On ne va pas tarder à savoir la longueur de notre laisse.
Dans nos sociétés, jusqu'à présent le contrôle était soft mais je maintiens qu'il est présent, en particulier dans les médias.
Evidement qu'il est présent, mais je ne suis pas de ceux qui pense que ce contrôle est fondamentalement néfaste et qu'il faut faire la révolution pour s'en défaire. Je ne suis pas non plus de ceux qui pense qu'une révolution apporte un mieux, je pense qu'elles apportent un système différent.
Ca ne veut pas dire que je suis hostile au changement ou que le système actuellement me convient, mais ça c'est ma vision personnelle de l'affaire.
En prenant du recul je dirais que le système actuel n'est ni meilleurs, ni moins bon qu'un autre et que les comparaisons à fare ne sont pas en qualité meilleurs/moins bon, au même titre que l'évolution des espèces ne se fait pas en meilleurs/moins bon.
Maintenant, de façon personnel, le système actuel ne me plait pas et j'ai envie qu'il change, en effet, je n'accepte pas aveuglément toutes ses lois sans rechigner.
Mais le monde ne se divise pas entre les révolutionnaires et ceux qui accepte le système, ça serait trop simple, on peut dire que le système actuel n'est pas pire qu'un autre sans pour autant l'accepter comme tel, de même on peut le considérer mauvais et ne rien faire pour le changer parce que l'on en profite ou parce que malgré tout, on arrive à vivre avec.
Est-ce que le fait que même toi, tu aie intériorisé que le système actuel n'est pas bon mais qu'on y peut rien n'indique t’il pas que l'on te l'a appris ? Tu n'es pas né en pensant ainsi. Le fait même que l'on dise que l'économie obéit à des lois "naturelles" est une construction intellectuelle.
Est-ce que j'ai dit ça?
Je n'ai jamais dit que les mécanismes de l'économie sont naturelles et immuables, j'ai dit que je ne considérais pas ce système comme moins bon ou meilleurs et que l'exploitation de l'homme par l'homme n'est pas inhérent à un quelconque système, mais inhérents à la façon dont l'homme se met en société. C'est utopique de penser que l'être humain pourrait vivre sans que qui que ce soit se retrouve exploité par quelqu'un, parce que l'être humain ne sait pas tout faire et il aura toujours besoin du talent de quelqu'un d'autre, ce même quelqu'un qu'il exploitera à son profit, à moins que celui qui possède ce talent ne se servent de ça pour renverser le principe et exploiter les ressources de celui qui a besoin de son talent.
Tu connais la phrase: "le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, et le communisme c'est l'inverse." Ca résume assez bien ce que je pense.
Les sociétés n'ont pas toujours été basées uniquement sur l'échange marchand
Evidement, mais la notre ne l'est pas non plus je te signales.
Quand a l'essai sur le don, tu ferais bien de le lire pour savoir de quoi il parle. Mauss a beaucoup étudié les formes d'utilisation des objets dans les échanges humains au sein des sociétés, notamment amérindienne et celle des iles du pacifique. Ca fait parti de ses recherches d'anthropologie.
Le potlatch, par exemple, est une forme de compétition sociale et nullement une forme de troc. Les objets sont échangé en fonction d'une valeurs qu'on leur donne. Le but de ce type de rite culturel étant d'établir une hiérarchie entre les tribu Chinook. Celle qui donne le plus étant celle qui est considéré comme la meilleurs, car elle est celle qui produit le plus d'objet inutile à sa survie directe et donc qui montre qu'elle peut passer du temps à faire autre chose.
Il ne s'agit pas du tout d'une forme de troc égalitaire issus d'un monde de bisounours, mais d'une compétition parfois féroce car le gagnant obtient prestige et importance.
L'économie n'est finalement qu'un aspect de la société comme un autre, qu'une société soit fondé sur l'économie, sur le prestige social ou autre chose, ça ne change que peut de chose, on retrouvera les mêmes travers exprimé de différente façon.
On va voir comment les libertés vont survivre à ça, un peu comme en Grèce...
Oui, peut-être, mais je ne parlais pas des libertés dans mon texte d'avant, je parlais du statut de libre, par opposition au statut de non libre.
Tu fait l'amalgame en entre le fait d'avoir le statut de libre (pouvoir disposer de soi) et avoir des liberté (pouvoir faire certaine chose parce que la société m'en donne le droit.). Un esclave peut avoir la liberté de se marier avec qui il veut sans pour autant être libre.
Ces deux phrases indiquent que l'on a des droits, mais qu'en fait, ils ne servent à rien.
Libre à toi de le penser, je ne serais pas si catégorique. Ca serait penser que le monde est simple et se distingue entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l'ont pas, en imaginant que ceux qui l'ont sont tout puissant et ceux qui ne l'ont pas sont privée de tout droit.
C'est une simplification à outrance qui tend vers le marxisme historique, mais libre à toi d'y adhérer.
Pour ma part je ne vois pas le monde comme quelque chose de simple ou tout serait ou blanc, ou noir. Je pense qu'on a des droits qui effectivement son des leurres, mais aussi que l'on s'octroie des droits qui sont insoupçonné de ceux qui ne nous les ont pas donné.
De même, je pense que ceux qui sont responsables de ces droits sont effectivement en mesure de nous contrôler, mais sont également contrôlés par nous. Pour la simple raison qu'il n'y a pas opposition strict entre ceux qui gouverne et ceux qui subissent, mais une subtile mécanique de réciprocité entre les parties de la société.