Poulpeman a écrit :Factuellement faux.
L'Etat grec (et non "les grecs") ont foutu la merde avec l'aide des banques en bidouillant les comptes de la Grèce.
On leur a ensuite refusé un référendum, ce qui fait que "les grecs" n'ont pas vraiment eu leur mot à dire dans cette histoire.
Un peuple ne peut pas être tenu pour responsable des erreurs de ses dirigeants (même si ceux-ci sont élus).
On ne peut pas non plus jeter d'un revers de la main toute responsabilité (je ne parle pas de faute) du reste de la population. Un Etat n'est pas un système fermé qui tourne pour lui seul, il existe au sein d'une société et lui fourni malgré tout un certain nombre de service.
L'Etat ne s'est pas surendetté juste parce que ça amusaient les dirigeant d'avoir des comptes négatifs, mais aussi parce que la lâcheté de ceux-ci et le clientélisme de la société grecque a conduit à une situation de dépense publique hors de contrôle avec en plus l'accord implicite du reste de l'UE qui fermait les yeux sur le fait que la société Grecque avaient besoin d'une profonde réforme de sa manière de fonctionner pour s'intégrer un minimum aux standards de fonctionnement de cette union et aussi avec l'accord des investisseurs qui ont acheté de la dette grecs sans se poser de question, à des taux bas, alors qu'il était évident que la Grèce n'est pas un pays aussi sûr que l'Allemagne ou la France en terme d'investissement dans l'obligation d'Etat.
C'est une responsabilité collective.
La société grecque paie actuellement le fait d'avoir conservé des pratiques sociales et économique hérités du XIXème siècle et même de l'époque Ottomane dans la gestion du lien social tout en ayant voulu profiter des facilités économiques dans un ensemble régional qui avait des pratiques différentes, sans changer pour autant.
Cela dit, vouloir les punir pour ça est ridicule, surtout 30 ans après avoir accepté son adhésion à l'Union Européenne et donc 30 ans après avoir commencer à fermer les yeux sur le nécessaire investissement que le reste de l'UE aurait du faire pour aider la Grèce à s'adapter plutôt que de la laisser s'endetter pour maintenir l'illusion.
Maintenant que la catastrophe est là, il faut que toutes les parties assument le fait que tout le monde c'est voilé la face.
On en prend douloureusement le chemin en acceptant un défaut de la Grèce, mais la prochaine étape sera de choisir si la Grèce reste dans l'Euro et dans ce cas, doit être aider durablement par le reste de la zone pour se réformer, ou si elle en part. Et ça doit absolument passer par une consultation populaire à mon avis.
Toute la question des prochaines années va être de savoir si tout le monde reconnait collectivement son tord et prend en charge collectivement l'erreur ou si on continue à se voiler la face et on aggrave encore la situation (avec évidement toutes les possibilités intermédiaires qui tendent vers l'une ou l'autre des deux solutions.)
Pénalement et moralement par contre, je suis d'accord pour dire que les politiques grecs sont seuls responsable d'avoir falsifié leur compte pour masquer la misère plutôt que d'avoir eu le courage de prendre en main l'intérêt général de leur pays en mettant leur concitoyens face à la réalité: où ils s'adaptent, où ça n'est plus possible d'être dans la zone Euro et peut-être même l'union Européenne.
Ils devraient clairement être poursuivit pour ça, tout comme ceux qui ont maquillé leur compte.
Glevesque a écrit :Nous sommes tout de même dans un tournant de notre histoire et sur le bord de rentrer de nouveau dans une récession mondiale qui sera cette fois-ci incontrolable. Et ceci, par le simple fait que les abuts ne pourront plus être épongés par le tissu sociale, qui est déjà trop apauvrie !
Mais elle l'est déjà en grande partie, même si on fait des grandes invocations une fois par ans pour dire "la crise est finie".
Par définition, une crise de cette ampleur est en grande partie incontrôlable et on ne peut qu'en atténuer les effets plus ou moins localement (pour le moment, faute de gouvernance mondiale, l'atténuation et la gestion d'une partie des collatéraux se fait par les Etats)
Beaucoup de monde s'imagine une crise finale, de la même manière qu'un grand soir communiste, qui provoquera l’apocalypse à la Mad Max, mais c'est sous-estimer la force d'adaptation des sociétés humaines et la capacité à recréer facilement du lien social et des structures politiques et économique que possède l'humain.
Même la grande peste du moyen-âge, qui a pourtant dévastée l'Europe n'a pas dissous les sociétés ou détruit les Etat, même si beaucoup de crise locale et de guerre en découle, donc la crise financière, ou même la possible crise écologique qui nous attend ne provoquera pas plus la fin du monde ou même la rupture immédiate des sociétés et le retour à la barbarie.
Les crises, en terme sociale, sont plus des redistributions des cartes que des destructions pure et simple. Quelque soit l'entité politique qui meurt, elle laisse la place à d'autre et ne laisse que très rarement du vide (voir jamais).
Je sais que la peur de la barbarie et du chaos est une peur humaine répandue qui sert de mythe fondateur à la légitimité de l'autorité et de la loi (qui est implicitement un rempart contre le chaos dans la conscience collective) mais c'est un mythe.
Le chaos n'est jamais qu'une complexité des rapports sociaux et un manque de pérennité de ceux-ci, pas une absence.