Salut,
Sceptique2010 a écrit :J'aimerais que vous me parliez de phénomès scientifiquement inexplicable mais dont on a une preuve scientifique incontestable de leurs existences.
A priori, lorsqu'un fait est reconnu par les sciences, il tend à pouvoir être expliqué. C'est contradictoire d'avoir la preuve de quelque chose sans en avoir la moindre explication. Quand un phénomène est reconnu, on a au moins des hypothèses car certains phénomènes peuvent avoir plusieurs explications ou encore, on ne connaît pas tous les paramètres qui permettraient d'avoir une explication définitive. Mais si un phénomène est reconnu, c'est qu'on a des éléments significatifs qui donnent une idée de son caractère, que ce phénomène a donc été localisé et observé et qu'on en connaît ses variations - du moins dans les sciences modernes.
La plupart du temps, un phénomène n'est pas inexplicable. Le problème est qu'il peut exister un choix parmi plusieurs réponses. Par exemple, certains mammifères marins s'échouent sans raison apparente sur les plages, cela fait penser à un suicide collectif. L'évènement est par excellence inattendu, fort heureusement rarissime, et de plus, personne ne pourrait, ni ne voudrait, le reproduire pour l'étudier et en confirmer les explications potentielles. L'observation de cet évènement est donc une fatalité : on est devant le fait accompli. Comme ces mammifères sont assez évolués, qu'ils possèdent un cerveau développé, on se demande ce qu'il se passe dans leur tête qui les oblige ainsi à se laisser mourir sur le sable. Certains pensent que ces "suicides" sont en rapport avec les anomalies géomagnétiques, mais en réalité rien n'est démontré et il peut exister diverses réponses pour diverses raisons qui ne seront pas forcément logiques ou rationnelles, mais étranges ou surprenantes.
D'autres évènements encore, sont démontrables en labo car on peut les reproduire dans un espace confiné, approprié à la recherche. Mais ils peuvent cependant rester insaisissables dans leur milieu naturel, pour les mêmes raisons : ils sont inattendus, imprévisibles et donc inlocalisables. On connaît leur existence seulement grâce à quelques documents authentifiés, ou des observations fortuites éventuellement faites par des experts, ou des témoignages pouvant être occasionnellement accompagnés d'indices. La foudre annulaire (foudre en boule) fait partie de ces phénomènes qui sont insaisissables dans leur milieu naturel - on ne peut pas exactement savoir comment ils apparaissent dans le milieu naturel - mais on sait de quoi il s'agit car on en reproduit des semblables, équivalents, en labo. Donc la compréhension de ces phénomènes dépend principalement de nos propres ressources. Tenter de reproduire un phénomène équivalent permet de comprendre comment on fera pour le localiser, le débusquer et l'observer dans la nature, dans son aspect originel et authentique.
En fait dans les sciences, il y 2 sortes de preuve :
1 - la preuve qu'un fait existe bien.
2 - Et la preuve que ce qu'on pense est exact. Si on explique un fait, on doit pouvoir démontrer que cette explication est la bonne, ou du moins la meilleure parmi toutes celles qui se présentent.
Donc un fait peut être reconnu mais pas forcément son explication : il peut y avoir controverse, contradiction entre les divers paramètres, la divergence conduisant à des hypothèses, des théories, qui peuvent s'opposer les unes aux autres. Il faut préciser qu'un même phénomène est en mesure d'engendrer son contraire.
Le modèle explicatif des sciences est un modèle philosophique qui, simplement, se caractérise par un mode de discernement mécaniste. C'est à dire que, quelle que soit la nature de la question qui est soulevée, le mécaniste veut savoir
comment. Dans ce mode de discernement, il n'y a que des "pourquoi" nécessaires" mais non existentiels. Pour le scientifique, l'existence est un fait. Et tout le système de questionnement scientifique découlera de l'observation de faits. Alors la première chose sera de déterminer si ces faits sont réels et quel en est leur fonctionnement. Par opposition à la philosophie qui peut déclencher un questionnement sur la base d'une réflexion. Cette réflexion peut toucher des choses objectives, physiques, universelles, comme des choses entièrement réservées à la société humaine et au sentiment d'être, aux objectifs et aspirations.
Si nous parlons par exemple de l'au-delà, de la vie après la vie, nous ne sommes pas dans un questionnement lié aux sciences formelles (sciences dures) mais dans une réflexion concernant les sciences humaines. L'au-delà n'étant qu'une croyance, sur le plan des sciences dures, ne peut être que réfutée : l'au-delà n'a aucune existence que celle de ceux qui y croient. Mais sur le plan des sciences humaines, la croyance en l'au-delà explique beaucoup de choses. C'est un mythe fondateur affilié au plus ancien de tous les cultes : le culte de la mort. Et cela touche des notion socioculturelles et philosophiques qui sont encore très vivaces de nos jours, et qui existent ainsi depuis les premiers moments de l'humanité.
L'au-delà, l'immortalité de l'âme, explique par exemple la construction des pyramides, et un rite funéraire (donc affilié au culte de la mort) spécifique pour les lignées pharaoniennes. Tous les peuples possèdent ainsi des cultes funéraires très précis, ainsi qu'un éventail d'expériences initiatiques (shamaniques, médiumniques, équivalentes au NDE, ...) qui se sont transmises et assimilées depuis l'aube des temps. On sait aujourd'hui que les néanderthaliens disposaient leur défunts de façon très précise, organisaient une sépulture digne, et garnissaient les tombes d'objets pour que le mort les emportent avec lui dans l'eau-delà. Car même ces êtres primitifs ne se voyaient pas simplement comme des corps physiques. L'être humain n'est pas seulement une entité biologique, physique, mais aussi une entité sociétale qui partage avec ses contemporains un sentiment d'être. Ainsi quand un individu appartenant à une telle société disparaît, sa perte se ressent parmi les autres. Et de telles émotions ne peuvent qu'entraîner chez des êtres pensants, qu'un tissus de questions existentielles.
Et par la suite, les systèmes politicoreligieux ont repris à leur compte ces questions. Et le système philosophique des anciennes religions a magnifié ce sentiment d'être, lui donnant une origine extraordinaire, surnaturelle, ce qui a donné la notion d'une âme immortelle d'essence divine, qui poursuit son existence au-delà de la vie, dans les passages interstitiels d'entre les incarnations. Mais pourtant nôtre vraie âme se définit par nôtre appartenance à la société naturelle que nous formons. Elle existe ici et maintenant et non dans un au-delà individuel. Que représente un individu dans la nature quand il s'agit de la survie des espèces et des écosystèmes?
D'un point de vue philosophique, et en prenant comme référence les données des sciences. L'au-delà existe effectivement : la mort ne touche pas l'individu mais tout ce qui est un organisme vivant. La perte d'un individu est comme la perte d'une goutte d'eau pour l'océan, et l'océan c'est cet au-delà qui est partout et plus que l'individu. L'au-delà, c'est le vivant. Et d'une certain manière, si le vivant n'est pas immortel, il n'est pas non plus mortel. Il peut disparaître mais est conçu pour que cela ne se passe pas ainsi. Simplement, tout a une fin un jour, mais ce n'est pas forcément la mort qui la provoque. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Enfin je précise : sous un certain point de vue (en l'occurrence, le mien).