Forum Sceptique

Je viens de voir le film "Incendie" qui est sorti en vidéo cette semaine. Intelligent!

Ça se passe au Moyen-Orient. Pourtant, ce ne sont pas les musulmans qui sont les "méchants". Une femme y est victime d'un crime d'honneur. Pourtant, ce ne sont pas les "hommes" qui sont les méchants. Ça me change du discours dominant!

Pas encore lu/vu.
Allez, dites-nous tout, le méchant est un israélien p*dé? Une g*uine féministe occidentale?

Bonjour, :-)
J'ai vu aussi le film.
Que pensez-vous d'une femme qui :
1- Perd son amoureux assassiné par ses frères.
2- Se fait enlever son fils et est reconnu comme impropre.
3- Doit vivre chez son oncle et le quitte parce que la guerre éclate.
4- Décide d'aller chercher son fils a l'orphelina mais trouve la bâtisse complètement démoli par cette révolution.
5- Se fait attaquer dans un autobus. Y voit mourir et brûler tout le monde sauf elle.
6- Assassine elle même un ennemi.
7- Est enfermée dans une prison et y est torturée.
8- Se fait violer par son propre fils (devenu tireur d'élite et meurtrier ) qui en la violant ne regarde pas son visage.
( Ben oui ! )
9- Tombe enceinte de son propre enfant et acouche de jumeaux qu'elle abandonne à son tour.
10- Arrive par hasard sur son fils violeur dans une piscine public de Montréal.
11- Deviens à ce moment muette et meurt de .... on ne sait pas trop mais on en mourrait aussi ;-)
12- Demande a ses jumeaux qu'elle a finalement retrouvé et élevé à Montréal de retrouver leur père et leur frère qui sont les mêmes finalement... et j'en passe.....

Conclusion: Si on m'avait dit que Incendie était un film de science fiction, la pillule aurait probablement mieux passée!
Mais rien de mieux que de juger vous même !

Excellent film. Poignant. Villeneuve s'est vraiment supassé; c'est très achevé, sur le plan cinématographique. Bonne transposition de la pièce de Mouawad.

Pour ce qui est de la vraisemblance... Bien sûr, le cinéaste s'en soucie autant que Hugo dans Notre-Dame de Paris, ou MacDonald dans Un parfum de cèdre (un bon roman, mais à la longue, quelle épreuve!) Ce qui compte avant tout, c'est de lancer un récit, créer une impression.

truchement a écrit :Pour ce qui est de la vraisemblance...

Au contraire, j'ai trouvé le film très réaliste, du moins d'un point de vue psychologique. Il y a dans le film une accumulation très dense de drames humains qui ont leur équivalent dans la réalité.

HarryCauvert a écrit :Pas encore lu/vu.
Allez, dites-nous tout, le méchant est un israélien p*dé? Une g*uine féministe occidentale?

Non! Simplement, le film évite le clivage entre bons et méchants. C'est une espèce de tableau de l'imcompréhension humaine et des drames auxquels elle conduit. Le film prends le modèle de la vie d'une femme qui navigue au milieu d'une guerre civile quelque part au Moyen Orient.

Kraepelin a écrit :...le modèle de la vie d'une femme qui navigue au milieu d'une guerre civile quelque part au Moyen Orient.

...qui se fait violer par son geôlier qui se trouve à être son fils, avec qui elle aura des jumeaux qui partiront à la recherche de leur père, dont ils découvriront qu'il est leur frère. Tout çà, parce que la mère, décédée d'une maladie (le cancer, disons) leur a caché la vérité par honte. Honte de quoi? honte d'avoir eu cette relation incestueuse, mais aussi, honte de reconnaître qu'elle aime son fils, qu'elle le pardonne parce qu'il est son fils. Ce fils -illégitime- qui lui a été arraché à la naissance par sa famille.
Certains ont dit de ce film, du scénario de Wadji Mouawad, qu'on revisitait le complexe d'oedipe à la façon musulmane. Je suis d'accord.
Les québécois sont figés dans une veine de films glauques, tordus, bourrés de psychopathes. Je suis fatigué de voir cette complaisance à dépenser de la pellicule dans des films qui nous font dire: «beurk!»
Les derniers en liste:
À l'origine d'un cri, Les 7 jours du talion, Incendie, Route 132, 10 1/2.

pan-pan a écrit : Les québécois sont figés dans une veine de films glauques, tordus, bourrés de psychopathes. (...) Les derniers en liste:
À l'origine d'un cri, Les 7 jours du talion, Incendie, Route 132, 10 1/2.

