Des traces historiques et scientifiques de l'exode de Moïse
Publié : 06 févr. 2008, 14:12
Le Pr Maurice Bucaille a publié des études très intéressantes sur l'exode de Moïse et ses traces historiques et archéologiques. Voici un résumé de certains de ses écrits (désolé pour le copié-collé), largement dispo sur le web:
Evaluer de façon générale la période où l'Exode a pu avoir eu lieu :
Un premier indice, d'origine biblique : la mention, dans le texte biblique, du nom de Ramsès en tant que ville, et de la proximité de l'époque de son édification avec la naissance de Moïse :
"Il [= le peuple des fils d'Israël] bâtit pour le Pharaon des villes-entrepôts, Pitôm et Ramsès" (Genèse 1/11). Bucaille écrit aussi le nom de cette ville comme étant "Piramses" ("Piramesses" dans les anciennes bibles) (Ibid. p. 98) ("Pi" pouvant être "l'équivalent du hiéroglyphe Per signifiant "domaine" ou "maison"" (Ibid. p. 104), "Piramsès" signifie donc : "domaine de Ramsès".) Bucaille relève qu'à ces deux villes le texte biblique de la Septante ajoute "On", qui est "Héliopolis" (Moïse et Pharaon, Seghers, 1995, p. 98).
Bucaille écrit : "Lire le mot "Ramsès" dans la Bible ne frappe pas l'esprit de nos jours : le mot est devenu commun depuis que Champollion – il y a un siècle et demi de cela – découvrit la clef des hiéroglyphes, précisément en étudiant les caractères essentiels qui l'exprimaient. On est donc actuellement habitué à le lire et à le prononcer en sachant ce qu'il signifie. Mais il faut se représenter que le sens des hiéroglyphes ayant été perdu, approximativement au IIIè siècle de l'ère chrétienne, et que le nom de Ramsès n'avait guère été conservé que dans la Bible et dans quelques livres grecs et latins ayant plus ou moins déformé le nom : c'est ainsi que Tacite, dans ses Annales, parle de Rhamsis. La Bible avait, elle, très exactement conservé le nom : elle le cite quatre fois dans le Pentateuque ou Torah (…). Ainsi la Bible avait merveilleusement conservé le nom de Ramsès dans ses versions en hébreu, grec et latin" (La Bible, le Coran et la science, p. 234). Bucaille déplore les erreurs commises parfois par d'anciens traducteurs de la Bible quant au terme "Ramsès", parfois traduit par "tonnerre de la vermine", Bucaille écrit que pourtant "on eût pu discerner jadis ce que représentait le mot Ramsès (Ramesses dans les vieilles bibles)" (Moïse et Pharaon, p. 100 ; voir également La Bible, le Coran et la science, p. 234, note de bas de page).
Ce n'est donc pas rien que de trouver ce terme dans le texte de la Torah. Sa présence dans ce texte alors même que le nom était resté inconnu des siècles durant doit amener à le considérer comme un indice fiable au niveau historique.
Que désigne ce nom ici ? "la période ramesside" répond Bucaille (Moïse et Pharaon, p. 110), qui cite les noms des premiers pharaons de cette XIXè dynastie : Ramsès Ier, Sethi Ier, Ramsès II (Ibid. p. 110). Succédera à ce dernier : Mineptah.
Un indice archéologique : la stèle de l'an V de Mineptah :
Il existe une stèle de l'époque pharaonique, la stèle de Mineptah, découverte en 1895 par Petrie, dans laquelle mention explicite est faite d'Israël. Cette stèle est un élément archéologique qui a suscité un engouement bien compréhensible, puisqu'elle comporte la mention du nom "Israël" en caractères hiéroglyphiques et constitue ainsi une trace non biblique du fait que les Egyptiens connaissaient bien Israël.
