Salut à Beetlejuice, Ptoufle et les autres,
BeetleJuice a écrit :
Vous vous insurgez, mais vous le dites quand même: il n'existe pas de moyen de passer d'une société avec autorité à une société sans autorité sans faire appel à une autorité extérieure pour contrôler le changement.
C'est toujours le problème du contrôle des contrôleurs pour être certain qu'il n'y a pas d'abus, or une autorité, quelle qu'elle soit, cherche fondamentalement à se perpétuer.
Vous sous-estimer grandement l'inertie des structures sociales en imaginant la transition faite de manière volontaire.
Je suis bien conscient de la fâcheuse tendance des institutions et des autorités à se maintenir (voire à se renforcer).
Ceci dit, je citais ces exemples comme transitions possibles et non comme outils de changement. Nous sommes bien d’accord sur ce point : un changement de la structure sociale ne peut venir que d’en bas.
BeetleJuice a écrit :De plus, on en revient à ce que je disais: en parlant de rétrocontrôle, populaire, ça n'est rien de plus que le consensus dont je parlais.
Or, le consensus réel impose la disparition de toute forme d'autorité, politique ou morale, car l'humain a naturellement tendance, quand il n'a pas d'avis tranché, à se ranger derrière celui de quelqu'un représentant pour lui une autorité morale.
Les consensus n’est pas l’unique option. Nous avons des institutions chargées de veiller sur certains principes essentiels (le conseil constitutionnel par exemple). De plus, des organisations de type fédéralisme permettent des ajustements locaux, évitant ainsi de faire systématiquement appel à un consensus.
BeetleJuice a écrit :Mais comment faire disparaître l'autorité morale sans faire disparaître la notion d'apprentissage des plus jeunes, par exemple?
L’apprentissage ne nécessite pas forcément qu’il y ait autorité morale. Il existe des lycées autogérés qui sont une possibilité.
BeetleJuice a écrit :Comment retirer à l'enseignant sa position d'influence sur l'élève et donc empêcher la création de courant de pensée divergeant en fonction des avis des professeurs, à moins de formater ceux-ci pour apprendre exactement la même chose de la même façon à un élève?
L’idée de société égalitaire est fondée sur l’initiative individuelle, pas sur l’uniformité de la pensée. Ca ne veut donc pas dire que tout doit fonctionner partout de la même manière. Les courants de pensée divergeant ne seraient pas un problème dans la mesure où ils ne pourraient pas s’imposer au détriment des autres.
Ca me semble utopique d'imaginer une société capable à la fois de s'occuper de sa subsistance et des débats nécessaires à un consensus pour chaque décision à prendre en communauté. Ce n'est pas un hasard si l'humain détermine des formes d'autorité, c'est bien parce qu'il lui est impossible d'effectuer collectivement la gestion de sa survie, de celle du groupe et les décisions qui gèreront l'une et l'autre.
Là encore je crois qu’il faut bien séparer autorité et institutions. Des institutions peuvent exister pour se charger de certaines questions. Si les décisions qui en sortent peuvent être contestées par un processus défini, alors il ne s’agit plus de s’en remettre à une autorité, mais de confier une tâche à une institution tout en sachant qu’elle ne pourra pas imposer ses décisions.
@ Ptoufle
Simple remarque à ce sujet (je reviendrai plus tard sur le reste): certes ce ne sont pas des structures d'État, (et en ce sens elles sont libérales ), mais en France la plupart de ces ONG sinon la totalité sont financées aux deux tiers par l'État, via les réductions d'impôts. Dans l'absolu il est donc faux de dire que l'État ne fait rien puisqu'au contraire il donne la possibilité au citoyen de diriger une partie du budget de l'État dans des actions qu'il juge utile.
Oui je sais. Mon exemple visait surtout à montrer que l’initiative populaire peut se charger de tâches sociales, et que par extrapolation on pouvait imaginer la prise en charge de tâches administratives, de la gestion des collectivités locales, etc.
Poulpeman