Forum Sceptique

J'ai eu une discussion avec ma mère la fin de semaine dernière. Il y a quelques années, ma grand-mère est décédé. Je n'ai pas pu aller au funérailles à cause d'un examen très important le même jour. Peu importe, voici la discussion que nous avons eu.

Selon ma mère, sa cousine serait venu la voir, au funérailles, et lui a dit qu'elle avait vu, de chez elle, sa mère (ma grand-mère) dans son lit d'hôpital avec ma mère et deux de ses frères. Ma mère à 7 frère et soeurs. Où aurait elle vu cela, demandais-je ? Dans une sorte de vision, il parait. Ce qui est intéressant, c'est que dans sa "vision", elle aurait vu, selon ma mère, exactement les personnes qui étaient dans la chambre, au moment où elle y était.

Ce que je lui ai dit c'est que je ne croyais pas sa cousine. Elle aurait très bien pu s'informer auprès de son frère avant d'aller la voir. Si je me met dans la peau d'une personne qui veut que les autres croient que j'ai des pouvoirs paranormales, quelle belle occasion, n'est-ce pas ? Ma mère est convaincu qu'il y a eu quelques chose de paranormal la dedans. Je lui ai dit qu'elle n'avait aucune preuve de cela, et qu'il ne faut pas toujours se fier à ce que les autres disent, même s'ils sont de la famille.

Ensuite, elle m'a sorti l'histoire d'une de ses amis qui serait sortit de son corps une nuit et s'est vu dans son lit. Elle m'a aussi dit que son frère à reçu un texto qui semblait provenir de ma grand-mère après qu'elle soit morte.

Bref, c'est toujours des "quelqu'un a dit que" et jamais "j'ai vu".

C'est bien triste, mais on s'est vraiment engueulés à cause de ça. Bref, elle est fâchée parce que je ne la crois pas. J'essais de rendre mes proches moins crédules, mais ça finit souvent par des engueulades. J'en ai eu beaucoup avec mon ex aussi, qui croyait aux esprits.

Voilà... Je pense que je vais me la fermer la prochaine fois.

Quelqu'un autre a eu ce genre de discussion musclée avec un/une non sceptique ?

Patapouffe a écrit :
Voilà... Je pense que je vais me la fermer la prochaine fois.

C'est en effet l'attitude que j'ai désormais avec des personnes qui communique, mais à sens unique.
Autant débattre de certains sujets avec des points de vue opposés peut se révéler constructif, autant avec des personnes qui préfère se murer dans leurs croyances ne mènent qu'à des engueulades. C'est une façon de respecter les opinions des autres que de savoir s'arrêter au bon moment, avant que ça ne dégénère.

C'est triste mais c'est comme ça...

J'ai eu une discussion avec ma mère il y a quelques années. Je me souviens plus très bien comment ça avait commencé mais ça a débouché sur la vie après la mort et elle me demandait ou je croyais qu'était mon père, décédé plusieurs années auparavant.

J'ai répondu que je n'en savais rien car personne n'a de preuve de ce qui se passe après. Bref une réponse de politicien, j'ai vraiment pas élaboré du genre; mais il se passe probable la même chose que quand un animal meurt...

Je ne cherche pas du tout à rendre mon entourage plus rationnel, par égoïsme je suppose car c'est généralement une perte de temps.

Quelqu'un autre a eu ce genre de discussion musclée avec un/une non sceptique ?

Constamment dès que je préfère croire une étude statistique ou une expérience sérieuse plutôt que le on-dit d'un proche obtenu par un proche du proche.
J'ai eu ce type de discussion avec la majorité de ma famille qui pourtant n'est pas forcement complètement irrationnelle.

Comme je refuse obstinément de croire sur parole quand ça me parait largement dépasser la compétence de la personne sur le sujet ou que j'ai des informations contraires émanant de ce que j'estime plus compétent, ça finit toujours de la même manière: on me rétorque que je n'ai qu'une connaissance livresque des choses et pas la connaissance pratique de la vraie vie parce que je me fis à une étude scientifique ou à une personne dont j'estime l'expérience important, et pas à ma propre expérience et donc à celle des proches par ricochet.

