Les médecines douces
Publié : 02 août 2008, 04:40
Les médecines parallèles, communément appelées médecines douces, sont pratiquement inefficaces parce que trop douces justement. Tout comme la plupart des psychothérapies de «l'ère du verseau», ces approches dites globales sont tellement douces qu'elles ne donnent aucun résultat de guérison observable ni vérifiable. Donc, aucune efficacité significative lors de traitements curatifs d'un état pathologique identifiable.
Ce qui fait la grande popularité de ces médecines parallèles, contrairement aux médecines traditionnelles, c'est que leurs méthodes thérapeutiques d'application ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'analyses critiques vraiment sérieuses. Ces méthodes quelque peu ésotériques se pratiquent généralement en milieu fermé, c'est-à-dire qu'elles ne s'exposent d'aucune façon à la rigueur expérimentale de la science moderne. Les pratiques utilisées ne se prêtent guère non plus à l'investigation scientifique. Elles font surtout appel à la dimension irrationnelle de l'être, à sa naïveté, à sa vulnérabilité et à la crédulité des gens qui y recourent.
La croyance et la confiance aveugle suffisent à elles seules à déclencher chez des individus une attirance irrésistible vers ce genre de consultations populaires qui ne donnent rarement les résultats espérés. Toutefois, ces états psychiques irrationnels que sont la confiance et la croyance peuvent activer un procédé chimico-neurologique relativement réparateur de certains malaises passagers ou imaginaires. L'impression de soulagement est entretenue par un mécanisme d'autosuggestion qui fait croire que la douleur s'estompe. Ces états psychiques parfois ressentis par les consultants sont renforcés par les intervenants qui n'ont d'autre but que celui d'entretenir chez leur client une pensée magique, c'est-à-dire le désir d'une guérison quasi miraculeuse. Mais cette forme d'anesthésie «naturelle» n'est que temporaire et n'a aucune propriété vraiment curative pour les cas sérieux.
Il en va aussi d'un phénomène social lié au mode de vie contemporain. L'aliénation collective d'une société de consommation comme la nôtre fait que les gens non avertis deviennent de plus en plus vulnérables aux manipulations charlatanesques. On le sait, plus personne aujourd'hui n'a le temps d'écouter l'autre (même notre médecin de famille). Et comme les gens ont besoin qu'on s'occupe d'eux, alors ils vont rechercher la personne disponible qui va prendre le temps de les écouter, de les toucher, de leur imposer les mains en leur disant que tout va bien aller maintenant. Et les voilà rassurés jusqu'à la prochaine séance, car il y a presque toujours une autre séance.
L'apport le plus significatif des médecines douces se manifeste surtout au niveau psychologique et social. Pour toute personne souffrant de maux causés par la solitude ou l'isolement par exemple, le seul fait de se déplacer pour rencontrer d'autres personnes en milieu social est déjà une thérapie en soi, et bien souvent plus efficace que le traitement lui-même en cours de thérapie. Les rencontres sociales, soit dans un cabinet privé, soit en groupe lors d'une thérapie sont sans aucun doute bénéfiques moralement pour des individus vivant seuls ou dans un milieu relativement isolé sans possibilité de communication interpersonnelle.
En fait, lors d'une période où le niveau de chômage est très élevé dans nos sociétés, il est tout à fait acceptable que des gens offrent des services de luxe aux mieux nantis. Sauf que la solicitation de masse touche aussi les gens moins fortunés. Mais il en va d'un partage stratégique mais volontaire des richesses et des services. Par conséquent, il serait imprudent d'avancer l'hypothèse selon laquelle l'exode vers les médecines douces aurait un effet néfaste pour la société dans son ensemble. De toute façon, lorsque survient une maladie sérieuse ou grave, rares sont ceux qui hésitent à reprendre contact avec les médecines traditionnelles.
Benoit Otis
philosophe et libre prenseur
Source : http://www3.sympatico.ca/benotis/Medecine.htm
Ce qui fait la grande popularité de ces médecines parallèles, contrairement aux médecines traditionnelles, c'est que leurs méthodes thérapeutiques d'application ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'analyses critiques vraiment sérieuses. Ces méthodes quelque peu ésotériques se pratiquent généralement en milieu fermé, c'est-à-dire qu'elles ne s'exposent d'aucune façon à la rigueur expérimentale de la science moderne. Les pratiques utilisées ne se prêtent guère non plus à l'investigation scientifique. Elles font surtout appel à la dimension irrationnelle de l'être, à sa naïveté, à sa vulnérabilité et à la crédulité des gens qui y recourent.
La croyance et la confiance aveugle suffisent à elles seules à déclencher chez des individus une attirance irrésistible vers ce genre de consultations populaires qui ne donnent rarement les résultats espérés. Toutefois, ces états psychiques irrationnels que sont la confiance et la croyance peuvent activer un procédé chimico-neurologique relativement réparateur de certains malaises passagers ou imaginaires. L'impression de soulagement est entretenue par un mécanisme d'autosuggestion qui fait croire que la douleur s'estompe. Ces états psychiques parfois ressentis par les consultants sont renforcés par les intervenants qui n'ont d'autre but que celui d'entretenir chez leur client une pensée magique, c'est-à-dire le désir d'une guérison quasi miraculeuse. Mais cette forme d'anesthésie «naturelle» n'est que temporaire et n'a aucune propriété vraiment curative pour les cas sérieux.
Il en va aussi d'un phénomène social lié au mode de vie contemporain. L'aliénation collective d'une société de consommation comme la nôtre fait que les gens non avertis deviennent de plus en plus vulnérables aux manipulations charlatanesques. On le sait, plus personne aujourd'hui n'a le temps d'écouter l'autre (même notre médecin de famille). Et comme les gens ont besoin qu'on s'occupe d'eux, alors ils vont rechercher la personne disponible qui va prendre le temps de les écouter, de les toucher, de leur imposer les mains en leur disant que tout va bien aller maintenant. Et les voilà rassurés jusqu'à la prochaine séance, car il y a presque toujours une autre séance.
L'apport le plus significatif des médecines douces se manifeste surtout au niveau psychologique et social. Pour toute personne souffrant de maux causés par la solitude ou l'isolement par exemple, le seul fait de se déplacer pour rencontrer d'autres personnes en milieu social est déjà une thérapie en soi, et bien souvent plus efficace que le traitement lui-même en cours de thérapie. Les rencontres sociales, soit dans un cabinet privé, soit en groupe lors d'une thérapie sont sans aucun doute bénéfiques moralement pour des individus vivant seuls ou dans un milieu relativement isolé sans possibilité de communication interpersonnelle.
En fait, lors d'une période où le niveau de chômage est très élevé dans nos sociétés, il est tout à fait acceptable que des gens offrent des services de luxe aux mieux nantis. Sauf que la solicitation de masse touche aussi les gens moins fortunés. Mais il en va d'un partage stratégique mais volontaire des richesses et des services. Par conséquent, il serait imprudent d'avancer l'hypothèse selon laquelle l'exode vers les médecines douces aurait un effet néfaste pour la société dans son ensemble. De toute façon, lorsque survient une maladie sérieuse ou grave, rares sont ceux qui hésitent à reprendre contact avec les médecines traditionnelles.
Benoit Otis
philosophe et libre prenseur
Source : http://www3.sympatico.ca/benotis/Medecine.htm