@Lil'shao: je prends le temps de répondre, mais ce serait bien de ne pas utiliser ce que je vais dire à tord et à travers pour justifier un certain nombre de vos croyances personnelles, notamment ce que je vais dire sur l'incertitude de l'histoire ancienne et très ancienne.
Nos connaissances archéologiques sont elles suffisantes pour savoir comment vivait l'homme depuis disons, 100 000 ans?
Non, loin de là. On ne peut connaitre que de façon éparses, un certain nombre de choses, le reste est fait de suppositions basées sur ce que l'on sait de l'anthropologie.
On sait, par exemple, la taille des hommes d'il y a 100 000 ans, une partie de leur régime alimentaire, de leur capacité physique, de leur technologie, de leur type d'art, et quelque élément très très faible de culture, que l'on a du mal à interpréter puisque l'on ne sait pas si c'est religieux, social, ou seulement un divertissement
On a aussi des recoupement qui sont fait avec d'autres sciences, comme la climatologie, la géologie, la géographie.... qui permettent d'avoir des éléments d'explications via l'environnement. Mais ça limite les interprétations à un niveau général, sur des ensembles de population.
Si l'on peut, globalement, reconstituer les grands principes de la vie des hommes d'il y a 100 000 ans, pour une région donné, il est impossible de connaître le détail de la religion du groupe humain qui a vécu près des grottes de lascaux au moment où on été faite les peintures.
on m'a toujours parlé de l'histoire de l'homme depuis des millions d'années comme si cela faisait partie du domaine du connu avec 2,3 poteries 2,3 fossiles et 2,3 peintures rupestres comme preuves irréfutables.
On vous en a donc toujours parlé mal. C'est un des gros problèmes de l'histoire enseignée en secondaire, c'est qu'elle semble péremptoire sur toutes les époques, alors que le principe veut que l'incertitude grandissent à mesure que l'on recule dans le temps, parce que les sources diminuent aussi.
Si l'on peut être catégorique sur l'histoire contemporaine et donner des théories précises sur les points de détails, à l'inverse, cette certitude décroit avec les époques, ainsi que notre capacité à connaître les détails.
Par exemple, pour l'histoire de Paris,
-on peut être catégorique ou presque sur l'ensemble de l'évolution de la capitale pendant le XIXème siècle, aussi bien pour ce qui est de l'histoire des lieux, des hommes, des institutions.... On peut très bien faire des théories et avoir des preuves sur l'histoire d'une association d'un arrondissement de Paris sur une période plutôt courte (10-20-30 ans)
-On peut toujours être catégorique sur l'évolution de la capitale, dans son ensemble, pour la fin de l'époque moderne (XVIIème-XVIIIème), aussi bien sur les institutions, les hommes (bien que ça deviennent difficile) et les lieux (bien que ça le soit encore plus).
Par contre, le nombre de détail de cette capitale que l'on pourra cerner sera, lui, très réduit, même si l'on pourra toujours fournir preuve et théorie sur ces points que l'on connait.
-On sera plus nuancé sur l'évolution de la capitale, dans son ensemble sur le début de la période moderne et la fin du moyen-âge, et si l'on peut encore être à peu près catégorique sur les institutions, on le sera beaucoup moins sur les hommes, et pas beaucoup plus sur les lieux. De même, le nombre de point de détail dont on peut faire l'histoire spécifique, sera encore plus réduit et on en sera souvent réduit aux hypothèses et aux indices plus qu'au preuves irrefutables.
-A partir du haut moyen-âge et jusqu'à la fondation de la ville, la nuance est de mise, les points de détails que l'on connait bien sont extrêmement rares et les hypothèses finissent par être plus nombreuses que les théories prouvées et certifiées.
Donc je vous laisse imaginer pour les humains d'il y a 100 000.
Pour faire une métaphore, l'histoire est comme vaste empilement de puzzles. Chaque puzzle est proche du puzzle précédent et du suivant, mais plus on remonte dans le temps, moins a de pièce et plus certaines pièces sont floues. Si bien que si le puzzle des années 1990 est assez complet, le puzzle des années -90 est, lui, constitué uniquement d'un dixième de pièce et l'on est obligé d'utiliser les pièces du puzzle justes avant et du puzzle justes après pour imaginer un peu à quoi ressemble, dans l'ensemble, le puzzle. Mais l'on ne pourra pas savoir à quoi correspondent les pièces manquantes de façon précise.
(c'est un peu bizarre comme métaphore, mais c'est assez juste.)