Je pense que c'est moins la croyance qui pose problème que le fait de s'entendre dire par un proche, à plus forte raison si le proche est d'une génération plus récente (donc supposé plus à l'écoute de l'expérience de ses ainés), qu'il ne nous croit pas sur parole.
Ca bouscule l'égo de tomber sur quelqu'un dont l'avis est important pour soi et qui estime que la parole d'un proche est moins digne de confiance que celle d'un scientifique ou d'un laboratoire inconnu. Du coup, on tombe souvent dans la dissonance avec un refus d'admettre qu'effectivement, nos compétences sont limitées.

j'ai eu des discussions très conflictuelles avec des proches sur des sujets pourtant très terre à terre qui se sont très mal finies parce que j'ai mis en doute l'autorité de mon interlocuteur et que, quand il a fait de même avec moi, j'ai rappelé que ce n'est pas moi qui prétend quelque chose, donc que je n'ai rien à prouver.

BeetleJuice a écrit : Comme je refuse obstinément de croire sur parole quand ça me parait largement dépasser la compétence de la personne sur le sujet ou que j'ai des informations contraires émanant de ce que j'estime plus compétent, ça finit toujours de la même manière: on me rétorque que je n'ai qu'une connaissance livresque des choses et pas la connaissance pratique de la vraie vie parce que je me fis à une étude scientifique ou à une personne dont j'estime l'expérience important, et pas à ma propre expérience et donc à celle des proches par ricochet.

Je ne pense pas avoir "blessé" des proches mais effectivement, je passe toujours pour quelqu'un d'obtu à l'exprit fermé car je rejette tout les croyances. J'ai beaucoup de mal à aborder les pseudo-médecines (ou la voyance), car remettre en doute le fait que l'omépathie soit efficacee alors que mon interlocuteur l'utilise pour ses enfants, c'est en quelque sorte remettre en cause son jugement. La plupart des membres de ma famille a d'ailleurs très peu de maîtrise des différents sujets sceptiques (pseudo-médecine, voyance, astrologie ou religion par exemple) et se contente de me dire que ça marche, qu'il suffit d'en faire l'expérience. Personne ne voit très bien la nécessité de se poser plus de questions

J'avais une copine qui était astrologue, ça s'est terminé par une éclipse totale. Sans parler du trou noir. mdr

I.

Invité a écrit :J'avais une copine qui était astrologue, ça s'est terminé par une éclipse totale. Sans parler du trou noir. mdr

I.

Elle n'a rien vue venir, même pas un clair de lune ?

Je la ferme souvent mais pas avant d'avoir exprimé mon opinion. Je laisse ensuite l'opportunité à la personne en face de me relancer si elle souhaite avoir une discussion franche, mais si elle ne le fait pas, c'est le "let's agree to disagree" si cher aux Américains. Je connais des gens qui croient au extraterrestres, aux pseudo-médecines, aux fantômes, aux anges, et qui savent que je n'y crois pas, mais on passe de bons moments ensemble. Si on me demande ce que j'en pense, je le dis sans prosélytisme.

Salut,

Dans ces discussions familiales, ce n'est pas le scepticisme qui est la source des conflits.

C'est le manque de tact.

Amicalement,
Hallucigenia

Patapouffe a écrit :Voilà... Je pense que je vais me la fermer la prochaine fois.

Quelqu'un autre a eu ce genre de discussion musclée avec un/une non sceptique ?

Je me reconnais là-dedans. Désormais, j'évite certains sujets à moins que ce ne soit le croyant qui l'introduise dans la discussion, et je me contente de répondre que «je ne crois pas à ça» sans trop argumenter à moins que ce ne soit le croyant qui tente de me convaincre le premier.

Ça m'arrive souvent, mais j'utilise toujours un antiseptique juste après.

Ça dépend beaucoup de la personne avec qui l'on parle aussi. Par exemple, de la famille on peut pas juste répondre je ne sais pas tout le temps et les éviter à moins de pas vouloir les voir souvent.

