Les universitaires...
Publié : 16 sept. 2009, 20:33
J'ai parfois l'impression que certains réfléchissent trop, pour rien. Il se trouve que j'ai commencé un MBA dans une nouvelle université (par rapport au Bacc.) et là j'ai des profs encore plus "réfléchisseux", souvent le même profil : sont profs, font de la recherche, font de la consultation soit pour le gouvernement, Hydro-Québec ou Desjardins et sont souvent auteurs (de livres achetés par des étudiants puisqu'obligatoires au plan de cours).
Dans les premiers cours du cheminement on nous introduit aux sciences sociales, à la méthode scientifique et à d'autres concepts. Dans un de mes cours, on s'étend sur ce qu'est une théorie. Puis, une phrase du prof attire mon attention :
"Une théorie est vraie jusqu'à ce qu'elle soit prouvée fausse".
Alors d'un ton conciliant, j'interviens : "Je suis bien d'accord qu'une fausse théorie pouvait être utile même avant d'être surclassée, mais n'est-ce pas abusif de dire qu'elle était vraie si elle a été prouvée fausse?".
Le prof ne bronche pas, sort des exemples hors-sujets. On s'obstine un peu puis il me demande ce qu'est le "vrai". Je lui répond que c'est le réel. Il esquisse un sourire et rétorque "Le vrai, c'est ce qui est socialement accepté". J'en rajoute pas plus, ne voulant pas importuner le reste de la classe avec ce débat qui devient personnel.
À la fin du cours, je vais le voir et je lui rappelle nos 2 définitions du "vrai" et je lui demande selon lui laquelle ressemble le plus à celle du Larousse. Il me répond "À notre niveau, nous sommes à des milles du Larousse". Il me rassure toutefois en me disant que ma position n'est pas mauvaise en soi, que j'adhère simplement à la doctrine positiviste et me conseille de faire une recherche à ce sujet. Je me suis tanné après 10 secondes sur Wikipédia. Avoir été un brin plus cocky, je lui aurais dit de faire une recherche sur le relativisme.
Mais ça, ce n'est qu'un événement isolé qui ne rend pas justice à mon titre qui se veut une connotation négative (beaucoup trop large, je l'admet). J'ai du mal avec les gens qui se sentent plus brillants parce qu'ils connaissent 200 définitions du même terme. C'est ce qu'on passe notre temps à lire et analyser, des définitions. Ça et apprendre les faux modèles conceptuels des 100 auteurs de renoms qui se sont trompés dans le passé.
"Il faut savoir d'où on vient pour savoir où on va!", disent ces universitaires "réfléchisseux" avec passion. Y'aurait pas moyen de mieux quantifier cette idée? Faut-il vraiment en connaître autant sur ces concepts passés (date) et débunkés ou devrait-on prendre plus de temps à débattre des théories émergentes (utiles et applicables)? J'imagine qu'à peu près tout le monde qui ont passé un minimum de temps dans le système d'éducation connaissent la théorie de la pyramide des besoins de Maslow. Sans aucune recherche à ce sujet, je me dis que ce n'est pas si rigoureux et je n'y vois pas tellement d'utilités pratiques. Pourtant, c'est sans doute un des seuls modèles que des étudiants sortant du secondaire ou du CÉGEP en sciences humaines se souviendront. Une fois sinon plusieurs dans leur vie, ils auront appris par coeur les 5 niveaux de la pyramide pour les recracher sur une feuille d'examen. Et aujourd'hui ils feront comme moi et iront sur Wikipédia pour se rappeler des différents niveaux.
Et je veux revenir sur les définitions de termes. En administration, j'ai passé des cours au CÉGEP, au Bacc. et maintenant au MBA à lire des définitions de mots comme "organisation". La semaine passée, presque un cours complet à faire ressortir les forces et les faiblesses de définitions du mot "organisation" par des auteurs classiques. Je n'ose pas imaginer le nombre d'heures cumulatives consacrées par des auteurs, professeurs et étudiants à "jouer" avec les définitions de ce mot dans le dernier siècle. Au bout du compte, on en retire quoi? Qu'une organisation, ça peut être plus d'une chose. Pourquoi pas prendre une définition mainstream et la rendre officielle où le terme "organisation" ne serait que X et pas Y, et appeler Y autrement. C'est ce qu'un de mes profs a fait au Bacc., où j'allais chercher des points en la retranscrivant sur ma feuille d'examen (gros progrès, direz-vous!).
Ce qui me dérange surtout, c'est qu'on nous présente le fait d'être "à des milles du Larousse*" comme toute une avancée. Moi je vois ça comme une façon de pouvoir dire tout et n'importe quoi.