Mineptah est un pharaon du XIIIème siècle avant J.-C. ; c'est lui qui succéda à Ramsès II. Des stèles vont glorifier ses victoires en particulier en Palestine et en Syrie : la fameuse stèle de l'an V du règne, qui va nous occuper beaucoup, y fait allusion" (Moïse et Pharaon, p. 147). Cette stèle mentionne en effet les victoires de Mineptah sur plusieurs peuples ; on y lit entre autres les lignes suivantes :
"Canaan est purgé de tout ce qui y avait de mauvais
Ascalon est conquise, on tient Géser
Yenoam est réduite à ne plus exister
Israël est anéanti, il n'a plus de céréales"
L'avis du Pr Bucaille:
Le terme traduit par "céréales" possède en fait "plusieurs sens : "céréales" ou "semence" ou encore "semence de postérité", selon le déterminatif placé après le mot. Malheureusement, aucun des déterminatifs spécifiques qui imposeraient un sens ou un autre n'accompagne le mot dans la stèle" (Moïse et Pharaon, p. 155). Dès lors, fait-il remarquer, "ne serait-il pas logique de suggérer que la stèle a voulu dire ceci : "La collectivité d'Israël est anéantie ; elle n'a plus sa semence" ? Doit-on y voir un anéantissement par confiscation des grains pour l'ensemencement, c'est-à-dire une mesure concernant l'agriculture ? Doit-on considérer qu'il s'agit d'une mesure intéressant la postérité propre du peuple d'Israël, que l'on pourrait rapprocher de ce que la Bible relate : l'ordre donné par le Pharaon de tuer tous les nouveaux-nés mâles ? Je serais porté à le croire avec Mme Emily Stein, du département d'égyptologie de l'Université hébraïque de Jérusalem…" (Ibid. pp. 155-156).
D'après cette hypothèse, les fils d'Israël seraient encore en Egypte sous Mineptah ; l'Exode n'aurait pas encore eu lieu, et il ne se serait donc pas produit sous Ramsès II.
Le pharaon Mineptah en question :
Bucaille écrit à propos de ce pharaon : "En raison de l'absence totale de documents sur la fin du règne de ce pharaon, il est impossible de savoir quelle fut sa durée et quelle fut la situation réelle du pays dans les derniers temps. Il aurait régné au minimum dix ans, peut-être vingt. Les égyptologues en discutent toujours.
La succession de Mineptah :
Bucaille écrit : "Une bonne vingtaine d'années de l'histoire de l'Egypte à partir des dernières du règne de Mineptah se sont passées dans un chaos certain. Une incontestable crise de succession surviendra à sa mort : un certain Amenmès prend le pouvoir dans des conditions de trouble évident, marqué probablement par des assassinats. C'est la fin de la XIXè dynastie, la transition avec la XXè est tout à fait obscure et ce jusqu'à l'avènement de Ramsès III qui redressera alors la situation fort compromise de l'Egypte. Mais, entre Mineptah et Ramsès III, le pays aura vécu au milieu de convulsions très graves" (Moïse et Pharaon, p. 148). Or, selon les textes biblique et coranique, le pharaon de l'Exode meurt alors qu'il est parti à la poursuite des émigrants (respectivement Exode 14/28 - Psaumes 136/15, et Coran 26/61-66).
Ces trois points de (a) la présence des fils d'Israël en Egypte sous Mineptah, (b) l'attestation historique d'un chaos ayant suivi la mort de Mineptah et (c) la narration par les textes religieux de la mort du Pharaon au cours de l'Exode des fils d'Israël, ont conduit Bucaille à émettre comme possibilité que ce soit Mineptah qui ait été le pharaon de l'Exode. Le Docteur a trouvé dans l'examen médical de la momie de ce pharaon un indice allant dans le sens de cette hypothèse.
L'examen médical de la momie de Mineptah :
La momie de Mineptah a pu être examinée par des médecins, et notamment par Bucaille lui-même. Il écrit : "les poumons – sur lesquels on m'a souvent interrogé (Y avait-il des signes de noyade ?) – avaient été enlevés par les embaumeurs et placés hors de la momie dans des vases canopes jamais retrouvés" (Moïse et Pharaon, p. 214). Par contre, poursuit Bucaille : "Ce qui nous frappa au plus haut point, mes collaborateurs médecins légistes et moi-même, ce fut l'existence de trois pertes de substance décelées sur le corps qui semblèrent a priori être la conséquence de lésions survenues du vivant du sujet, hypothèse vérifiée par des radiographies prises avec des films extrêmement sensibles" (Ibid. p. 214). "L'origine traumatique était certaine pour la perte de substance de la région lombaire droite" (Ibid. p. 215). "C'est encore à un traumatisme très violent que devait être due une lacune de la voûte du crâne du côté droit dont les dimensions extrêmes étaient de 37 sur 23 millimètres ; les caractéristiques anatomiques de cette lacune, que j'ai détaillées dans des publications diverses, ont conduit les spécialistes de médecine légale à diagnostiquer une lésion survenue du vivant du sujet, un enfoncement crânien avec lésion du cerveau sous-jacent, cause de mort très rapide sinon instantanée. Les radiographies ne montrant aucun éclatement à distance autour de toutes ces lésions ne pouvaient suggérer que leur survenue du vivant du sujet, alors que les chocs subis par la momie auraient été à l'origine de ruptures des tissus momifiés voisins. Ces conclusions soumises en avril 1976 à la Société française de médecine légale ne soulevèrent aucune objection" (Ibid. p. 215).