Avec des connaissances, des collègues de travail ou des amis, ça dépend, si c'est quelqu'un qui est vraiment trop occupé à s'écouter parler pour se remettre en question, ça ne vaut vraiment pas la peine et ça sera un je ne sais pas ou je serai très évasif. Sinon bien je dis ce que je pense tout en étant clair qu'il n'a pas à être d'accord avec moi ou de changer d'idée, si c'est une personne avec un minimum de confiance en elle, elle ne devrait pas trop se sentir offusqué de continuer à jaser de tout et de rien avec quelqu'un qui est pas toujours de son avis. Par contre, essayer de rendre l'autre plus rationnel, ce n'est pas en le détordant sur un sujet, même en étant très convaincant, qui va vraiment changer sa façon d'être critique ou pas sur les informations qu'il entend. Il faut être prêt pour se remettre en question sur plein d'idées préconçus avant de pouvoir être sceptique, mais surtout éviter de prendre tout pour vrai même si ça semble crédible car c'est dans un beau livre, un très bon ami qu'il l'a dit, son grand-père, un expert qui parle dans un domaine hors de sa compétence, etc...

J'ai blessé et blesse encore souvent des gens avec mon scepticisme: tout ceux qui ne supportent pas la contradiction ou qui n'acceptent pas qu'on ne croit pas comme eux.
Souvent aussi ma copine qui considère que puisqu'on est ensemble je dois toujours me ranger de son coté, ce qui bien sûr n'est pas le cas ...

Hallucigenia a écrit :Dans ces discussions familiales, ce n'est pas le scepticisme qui est la source des conflits.
C'est le manque de tact

Même si le tact est important, ce n'est pas toujours suffisant. Il arrive que même énoncée avec tact, une manifestation de scepticisme soit perçue comme une attaque personnelle. Il faut se rappeler que, souvent, le principal argument du tenant est son "expérience personnelle" (et son intime conviction). À partir du moment où tu doutes, il peut percevoir ça comme si tu doutais de lui/elle personnellement et non de ce en quoi il/elle croit.

Essaye d'expliquer délicatement à quelqu'un qui ne comprend strictement rien à ce qu'est un atome, et qui réagit avec émotivité dès que tu invoques des principes scientifiques bien connus parce qu'il n'y comprend rien*, en quoi l'homéopathie est flouée. La seule manière de faire avec quelqu'un qui se bute ainsi est soit de se taire - donc de laisser dire ce que tu juges être des bêtises - ou de l'offenser (plus ou moins, selon son degré d'adhésion à la croyance).

Jean-François

* Ce qui ne l'empêche pas d'utiliser ordinateur et autres téléphones intelligents, dont le fonctionnement serait impossible sans les susdits principes scientifiques

J'ai blessé Miro.

I.

C'est pas bien !

Jean-Francois a écrit :

Hallucigenia a écrit :Dans ces discussions familiales, ce n'est pas le scepticisme qui est la source des conflits.
C'est le manque de tact

Même si le tact est important, ce n'est pas toujours suffisant. Il arrive que même énoncée avec tact, une manifestation de scepticisme soit perçue comme une attaque personnelle. Il faut se rappeler que, souvent, le principal argument du tenant est son "expérience personnelle" (et son intime conviction). À partir du moment où tu doutes, il peut percevoir ça comme si tu doutais de lui/elle personnellement et non de ce en quoi il/elle croit.

Je te rejoins la dessus, je ne vois pas comment j'aurais pu dire le fond de ma pensée à ma mère sur ce que je pensais que mon père était maintenant. Même avec tout le tact du monde, lui avoir fait comprendre qu'elle n'avait pas à être d'accord avec moi, si je lui avais dit que je crois que la mort d'un être humain ne provoque pas plus d’événement "surnaturelle" que celle d'un chien, elle aurait été profondément blessé même en insistant que le souvenir qu'on a de lui est important. Je sais qu'elle croyait à la vie après la mort, aux anges gardiens, aux esprits... J'ai utilisé le meilleur compromis que je connais dans ce genre de situation, dire que jusqu'à preuve du contraire, il n'y a aucune preuve scientifique de la vie après la mort mais qui sait... sans lui laisser voir que le qui sait est infiniment petit en probabilité selon moi sur ce qu'elle croit qui se passe une fois mort.

Il y a aussi:
Tu sais ce que j'en pense , c'est aussi mon <compléter> je souffre autant mais si ça te fait vraiment du bien d'y croire ...
C'est une question de deuil on pas tous la même façon de le faire mais c'est important.

Ça revient pas mal au même, en gros l'autre n'est pas très satisfaite de ta réponse mais ça lui laisse un "faux" espoir qu'un jour tu pourras être illuminé par la vérité!