Bon, ça fait du bien!
Amicalement,
Phil
*Vous comprendrez que le Larousse n'est qu'un symbole. J'inclus tous les autres dictionnaires mainstream ou même les encyclopédies simples du genre Wikipédia.
Dans les premiers cours du cheminement on nous introduit aux sciences sociales, à la méthode scientifique et à d'autres concepts. Dans un de mes cours, on s'étend sur ce qu'est une théorie. Puis, une phrase du prof attire mon attention :
"Une théorie est vraie jusqu'à ce qu'elle soit prouvée fausse".
Alors d'un ton conciliant, j'interviens : "Je suis bien d'accord qu'une fausse théorie pouvait être utile même avant d'être surclassée, mais n'est-ce pas abusif de dire qu'elle était vraie si elle a été prouvée fausse?".
Le prof ne bronche pas, sort des exemples hors-sujets. On s'obstine un peu puis il me demande ce qu'est le "vrai". Je lui répond que c'est le réel. Il esquisse un sourire et rétorque "Le vrai, c'est ce qui est socialement accepté". J'en rajoute pas plus, ne voulant pas importuner le reste de la classe avec ce débat qui devient personnel.
À la fin du cours, je vais le voir et je lui rappelle nos 2 définitions du "vrai" et je lui demande selon lui laquelle ressemble le plus à celle du Larousse. Il me répond "À notre niveau, nous sommes à des milles du Larousse". Il me rassure toutefois en me disant que ma position n'est pas mauvaise en soi, que j'adhère simplement à la doctrine positiviste et me conseille de faire une recherche à ce sujet. Je me suis tanné après 10 secondes sur Wikipédia. Avoir été un brin plus cocky, je lui aurais dit de faire une recherche sur le relativisme.
Mais ça, ce n'est qu'un événement isolé qui ne rend pas justice à mon titre qui se veut une connotation négative (beaucoup trop large, je l'admet). J'ai du mal avec les gens qui se sentent plus brillants parce qu'ils connaissent 200 définitions du même terme. C'est ce qu'on passe notre temps à lire et analyser, des définitions. Ça et apprendre les faux modèles conceptuels des 100 auteurs de renoms qui se sont trompés dans le passé.
"Il faut savoir d'où on vient pour savoir où on va!", disent ces universitaires "réfléchisseux" avec passion. Y'aurait pas moyen de mieux quantifier cette idée? Faut-il vraiment en connaître autant sur ces concepts passés (date) et débunkés ou devrait-on prendre plus de temps à débattre des théories émergentes (utiles et applicables)? J'imagine qu'à peu près tout le monde qui ont passé un minimum de temps dans le système d'éducation connaissent la théorie de la pyramide des besoins de Maslow. Sans aucune recherche à ce sujet, je me dis que ce n'est pas si rigoureux et je n'y vois pas tellement d'utilités pratiques. Pourtant, c'est sans doute un des seuls modèles que des étudiants sortant du secondaire ou du CÉGEP en sciences humaines se souviendront. Une fois sinon plusieurs dans leur vie, ils auront appris par coeur les 5 niveaux de la pyramide pour les recracher sur une feuille d'examen. Et aujourd'hui ils feront comme moi et iront sur Wikipédia pour se rappeler des différents niveaux.
Et je veux revenir sur les définitions de termes. En administration, j'ai passé des cours au CÉGEP, au Bacc. et maintenant au MBA à lire des définitions de mots comme "organisation". La semaine passée, presque un cours complet à faire ressortir les forces et les faiblesses de définitions du mot "organisation" par des auteurs classiques. Je n'ose pas imaginer le nombre d'heures cumulatives consacrées par des auteurs, professeurs et étudiants à "jouer" avec les définitions de ce mot dans le dernier siècle. Au bout du compte, on en retire quoi? Qu'une organisation, ça peut être plus d'une chose. Pourquoi pas prendre une définition mainstream et la rendre officielle où le terme "organisation" ne serait que X et pas Y, et appeler Y autrement. C'est ce qu'un de mes profs a fait au Bacc., où j'allais chercher des points en la retranscrivant sur ma feuille d'examen (gros progrès, direz-vous!).
Ce qui me dérange surtout, c'est qu'on nous présente le fait d'être "à des milles du Larousse*" comme toute une avancée. Moi je vois ça comme une façon de pouvoir dire tout et n'importe quoi.
Bon, ça fait du bien!
Amicalement,
Phil
*Vous comprendrez que le Larousse n'est qu'un symbole. J'inclus tous les autres dictionnaires mainstream ou même les encyclopédies simples du genre Wikipédia.