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Naissance de Jésus


Posted by Emmanuel , Jan 14,2001,11:00 Index  Forum

Jésus naquit vraisemblablement au mois d'Éthanim (septembre-octobre) de l'an 2 av. n. è., fut baptisé à peu près à la même époque de l'an 29 de n. è. et mourut vers 15 heures, un vendredi de printemps, le 14e jour du mois de Nisan (mars-avril) 33. Ces dates ont été établies d'après les données suivantes :
Jésus naquit environ six mois après Jean (le baptiseur), son parent, pendant le règne de l'empereur romain César Auguste (31 av. n. è.-14 de n. è.), alors que Quirinius était gouverneur de Syrie et que le règne d'Hérode le Grand sur la Judée touchait à sa fin. - Mt 2:1, 13, 20-22 ; Lc 1:24-31, 36 ; 2:1, 2, 7.

Sa naissance par rapport à la mort d'Hérode :

Bien que la date de la mort d'Hérode soit discutée, de nombreux éléments tendent à la situer en l'an 1 av. n. è. (Voir Hérode) Un certain nombre d'événements eurent lieu entre le moment de la naissance de Jésus et la mort d'Hérode. Entre autres, Jésus fut circoncis le huitième jour (Lc 2:21) ; il fut amené au temple à Jérusalem 40 jours après sa naissance (Lc 2:22, 23 ; Lv 12:1-4, 8) ; les astrologues " de l'Est " firent un voyage jusqu'à Bethléhem (où Jésus ne se trouvait plus dans une mangeoire, mais dans une maison - Mt 2:1-11 ; voir aussi Lc 2:7, 15, 16) ; Joseph et Marie fuirent avec le petit enfant en Égypte (Mt 2:13-15) ; sur ce, Hérode comprit que les astrologues n'avaient pas obéi à ses directives et il fit massacrer dans Bethléhem et dans tout son territoire tous les garçons de deux ans et moins (ce qui indique que Jésus n'était plus un nouveau-né) (Mt 2:16-18). Si Jésus naquit en automne de l'an 2 av. n. è., tous ces faits eurent le temps de se dérouler entre sa naissance et la mort d'Hérode, probablement en l'an 1 av. n. è. Il existe cependant d'autres raisons de situer la naissance de Jésus en l'an 2 av. n. è.

Par rapport au ministère de Jean :

