amour n'était pas une décision facile après ce qu'elle avait vécu récemment, et par le passé.
Je me sentais coupable car je n'étais pas libre. En effet, ma femme Sylvie m'attendait depuis les deux semaines de mon départ. Je lui téléphonais tous les jours. Puis mes appels s'étaient espacés lentement. J'avais senti une détresse dans sa voix. Cette détresse m'anéantissait quand j'y pensais, et j'essayais d'échapper à ma condition présente en faisant un vide absolu dans ma pensée. J'étais persuadé que May pensait que j'étais libre. Sinon elle ne se serait jamais donnée comme elle l'avait fait.
Je commençais à m'enfermer dans un piège diabolique auquel je me refusait à penser, tant je voulais encore profiter des instants qui me restaient. Je devais repartir vers Paris dans la fin de l'Après-midi. Et je faisais tout comme si j'allais rester à Avignon pour l'éternité.
Les heures s'égrenaient doucement pendant que nous nous racontions nos vies respectives. Nous étions au début de l'après-midi et nous quittèrent la terrasse du café pour nous diriger vers le parc de Sorgues que je connaissais.
J'invitais May à s'allonger dans l'herbe. Celle-ci me faisait remarquer que le Parc était bordé d'un grillage surmonté d'un fil barbelé, et qu'elle ne pouvait pas supporter les fils barbelés depuis les camps de la mort du Laos.
L'idée de venir à Sorgues n'enchantait pas ma compagne. Je trouvais pourtant ce bourg magnifique avec ses vieilles maisons du Midi.
Elle me dit qu'elle avait eu un accident grave en voiture, et qu'elle avait échappé à la mort, contrairement à deux de ses amis étaient décédés dans l'accident. Le conducteur était sous l'emprise de la drogue. Puis elle m'avait parlé de ses aventures avant de connaître son mari. Elle avait eu confiance dans les hommes qu'elle avait rencontré. Puis elle avait été trahie pour une raison ou une autre. Et à chaque fois elle était partie. Et ces hommes n'avaient pas supporté cette séparation. L'un deux était même parti en Australie et continuait à lui écrire depuis des années.
Je comprenais l'effet qu'elle pouvait avoir sur un homme. Puisque j'en étais le témoin du moment. Cette sensation de fusion mentale que j'éprouvais m'envahissait. Qu'allait-il se passer dans quelques heures ? Allais-je rester avec elle pour toujours ? Ou partir définitivement ?
Je sentais monter en moi une angoisse indicible. Comme si une fin ou un renouveau m'attendait. Un inconnu total et sauvage au bout de la journée. Peut-être un tournant dans ma vie.