Jean-François a écrit :Mais, il est plutôt ridicule de les exonérer de la plus grande partie des problèmes en disant "krékréméchantes" et en portant le blâme sur les consommateurs, alors que les responsables des institutions financières n'ont pas manifesté eux-mêmes de remords devant ce qu'ils causent (car rien n'a changé sur le fond).
Je ne les exonère pas, mais je rappelle simplement qu'elles ne sont pas seules coupables, loin de là et que c'est tout un mécanisme économique qui est en cause dans la crise, pas seulement les principes de la finance.
Le simple citoyen actuellement à un peu trop tendance à brandir des mots comme Bankster ou à blâmer les Etats finançant les banques avec l'argent du contribuable pour bien sur éviter de faire aussi son auto-critique.
Si les finances publiques occidentales, par exemple, sont si mauvaises dans un certain nombre de pays, c'est aussi parce que les citoyens ont eu un comportement qui a entrainé l'Etat dans une spirale d'endettement et pas seulement parce que les banques sont immorales. De la même manière, si les banques sont immorale, ce n'est pas uniquement parce que les gens à l'intérieur sont cupides, mais aussi parce que leur client exigent le meilleur taux au meilleur pris pour un prêt et que leurs actionnaires aiment avoir un rendement (et les actionnaires, c'est pas forcement des riches boursicoteurs, c'est aussi des petits épargnants, des retraités qui placent des assurance-vie ou des retraites par capitalisation et qui choisiront le fond de pension, la banque ou l'assurance qui leur donnera l'assurance du meilleur retour sur investissement.
Bien sur, les décideurs, de par leur position, sont plus responsables, parce qu'ils ont préféré maintenir une situation confortable et rémunératrice artificiellement en fraudant alors qu'il était prévisible si l'on continuait à donner des crédits aussi facilement alors que la croissance et l'inflation ne sont plus au rendez-vous pour rendre le paiement supportable, qu'on allait vers un problème.
Ils sont responsables d'avoir fait des montage financier pour maintenir une compétitivité des offres bancaires sans regarder la pérennité de ces offres (bien sur, c'est le principe d'après moi le déluge qui a dominé) et ont favoriser l'arrivée d'une crise importante et ils seraient normal qu'ils rendent des comptes pour ça, mais pas pour toute la crise non plus comme on l'entend trop souvent.
Ils ont répondu à la demande par des offres pourries et comme je l'ai dit, ce n'est pas moral qu'ils continuent à faire comme si rien ne s'était passé, mais l'offre pourrie ne doit pas occulté l'autre partie dans cette histoire, à savoir la demande irréaliste qui doit aussi revoir sa position pour éviter de revenir au même problème et là, je n'ai pas l'impression que la demande non plus ait compris la leçon.
Evidement, de ce coté, la leçon est plus compliquée, puisque ça concerne aussi des gens peu riche qui ont à perdre bien plus que les financiers dans un rééquilibrage de l'économie, mais il n'empêche qu'il faut malheureusement en passé aussi par là pour que le rééquilibrage soit fait, parce que s'il n'est pas fait de manière raisonné, il se fera de manière obligatoire et bien plus douloureuse.
À mon avis, les questions de société de consommation (avec publicitaires et smartphones) sont un problème différent.
Non, c'est le problème au coeur de la crise. Les subprimes ne sont qu'un avatar de cette consommation. En achetant à crédit des bâtiments en partant du mythe du "tous propriétaires, même les pauvres" (mythe que l'on retrouve en Espagne, Portugal, Grèce et dans une moindre mesure, USA, France, UK, dont on connait la santé financière relative et le niveau de l'endettement privée pour une partie de ces Etats), les moins aisés ont obtenu une hausse de niveau de vie virtuelle qu'ils paient aujourd'hui parce qu'il s'avère que ce niveau de vie, ils ne l'avaient pas.
La société de consommation de masse a vendu le concept que tout le monde pouvait avoir le niveau de vie de la classe moyenne (l'américan way of life qui a eu court est un aspect de ça et de la propagande américaine de la période guerre-froide sur la prospérité apporté par le capitalisme face au communisme).
Sauf que c'est valable dans des pays à forte croissance, où le niveau de vie augmente réellement fortement et peu donc amener cette extension de la classe moyenne.
Dans des pays industrialisés (donc où le niveau de vie ne progresse que peu, puisqu'il est déjà au plus haut possible) à croissance faible ou moyenne, ça n'est plus vrai, tout le monde ne peut pas financé un train de vie de classe moyenne.
Le crédit, notamment le crédit à la consommation est simplement venu combler le vide laissé par la hausse très modéré du niveau de vie et a artificiellement entretenu un niveau de vie important pour des catégories de population n'en ayant pas le revenu.
Parallèlement, l'ensemble de la population a continué à réclamer des produits peu cher et des placements rentables pour l'investissement, amenant les industriels à changer leurs aires de productions vers des pays peu cher pour répondre à cette demande de produit bon marché et de rentabilité importante, ce qui a réduit d'autant la possibilité d'augmenter les salaires en zone chère à cause du risque sur la compétitivité et à réduit aussi l'inflation possible (d'autant plus que l'inflation fait baissé la valeur du crédit et que les emprunteurs avaient intérêt à limité le renchérissement de leur taux d'intérêt).
De fait, les revenus n'ont pas pu augmenté pour suivre le besoin d'augmentation du niveau de vie, surtout que cette augmentation du niveau de vie n'a plus été marqué par des symboles d'outillage utile, mais par des produits de consommations dans le domaines des jeux, de l'information ou de la communication, produits plus sensible à la mode (donc renouveler plus souvent malgré un coût important) et à la vie plus courte que l'électroménager qui représentait la hausse du niveau de vie 20 ans avant.
Comme au départ, la finance est devenu un pôle économique très important, les crédits ont été bas. Quand la finance à elle aussi commencé à ne plus grimper exponentiellement, la chute a été rude.
Quand il est venu l'heure de passer à la caisse parce que soudainement on s'est rendu compte qu'on ne pouvait pas financer indéfiniment le niveau de vie trop haut pour les revenus à coups de crédit non assuré de retour, ça a été le déclencheur.
Le pire, c'est que parallèlement, l'Etat c'est lui aussi engagé fortement pour un certain nombre de pays pour soutenir le niveau de vie stagnant de ses administrés exigeants, et passe à la caisse aussi. En reprenant sur son compte la dette privée mise sur le dos des banques afin d'éviter qu'en passant à la caisse elle ne fasse payer l'ensemble de l'économie, les Etats sont face à cette dette, mais aussi la leur accumulé en plusieurs décennies d'endettement pour soutenir cette population.
L'avantage, c'est que les Etats ont une bien plus grande marge de manoeuvre que les banques, puisqu'ils font les lois et donc qu'ils peuvent mieux s'en sortir.
Cela dit, le moteur de tout ça reste le modèle de consommation à crédit qui c'est développer depuis une trentaine d'années pour compenser la stagnation.
Ca n'est pas un hasard si des pays comme l'Allemagne, qui ont fait de la déflation intérieure en restreignant les salaires et les prix et ont donc refusé le recours massif à la consommation à crédit s'en sorte bien mieux et avec une situation bien plus saine, même si ils ont aussi leur responsabilité et leur problème parce qu'on ne s'épargne pas une crise d'une telle ampleur.
Ce type de pays, par exemple, à un immobilier beaucoup plus locataire, et donc une inflation des prix de l'immobilier bien moindre (même si ça augmente quand même) et donc, évite une bulle spéculative sur l'immobilier ou les titres de créances de cet immobilier.