Les dates mentionnées au commencement de cette partie sont également fondées sur les renseignements consignés en Luc 3:1-3, passage qui indique que Jean le baptiseur se mit à prêcher et à baptiser dans " la quinzième année du règne de Tibère César ". Cette 15e année courut de la deuxième moitié de l'an 28 de n. è. à août ou septembre 29. À un certain moment du ministère de Jean, Jésus se présenta à lui et fut baptisé. Quand, ensuite, Jésus commença son ministère, il " avait environ trente ans ". (Lc 3:21-23.) À 30 ans, âge auquel David devint roi, Jésus n'était plus soumis à des parents humains. - 2S 5:4, 5 ; voir aussi Lc 2:51.
Selon Nombres 4:1-3, 22, 23, 29, 30, ceux qui entraient au service du sanctuaire sous la Loi avaient " depuis l'âge de trente ans et au-dessus ". Il est donc logique de penser que Jean le baptiseur, Lévite et fils de prêtre, commença son ministère à cet âge-là, non pas au temple, bien entendu, mais dans la mission spéciale que Dieu lui avait réservée (Lc 1:1-17, 67, 76-79). La mention expresse (à deux reprises) de la différence d'âge entre Jean et Jésus et la corrélation entre les apparitions et messages de l'ange de Jéhovah qui annonça les deux naissances (Lc 1) donnent de fortes raisons de penser que leurs ministères conservèrent le même décalage, c'est-à-dire que le début du ministère de Jean (comme précurseur de Jésus) fut suivi, environ six mois plus tard, par le commencement du ministère de Jésus.
Si on tient compte de ces données, Jean naquit 30 ans avant le début de son ministère en la 15e année de Tibère, soit entre la deuxième moitié de l'an 3 av. n. è. et août ou septembre de l'an 2 av. n. è., tandis que la naissance de Jésus eut lieu environ six mois plus tard.
Éléments indiquant que son ministère dura trois ans et demi.
D'autres données chronologiques permettent d'aboutir à une conclusion encore plus précise. Ces renseignements sont en rapport avec la durée du ministère de Jésus et la date de sa mort. La prophétie rapportée en Daniel 9:24-27 annonçait que le Messie paraîtrait quand commencerait la 70e " semaine " d'années (Dn 9:25) et que sa mort sacrificielle aurait lieu au milieu ou " à la moitié " de la dernière semaine, mettant fin du même coup à la validité des sacrifices et des offrandes imposés par l'alliance de la Loi (Dn 9:26, 27 ; voir aussi Hé 9:9-14 ; 10:1-10). Cela voulait dire que Jésus Christ accomplirait un ministère de trois ans et demi (la moitié d'une " semaine " de sept années).
Pour que le ministère de Jésus ait duré trois ans et demi, s'achevant avec sa mort à l'époque de la Pâque, il faut que cette période ait englobé en tout quatre Pâques. On trouve trace de quatre Pâques en Jean 2:13 ; 5:1 ; 6:4 et 13:1. En Jean 5:1 il n'est pas expressément question de la Pâque, mais d'" une [" la ", d'après certains manuscrits anciens] fête des Juifs ". Il existe cependant de bonnes raisons de penser qu'allusion est faite ici à la Pâque plutôt qu'à une autre des fêtes annuelles.
Précédemment (en Jean 4:35), Jésus avait dit qu'il y avait " encore quatre mois avant [...] la moisson ". Or, la moisson, et notamment celle des orges, commençait vers la Pâque (14 Nisan). Jésus fit donc cette déclaration quatre mois avant cette date, vers le mois de Kislev (novembre-décembre). La fête de l'Inauguration, instituée après l'Exil, avait lieu au mois de Kislev, mais elle n'était pas au nombre des grandes fêtes auxquelles la présence à Jérusalem était obligatoire (Ex 23:14-17 ; Lv 23:4-44). Si on en croit la tradition juive, elle était plutôt célébrée dans les nombreuses synagogues disséminées dans tout le pays. Plus loin, en Jean 10:22, il est dit précisément de Jésus qu'il assistait à une fête de l'Inauguration à Jérusalem ; il semble cependant qu'il se trouvait déjà dans la région depuis la fête précédente, celle des Huttes, et qu'il n'y était donc pas allé exprès. En revanche, le texte de Jean 5:1 sous-entend clairement que si Jésus quitta la Galilée (Jn 4:54) pour se rendre à Jérusalem, c'était pour cette " fête des Juifs " particulière.
La seule autre fête qui avait lieu entre Kislev et la Pâque était celle des Pourim, célébrée en Adar (février-mars), environ un mois avant la Pâque. Mais la fête des Pourim, qui était également d'origine postexilienne, était elle aussi célébrée dans les foyers et les synagogues par tout le pays. Selon toute vraisemblance, c'est donc la Pâque que désigne l'expression " fête des Juifs " en Jean 5:1, fête pour laquelle Jésus était à Jérusalem conformément à la loi que Dieu avait donnée à Israël. Jean, il est vrai, ne rapporte ensuite que peu d'événements avant de parler de la Pâque suivante (Jn 6:4), mais un examen du tableau des " Principaux événements de la vie de Jésus sur la terre " montrera que Jean s'étendit très peu sur le début de son ministère et omit de nombreux événements déjà rapportés par les trois autres évangélistes. D'ailleurs, le récit de l'activité impressionnante de Jésus que firent les autres évangélistes (Matthieu, Marc et Luc) tend à confirmer la conclusion selon laquelle il s'intercala effectivement une Pâque entre celles qui sont mentionnées en Jean 2:13 et 6:4.


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