D'après le Coran, le Pharaon qui trouva la mort en poursuivant les fils d'Israël mourut submergé par le flot : le texte coranique dit : "aghraqnâhum fil-yamm", "Nous les noyâmes dans le flot". Mais le texte coranique dit aussi : "nabadhnâhum fil-yamm" (Coran 28/40, 51/40), ce qui se traduit par : "Nous les jetâmes dans le flot" et peut signifier que Pharaon et son armée furent également l'objet de violents chocs dans les mouvements des flots.
Le texte biblique dit quant à lui : "Dieu jette chars et cavaliers dans la mer" (Exode 15/4). Bucaille écrit : "Les mots employés pour signifier ici "jeter avec force" – yarah en hébreu, riptô, verbe grec du texte de la Septante – sont tout à fait explicites de cette action" (Moïse et Pharaon, pp. 205-206).
Par contre, et conformément à ce qu'il avait déjà déduit de la stèle de Mineptah, Bucaille a trouvé dans l'examen de la momie de Ramsès II des indices selon lesquels il est peu probable que ce soit lui le pharaon de l'Exode : il était très âgé et malade quand il mourut ; or quand on sait que le pharaon de l'Exode mourut en poursuivant Moïse et les siens, on voit mal ce pharaon si malade poursuivre des hommes (Ibid. p. 132).
Ceci conduit à penser que Mineptah pourrait être le pharaon de l'Exode, celui qui mourut dans les flots en poursuivant Moïse et les siens. Le premier égyptologue ayant émis cette hypothèse fut l'Allemand Lepsius, écrit Bucaille (Ibid. p. 208), qui la soutint "dès 1849" (p. 157) ; se rangèrent à son avis : de Rougé en 1867 (p. 212), Chabas en 1873 (Ibid.), Virey en 1900 (Ibid.), P. Groff en 1902, et Petrie (p. 157), qui l'adopta en 1911 (p. 212).
Evaluer de façon générale la période où l'Exode a pu avoir eu lieu :
Un premier indice, d'origine biblique : la mention, dans le texte biblique, du nom de Ramsès en tant que ville, et de la proximité de l'époque de son édification avec la naissance de Moïse :
"Il [= le peuple des fils d'Israël] bâtit pour le Pharaon des villes-entrepôts, Pitôm et Ramsès" (Genèse 1/11). Bucaille écrit aussi le nom de cette ville comme étant "Piramses" ("Piramesses" dans les anciennes bibles) (Ibid. p. 98) ("Pi" pouvant être "l'équivalent du hiéroglyphe Per signifiant "domaine" ou "maison"" (Ibid. p. 104), "Piramsès" signifie donc : "domaine de Ramsès".) Bucaille relève qu'à ces deux villes le texte biblique de la Septante ajoute "On", qui est "Héliopolis" (Moïse et Pharaon, Seghers, 1995, p. 98).
Bucaille écrit : "Lire le mot "Ramsès" dans la Bible ne frappe pas l'esprit de nos jours : le mot est devenu commun depuis que Champollion – il y a un siècle et demi de cela – découvrit la clef des hiéroglyphes, précisément en étudiant les caractères essentiels qui l'exprimaient. On est donc actuellement habitué à le lire et à le prononcer en sachant ce qu'il signifie. Mais il faut se représenter que le sens des hiéroglyphes ayant été perdu, approximativement au IIIè siècle de l'ère chrétienne, et que le nom de Ramsès n'avait guère été conservé que dans la Bible et dans quelques livres grecs et latins ayant plus ou moins déformé le nom : c'est ainsi que Tacite, dans ses Annales, parle de Rhamsis. La Bible avait, elle, très exactement conservé le nom : elle le cite quatre fois dans le Pentateuque ou Torah (…). Ainsi la Bible avait merveilleusement conservé le nom de Ramsès dans ses versions en hébreu, grec et latin" (La Bible, le Coran et la science, p. 234). Bucaille déplore les erreurs commises parfois par d'anciens traducteurs de la Bible quant au terme "Ramsès", parfois traduit par "tonnerre de la vermine", Bucaille écrit que pourtant "on eût pu discerner jadis ce que représentait le mot Ramsès (Ramesses dans les vieilles bibles)" (Moïse et Pharaon, p. 100 ; voir également La Bible, le Coran et la science, p. 234, note de bas de page).