Je déteste les films de psychopathes. Il y en a eu beaucoup ces deux dernières années, mais ils étaient presque tous américains (M. Smit; Ce pays n'est pas fait pour ...; etc). Le seul film québécois que je connaisse avec un personnage proche de la psychipathie est "rue des ormes".

Je n'ai pas perçu "Incendie" comme un film de psychopathe. Y avait-il même un seul personnage de psychopathe dans le film? Je n'en ais pas vue.

Kraepelin a écrit :Y avait-il même un seul personnage de psychopathe dans le film? Je n'en ais pas vue

Je n'entrerai pas dans la définition de la pshychopathie puisque mon allégation ne pointait pas spécifiquement Incendie comme un film avec un psychopathe mis en valeur. Incendie a un scénario tordu et tiré par les cheveux qui montre la souffrance à nue. Je le classe parmi les films qui font une mode de la souffrance, comme ceux que j'ai spécifiés plus haut. Ne cherchez pas trop la faille dans ma description. Je fais seulement un commentaire général sur ce qui m'énerve à propos d'une vague de films québécois. À croire que la souffrance se vend mieux que le bonheur... En tout cas, elle se porte bien à l'écran.

À croire que la souffrance se vend mieux que le bonheur...

Evidemment.
Vous avez des exemples de films ou romans où au début tout allait bien quand s'ensuivent alors une de série d'évènements heureux et ô surprise à la fin tout fini bien ?
Même dans Dora l'exploratrice il y a un méchant

C'est donc plus une question de dosage et d'angle de traitement, toute histoire a il me semble nécessairement un ressort dramatique.

Etienne Beauman a écrit :

À croire que la souffrance se vend mieux que le bonheur...

Evidemment.
Vous avez des exemples de films ou romans où au début tout allait bien quand s'ensuivent alors une de série d'évènements heureux et ô surprise à la fin tout fini bien ?
Même dans Dora l'exploratrice il y a un méchant

Ça sonne comme le genre de films que ma soeur aime. Elle ne veut jamais qu'il arrive quoique ce soit de mal aux personnages.

pan-pan a écrit : À croire que la souffrance se vend mieux que le bonheur... En tout cas, elle se porte bien à l'écran.

Je ne vous comprends pas bien. La souffrance humaine est à la base de la littérature occidentale. Les Grecs écrivaient des tragédies. Shakespeare, Corneille, Hugo, etc, n’écrivaient pas non plus des histoires à l’eau de rose.

J'ai été déçue par ce film. Je lui donne un 6.5/10. Peut-être avais-je trop d'attentes avec toutes les critiques positives qu'il a eu.

J'ai trouvé Maxime Gaudette, le frère jumeau, mauvais acteur avec sa figure de petit garçon qui boude dans son coin. Et le contexte de l'histoire ne m'a pas renversé. Et je suis pourtant féministe. Peut-être que si j'avais vu ce film il y a 7,8,10 ans j'aurais été choquée, mais maintenant ça tient pour moi presque du cliché. Par contre, tant mieux si cette histoire éveille la fibre féministe et/ou la conscience des gens.

Oui le punch final est surprenant, mais le chemin pour y arriver est long.

Suis je le seul à être un blasé du fait que les médias, d'info ou d'entertainment, semblent vouloir nous faire croire qu'il n'y a que deux genre de personnes dans le moyen-orient: Des fanatiques et des victimes?

Au delà de ses qualités Incendie ne fait qu'entretenir ces clichés. C'est le principal défaut du film.

Red Pill a écrit :Suis je le seul à être un blasé du fait que les médias, d'info ou d'entertainment, semblent vouloir nous faire croire qu'il n'y a que deux genre de personnes dans le moyen-orient: Des fanatiques et des victimes?

Au delà de ses qualités Incendie ne fait qu'entretenir ces clichés. C'est le principal défaut du film.

Si ça vous intéresse, je suis en train de lire le deuxième tome du livre "Inch'allah". Le premier étant "Le Souffle du jasmin" et le deuxième "Le Cri des pierres" de Gilbert Sinoué. C'est un roman "prétexte" à un cour d'histoire et de politique. Il raconte la vie de quatre familles engagées politiquement, des familles palestinienne, juive, irakienne et égyptienne de 1916 à 2001.

Je le trouve bien écrit et il me semble impartial. Les torts de tous y sont exposés ainsi que leurs espoirs et justifications.