Zaber et la réalité
Publié : 04 avr. 2004, 18:55
Zaber :
« Est-il vrai ou faux qu'il n'y ait que deux solutions:
Soit une représentation mentale...et rien d'autre,
Soit la réalité: tout ce que je vois je le vois hors de moi. »
Il y a une troisième solution :
-Une représentation mentale de quelque-chose d’inexprimable-
Quand Zaber voit un arbre, tout ce qu’on peut dire au sujet de cet événement, au point de vue de la réalité est : « quelque-chose fait quelque-chose avec quelque-chose », et c’est encore beaucoup dire. Citer le verbe « voir » serait déjà catégoriser abusivement.
Toute perception est une interprétation d’un inconnu qui échappera toujours à la science et à la raison. Du reste, la réalité, ontologiquement parlant, intéresse très peu la science. C’est la philosophie qui parle de la réalité.
A noter que l’emploi d’instruments sophistiqués ne change rien à l’affaire. Ces instruments ne sont que des extensions de nos moyens de perception. L’appareillage montrera toujours une complexification croissante de l’univers.
Le scientifique en extraira les éléments qui lui sembleront utilisables en vue d’augmenter la taille de son inventaire, et monsieur Tout le monde croira toujours que la science étudie la réalité… tant qu’il ne se sera pas plongé sérieusement dans quelques bouquins de philosophie.
Dans un même ordre d’idée, Zaber croira toujours qu’il y a réellement un arbre devant lui quand il regarde un arbre, ceci tant qu’il refusera de se cultiver un peu. Au niveau ontologique de la réalité, « arbre », « devant », « lui », et « regarde », n’existe tout simplement pas. Tout cela est du domaine de la représentation mentale. Il va de soit que les organes de perception et le cerveau de Zaber, qui organise cette perception, n’existent pas non plus.
Quand je dis que son cerveau n’existe pas, cela ne veut pas dire qu’il n’a rien dans le crâne ; mais plutôt qu’il n’y a rien de définissable, de catégorisable, rien qui ressemble de près ou de loin à quelque-chose sortant de notre inventaire humain, et rien qui rentrera jamais dans cet inventaire, puisqu’un inventaire est, par définition, du domaine de la représentation.
Donc, quand un scientifique parle de réalité, il sait parfaitement qu’il s’agit d’une réalité de second niveau. C’est le plus loin qu’il puisse aller en éliminant au maximum ce processus interprétatif. Obtenir des résultats significatifs dans sa recherche lui suffit puisque la science cherche le rendement dans une Nature utilisable, plutôt que l’explication globalisante.
Maintenant, quand MK dit :
«Il y a A LA FOIS la réalité (l'objet physique) et la représentation visuelle que nous en donne le cerveau. »,
Il lui faut supprimer « (L’objet physique) » pour que sa phrase soit correcte.
Citer les mots « objet » et « physique » c’est déjà entrer dans le domaine de l’interprétation, donc un pas en arrière par rapport à la réalité.
On ne pourra jamais observer directement la réalité puisque le concept d’observation même, fait déjà partie de l’interprétatif.
Parler de photons et d’objectivation scientifique est ici illusoire en ce sens que tout cela peut donner l’impression que quelqu’un de plus malin, quelque-part, au-dessus, un scientifique succédané de dieu, peut saisir directement la réalité, ce qui est faux.
Il est peut-être rassurant de croire que nous sommes des objets, évoluant dans un monde d’objets ; mais ce n’est qu’une vérité de second niveau.
La réalité nous restera donc à jamais aussi voilée qu’une afghane sous sa burka.
Amen.
« Est-il vrai ou faux qu'il n'y ait que deux solutions:
Soit une représentation mentale...et rien d'autre,
Soit la réalité: tout ce que je vois je le vois hors de moi. »
Il y a une troisième solution :
-Une représentation mentale de quelque-chose d’inexprimable-
Quand Zaber voit un arbre, tout ce qu’on peut dire au sujet de cet événement, au point de vue de la réalité est : « quelque-chose fait quelque-chose avec quelque-chose », et c’est encore beaucoup dire. Citer le verbe « voir » serait déjà catégoriser abusivement.
Toute perception est une interprétation d’un inconnu qui échappera toujours à la science et à la raison. Du reste, la réalité, ontologiquement parlant, intéresse très peu la science. C’est la philosophie qui parle de la réalité.
A noter que l’emploi d’instruments sophistiqués ne change rien à l’affaire. Ces instruments ne sont que des extensions de nos moyens de perception. L’appareillage montrera toujours une complexification croissante de l’univers.
Le scientifique en extraira les éléments qui lui sembleront utilisables en vue d’augmenter la taille de son inventaire, et monsieur Tout le monde croira toujours que la science étudie la réalité… tant qu’il ne se sera pas plongé sérieusement dans quelques bouquins de philosophie.
Dans un même ordre d’idée, Zaber croira toujours qu’il y a réellement un arbre devant lui quand il regarde un arbre, ceci tant qu’il refusera de se cultiver un peu. Au niveau ontologique de la réalité, « arbre », « devant », « lui », et « regarde », n’existe tout simplement pas. Tout cela est du domaine de la représentation mentale. Il va de soit que les organes de perception et le cerveau de Zaber, qui organise cette perception, n’existent pas non plus.
Quand je dis que son cerveau n’existe pas, cela ne veut pas dire qu’il n’a rien dans le crâne ; mais plutôt qu’il n’y a rien de définissable, de catégorisable, rien qui ressemble de près ou de loin à quelque-chose sortant de notre inventaire humain, et rien qui rentrera jamais dans cet inventaire, puisqu’un inventaire est, par définition, du domaine de la représentation.
Donc, quand un scientifique parle de réalité, il sait parfaitement qu’il s’agit d’une réalité de second niveau. C’est le plus loin qu’il puisse aller en éliminant au maximum ce processus interprétatif. Obtenir des résultats significatifs dans sa recherche lui suffit puisque la science cherche le rendement dans une Nature utilisable, plutôt que l’explication globalisante.
Maintenant, quand MK dit :
«Il y a A LA FOIS la réalité (l'objet physique) et la représentation visuelle que nous en donne le cerveau. »,
Il lui faut supprimer « (L’objet physique) » pour que sa phrase soit correcte.
Citer les mots « objet » et « physique » c’est déjà entrer dans le domaine de l’interprétation, donc un pas en arrière par rapport à la réalité.
On ne pourra jamais observer directement la réalité puisque le concept d’observation même, fait déjà partie de l’interprétatif.
Parler de photons et d’objectivation scientifique est ici illusoire en ce sens que tout cela peut donner l’impression que quelqu’un de plus malin, quelque-part, au-dessus, un scientifique succédané de dieu, peut saisir directement la réalité, ce qui est faux.
Il est peut-être rassurant de croire que nous sommes des objets, évoluant dans un monde d’objets ; mais ce n’est qu’une vérité de second niveau.
La réalité nous restera donc à jamais aussi voilée qu’une afghane sous sa burka.
Amen.