Ce n'est donc pas rien que de trouver ce terme dans le texte de la Torah. Sa présence dans ce texte alors même que le nom était resté inconnu des siècles durant doit amener à le considérer comme un indice fiable au niveau historique.
Que désigne ce nom ici ? "la période ramesside" répond Bucaille (Moïse et Pharaon, p. 110), qui cite les noms des premiers pharaons de cette XIXè dynastie : Ramsès Ier, Sethi Ier, Ramsès II (Ibid. p. 110). Succédera à ce dernier : Mineptah.
Un indice archéologique : la stèle de l'an V de Mineptah :
Il existe une stèle de l'époque pharaonique, la stèle de Mineptah, découverte en 1895 par Petrie, dans laquelle mention explicite est faite d'Israël. Cette stèle est un élément archéologique qui a suscité un engouement bien compréhensible, puisqu'elle comporte la mention du nom "Israël" en caractères hiéroglyphiques et constitue ainsi une trace non biblique du fait que les Egyptiens connaissaient bien Israël.
Mineptah est un pharaon du XIIIème siècle avant J.-C. ; c'est lui qui succéda à Ramsès II. Des stèles vont glorifier ses victoires en particulier en Palestine et en Syrie : la fameuse stèle de l'an V du règne, qui va nous occuper beaucoup, y fait allusion" (Moïse et Pharaon, p. 147). Cette stèle mentionne en effet les victoires de Mineptah sur plusieurs peuples ; on y lit entre autres les lignes suivantes :
"Canaan est purgé de tout ce qui y avait de mauvais
Ascalon est conquise, on tient Géser
Yenoam est réduite à ne plus exister
Israël est anéanti, il n'a plus de céréales"
L'avis du Pr Bucaille:
Le terme traduit par "céréales" possède en fait "plusieurs sens : "céréales" ou "semence" ou encore "semence de postérité", selon le déterminatif placé après le mot. Malheureusement, aucun des déterminatifs spécifiques qui imposeraient un sens ou un autre n'accompagne le mot dans la stèle" (Moïse et Pharaon, p. 155). Dès lors, fait-il remarquer, "ne serait-il pas logique de suggérer que la stèle a voulu dire ceci : "La collectivité d'Israël est anéantie ; elle n'a plus sa semence" ? Doit-on y voir un anéantissement par confiscation des grains pour l'ensemencement, c'est-à-dire une mesure concernant l'agriculture ? Doit-on considérer qu'il s'agit d'une mesure intéressant la postérité propre du peuple d'Israël, que l'on pourrait rapprocher de ce que la Bible relate : l'ordre donné par le Pharaon de tuer tous les nouveaux-nés mâles ? Je serais porté à le croire avec Mme Emily Stein, du département d'égyptologie de l'Université hébraïque de Jérusalem…" (Ibid. pp. 155-156).
D'après cette hypothèse, les fils d'Israël seraient encore en Egypte sous Mineptah ; l'Exode n'aurait pas encore eu lieu, et il ne se serait donc pas produit sous Ramsès II.
Le pharaon Mineptah en question :
Bucaille écrit à propos de ce pharaon : "En raison de l'absence totale de documents sur la fin du règne de ce pharaon, il est impossible de savoir quelle fut sa durée et quelle fut la situation réelle du pays dans les derniers temps. Il aurait régné au minimum dix ans, peut-être vingt. Les égyptologues en discutent toujours.
La succession de Mineptah :
Bucaille écrit : "Une bonne vingtaine d'années de l'histoire de l'Egypte à partir des dernières du règne de Mineptah se sont passées dans un chaos certain. Une incontestable crise de succession surviendra à sa mort : un certain Amenmès prend le pouvoir dans des conditions de trouble évident, marqué probablement par des assassinats. C'est la fin de la XIXè dynastie, la transition avec la XXè est tout à fait obscure et ce jusqu'à l'avènement de Ramsès III qui redressera alors la situation fort compromise de l'Egypte. Mais, entre Mineptah et Ramsès III, le pays aura vécu au milieu de convulsions très graves" (Moïse et Pharaon, p. 148). Or, selon les textes biblique et coranique, le pharaon de l'Exode meurt alors qu'il est parti à la poursuite des émigrants (respectivement Exode 14/28 - Psaumes 136/15, et Coran 26/61-66).
