Ptouffle a écrit :Oui, commises en son nom. Mais la religion chrétienne est un faire-valoir. Comme ça aurait été (et a été ailleurs) le cas avec une autre religion. Il y avait un besoin de croyance de toute façon. La religion en occident et au moyen-orient a été longtemps un instrument des luttes de pouvoir. Dans d'autres parties du monde, les instruments ont peut-être différé (nationalisme, "justice" en trompe l'œil, etc), mais il demeure que ce sont les luttes de pouvoir qu'il faut incriminer pour les massacres, persécutions et oppressions...
Ce n'est pas tout à fait vrai. Cartaphilus à raison de dire qu'on a commis des massacre au nom de cette religion et par elle, mais pas beaucoup plus, au final, qu'au nom de beaucoup d'autre idéologie.
Ce qui fait que le christianisme a été le cadre d'un certain nombre de chose qu'on juge aujourd'hui monstrueuse, c'est qu'il y a eu conjonction entre société, religion et politique. l'Eglise catholique a longtemps été à la fois un organe religieux, social et politique et de ce point de vue là, ses lois ne sont pas resté dans le stricte domaine religieux mais sont passer dans le domaine du politique.
La répression n'était pas une invention de l'Eglise, c'était simplement l'application de ce qui se passait dans la justice civile, mais au nom des lois de Dieu.
L'inquisition, par exemple, puisque c'est un sujet à fort caractère émotionnel dans notre société au point que nombre d'anti-religieux actuel perdent beaucoup en objectivité quand on en parle, et bien elle travaillait étroitement avec la justice civil et elle n'a jamais condamné elle même quelqu'un au bucher, elle ne faisait que remettre les coupable à la justice civile, qui elle, parce que les lois civiles condamnaient les hérétiques, les brûlaient.
(je parles de l'inquisition médiévale, pas de l'inquisition espagnole, qui est un cas à part d'instrumentalisation de l'inquisition à des fins politiques.)
Donc ce n'est pas totalement faux de dire que les actes meurtriers sont le fait de lutte de pouvoir, mais ce n'est pas la raison essentielle. La raison essentiel était que les dirigeants tenait leur pouvoir de la religion et donc avait mélé religion et politique, mais ce n'est pas un détournement de l'Eglise par le politique, le politique était réellement et en toute bonne foi persuadé que tout dépendait de Dieu et qu'il était normal d'appliquer ses lois à la vie civile.
C'est très difficile à appréhender dans nos sociétés où le rationalisme a fait son oeuvre, mais il y a encore quelques siècles, la religion ce n'était que pas de la croyance, c'était de la culture et du social. On était religieux à l'époque comme on est citoyen aujourd'hui, c'est une dimension sociale porteuse de valeurs, pas seulement une croyance.
En occident la religion chrétienne est ce qui a permis à ces valeurs de se diffuser. Elles étaient présentes sous d'autres formes ailleurs bien sûr. Et il est même possible que le début du christianisme ait été influencé par un courant de pensée venu d'orient (bouddhisme...).
Possible. Si on suit le principe du diffusionnisme en anthropologie, ça serait cohérent, mais de manière générale, je pense que c'est plutôt une conséquence du fait que les premiers courants chrétiens étaient eschatologiques. Pensant le retour imminent du Christ et la fin du monde, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils aient construit une doctrine plus pacifiste.
Après, c'est probablement une conjonction de plusieurs facteurs, comme d'habitude
cartaphilus a écrit :Et dans la liste des valeurs que nous sommes sensés devoir à cette religion, est-ce à dessein que vous avez omis la tolérance ?
Non, c'est une ommission. Les religions chrétiennes n'ont en effet pas brillé par leur tolérance, mais le renouveau de l'idée vient directement des clerc et de personnes influencés par la religion. De fait, un grand nombre d'idée moderne considéré comme bonne, et même, par exemple, la méthode inductive de la science moderne, sont le fait d'homme d'Eglise ou de personne qui connaissait bien la théologie.
L'intolérance ce n'est pas tant le fait de la religion que de la société (quoi que les deux sont mélé intimement.) la religion est faites par des hommes, ce n'est pas juste une grosse machine. Les sociétés médiévales ou modernes en Europe n'étant pas très tolérante, les hommes ne l'étaient pas non plus et donc la religion ne l'était pas. A noter que c'est un cercle vicieux en plus, puisque la religion influence la société.
Tout ça pour dire qu'au final, on ne doit rien à la religion en elle même comme on n'a rien à lui reprocher réellement. Tout est le fait des hommes qui interprètent une idéologie.
Pour prendre le contrepied qu'aime bien prendre le créationnisme, l'idéologie du darwinisme social (nommé Darwinisme social alors que les prémices de l'idée sont antérieurs à Darwin en fait...) n'a rien de néfaste, mais poussé à l'extrême et combiné avec un fanatisme exacerbé et le nationalisme, ça donne le nazisme.
Idem, la religion catholique n'a rien de néfaste, mais combiné avec le fait d'être un véritable Etat politique et d'être inclue dans la vie civile, ça donne la loi canonique, les persecutions et autres.
C'est une convergence de fait qui donne la dérive, pas l'idéologie elle même.