Pourtant on s'aperçoit vite que chaque nouvelle découverte archéologique vient à modifier, parfois chambouler ce qu'on croyait avoir compris sur nos ancètres, sur leurs différentes dates d'apparition, d'évolution.
Pas chaque. A savoir que l'archéologie est une sciences qui étend son champs de recherche quasiment aussi loin que l'histoire pour les époques récentes et plus loin pour les époques passés). On peut faire de l'archéologie pour la période contemporaine, mais là, ce qu'on découvre est rarement un chamboulement de ce qu'on sait pour l'histoire globale d'une région, par contre, ça peut l'être pour l'histoire d'un lieu, d'une institution en particulier ou même d'un groupe restreint de personne.
Les changements apportés aux théories sont d'autant plus forts que l'on connait mal l'époque. Pour reprendre ma métaphore, si un pièce ne vient pas chambouler la vision d'un puzzle très complets, elle peut chambouler la vision d'un incomplet, si elle s'avère complètement différente ce que qu'on avait imaginé, soit à partir de déduction grâce aux autres pièces, soit à partir de pièces du puzzle d'avant ou d'après, qu'on pensait proche de celle trouvée et qui c'est avérée très différente.
L'homme moderne est devenu mou si même nos plus grands champions rivalisent à peine avec un chasseur lambda!
En même temps, le chasseur lambda serait surement incapable de résoudre le théorème de Pythagore, alors qu'un collégien moderne saurait. L'homme c'est adapté à son environnement, qui lui a demandé plus de savoir faire technique, de connaissance et de capacité intellectuel et moins de compétence physique.
Donc oui, l'homme est devenu plus "mou", mais c'est une adaptation à une disparition de la nécessité d'être dur.
Peut-on estimer la durée de vie moyenne d'un homme il y a 30 000, 50 000, 100 000 ans? Comment?
Oui et non. On peut estimer grossièrement la durée de vie d'un individu selon un certain nombre de méthodes qui ont, hélas, de fortes limites:
http://bmsap.revues.org/document256.html
Mais estimer la durée de vie moyenne est plus périlleux, puisque le nombre réduit de fossiles ou de restes humains rend difficile l'établissement d'un échantillons représentatif (d'autant qu'on n'est même pas sur de ce que l'échantillon doit réellement représenter).
Donc on peut faire des hypothèses, en rapport au condition de vie et à ce qu'on observe dans les décès et considérer que, la mortalité est peut-être élevé ou pas, et donc, la durée de vie, assez faible ou pas, mais ça reste du domaine de l'hypothèse seulement appuyé par des indices et rien n'est sur à 100%
De combien environ de fossiles humains de chaque époque dispose l'archéologie pour élaborer ses théories?
Trop peu. Je ne connais pas le nombre exact, mais il est faible par rapport à la population réelle (par exemple, les australopithèques n'ont laissé que quelques dizaines de fossiles, toutes espèces confondues, alors qu'ils étaient surement des dizaines de milliers.)
Cela dit, les restes humains ne sont pas l'unique moyen de connaître les conditions de vie d'une population.
Par exemple, on peut faire des estimations de la taille de la population d'homo sapiens en fonction de ses migrations et de la rapidité de son implantation. Bien sur, là encore, rien de sur à 100%, mais on peut recouper avec d'autres choses pour estimer un ensemble de nombre possible. Le nombre qui correspond le plus à la réalité des faits étant, jusqu'à preuve du contraire, le nombre utilisé comme référence. Bien sur, les paléontologues savent qu'ils se basent sur du friable et non du solide et qu'une découverte peut totalement remettre en cause l'ensemble de leurs travaux sur un sujet.
Est-il possible qu'une découverte archéologique chamboule un jour totalement notre vision de nos ancètres pas si lointains?
Moins l'ancêtre est lointain, plus la possibilité est réduite.
J'avoue que le mythe atlante n'est pas loin dans mon esprit zozo!
Ca par contre, il y a quand même très très peu de chance. D'autant que même si on trouvait un évènement historique qui a été à l'origine du mythe de l'atlantide (très très peu de chance, autant qu'on le sache, l'atlantide est plus une invention à but rhétorique qu'un mythe rapportant des faits), il y a fort à parier que ça ne bouleverse pas nos connaissances de l'antiquité, même très ancienne, puisque le folklore sur une atlantide en avance technologiquement ou mystérieuse est issus d'invention bien plus récente que le mythe d'origine, qui parle juste d'une puissante nation de culture hellène.