Ces trois points de (a) la présence des fils d'Israël en Egypte sous Mineptah, (b) l'attestation historique d'un chaos ayant suivi la mort de Mineptah et (c) la narration par les textes religieux de la mort du Pharaon au cours de l'Exode des fils d'Israël, ont conduit Bucaille à émettre comme possibilité que ce soit Mineptah qui ait été le pharaon de l'Exode. Le Docteur a trouvé dans l'examen médical de la momie de ce pharaon un indice allant dans le sens de cette hypothèse.
L'examen médical de la momie de Mineptah :
La momie de Mineptah a pu être examinée par des médecins, et notamment par Bucaille lui-même. Il écrit : "les poumons – sur lesquels on m'a souvent interrogé (Y avait-il des signes de noyade ?) – avaient été enlevés par les embaumeurs et placés hors de la momie dans des vases canopes jamais retrouvés" (Moïse et Pharaon, p. 214). Par contre, poursuit Bucaille : "Ce qui nous frappa au plus haut point, mes collaborateurs médecins légistes et moi-même, ce fut l'existence de trois pertes de substance décelées sur le corps qui semblèrent a priori être la conséquence de lésions survenues du vivant du sujet, hypothèse vérifiée par des radiographies prises avec des films extrêmement sensibles" (Ibid. p. 214). "L'origine traumatique était certaine pour la perte de substance de la région lombaire droite" (Ibid. p. 215). "C'est encore à un traumatisme très violent que devait être due une lacune de la voûte du crâne du côté droit dont les dimensions extrêmes étaient de 37 sur 23 millimètres ; les caractéristiques anatomiques de cette lacune, que j'ai détaillées dans des publications diverses, ont conduit les spécialistes de médecine légale à diagnostiquer une lésion survenue du vivant du sujet, un enfoncement crânien avec lésion du cerveau sous-jacent, cause de mort très rapide sinon instantanée. Les radiographies ne montrant aucun éclatement à distance autour de toutes ces lésions ne pouvaient suggérer que leur survenue du vivant du sujet, alors que les chocs subis par la momie auraient été à l'origine de ruptures des tissus momifiés voisins. Ces conclusions soumises en avril 1976 à la Société française de médecine légale ne soulevèrent aucune objection" (Ibid. p. 215).
D'après le Coran, le Pharaon qui trouva la mort en poursuivant les fils d'Israël mourut submergé par le flot : le texte coranique dit : "aghraqnâhum fil-yamm", "Nous les noyâmes dans le flot". Mais le texte coranique dit aussi : "nabadhnâhum fil-yamm" (Coran 28/40, 51/40), ce qui se traduit par : "Nous les jetâmes dans le flot" et peut signifier que Pharaon et son armée furent également l'objet de violents chocs dans les mouvements des flots.
Le texte biblique dit quant à lui : "Dieu jette chars et cavaliers dans la mer" (Exode 15/4). Bucaille écrit : "Les mots employés pour signifier ici "jeter avec force" – yarah en hébreu, riptô, verbe grec du texte de la Septante – sont tout à fait explicites de cette action" (Moïse et Pharaon, pp. 205-206).
Par contre, et conformément à ce qu'il avait déjà déduit de la stèle de Mineptah, Bucaille a trouvé dans l'examen de la momie de Ramsès II des indices selon lesquels il est peu probable que ce soit lui le pharaon de l'Exode : il était très âgé et malade quand il mourut ; or quand on sait que le pharaon de l'Exode mourut en poursuivant Moïse et les siens, on voit mal ce pharaon si malade poursuivre des hommes (Ibid. p. 132).
Ceci conduit à penser que Mineptah pourrait être le pharaon de l'Exode, celui qui mourut dans les flots en poursuivant Moïse et les siens. Le premier égyptologue ayant émis cette hypothèse fut l'Allemand Lepsius, écrit Bucaille (Ibid. p. 208), qui la soutint "dès 1849" (p. 157) ; se rangèrent à son avis : de Rougé en 1867 (p. 212), Chabas en 1873 (Ibid.), Virey en 1900 (Ibid.), P. Groff en 1902, et Petrie (p. 157), qui l'adopta en 1911 (p. 212).