Les Témoins croyaient depuis longtemps que le Règne millénaire du Christ commencerait après 6 000 ans d'histoire humaine. Mais quand les 6 000 ans d'existence humaine allaient-ils prendre fin? Le livre La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu, paru en anglais aux assemblées de district de 1966, désignait 1975. Sur les lieux mêmes de l'assemblée, tandis que les frères en examinaient le contenu, ce livre a suscité bien des discussions au sujet de 1975.
À Baltimore (Maryland), c'est Frederick Franz qui a donné le discours de clôture, en commençant ainsi: "Juste avant que je monte sur l'estrade, un jeune homme m'a abordé avec cette question: 'Dis, que signifie ce 1975?'" Puis frère Franz a cité les nombreuses questions qu'on avait posées, à savoir s'il fallait comprendre dans ce nouveau livre qu'en 1975 Harmaguédon serait terminé et Satan lié. Voici ce qu'il a dit en substance: 'Cela se peut. Mais nous n'affirmons rien. Tout est possible à Dieu. Mais nous n'affirmons rien. Et que nul d'entre vous ne se révèle dogmatique en parlant de ce qui va se passer d'ici 1975. Chers frères, le point essentiel de cette discussion, le voici: le temps est court. Le temps se fait très court, il n'y a aucun doute là-dessus.'
Dans les années qui ont suivi 1966, de nombreux Témoins de Jéhovah ont agi en harmonie avec l'esprit de ce conseil. Toutefois, d'autres déclarations ont été publiées à ce sujet, et certaines ont été probablement plus catégoriques qu'il n'aurait fallu. C'est ce qu'a reconnu La Tour de Garde du 15 juin 1980 (page 17).
Extrait de cette Tour de Garde :
À notre époque, c'est le même désir ardent, louable en soi, qui a incité les chrétiens à essayer de déterminer la date à laquelle ils seront enfin libérés des souffrances et des difficultés qui accablent l'humanité. La parution du livre La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu, qui disait qu'il serait approprié que le règne millénaire du Christ coïncide avec le septième millénaire de l'existence de l'homme, suscita une très grande espérance à propos de l'année 1975. À l'époque, et plus tard, des déclarations insistèrent bien sur le fait que ce n'était là qu'une possibilité. Malheureusement, à côté de ces explications qui incitaient à la prudence, d'autres déclarations laissaient entendre que la réalisation de notre espérance cette année-là était non seulement possible, mais probable. Il est regrettable que ces dernières déclarations aient, selon toute apparence, fait oublier celles qui incitaient à la prudence et aient ainsi contribué à entretenir chez certains des espérances déjà nées dans leur esprit.
Montrant qu'il n'est pas sage de fixer ses regards sur une date en particulier, La Tour de Garde du 1er novembre 1976 disait: "Si quelqu'un a été déçu en ne suivant pas cette manière de penser, il devrait maintenant veiller particulièrement à redresser son point de vue, tout en reconnaissant que ce n'est pas la parole de Dieu qui a manqué son but ou qui l'a trompé et déçu, mais que son raisonnement était fondé sur de fausses conceptions." En disant "quelqu'un", La Tour de Garde entendait tous les Témoins de Jéhovah qui avaient ainsi été déçus, y compris ceux d'entre eux qui participèrent à la publication des renseignements qui contribuèrent à nourrir un espoir axé sur cette date.
Néanmoins, il n'y a aucune raison pour que notre foi dans les promesses de Dieu soit ébranlée. Au contraire, cela devrait tous nous inciter à examiner de plus près ce que disent les Écritures à propos d'un jour de jugement. Nous nous apercevrons alors que ce n'est pas la date de celui-ci qui compte le plus. Ce qui importe, c'est que nous gardions toujours présent à l'esprit qu'il y aura un tel jour, qui est d'ailleurs de plus en plus proche, et qu'alors nous devrons tous rendre des comptes. Pierre exhorta les chrétiens à agir sagement en "attendant et [en] n'oubliant jamais la présence du jour de Jéhovah". (II Pierre 3:12.) Ce qui importe pour le chrétien, ce n'est pas une date, mais sa manière de vivre jour après jour. Il ne doit pas vivre un seul jour sans penser qu'il dépend de la direction et de la sollicitude pleine d'amour de Jéhovah, mais il lui faut se soumettre à celles-ci, en n'oubliant jamais qu'il devra rendre compte de ses actes.
Jésus en donna la raison en disant: "Car le Fils de l'homme est destiné à venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rétribuera chacun selon sa conduite. (Mat. 16:27). L'apôtre Paul écrivit de son côté: "Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu (...). Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même." (Rom. 14:10-12). Et encore: "Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, pour que chacun reçoive le prix des choses qu'il a faites au moyen du corps, selon ce qu'il a pratiqué, soit bien, soit mal." (II Cor. 5:10). Dans combien de temps devrons-nous rendre compte à Dieu pour nous-mêmes? Jésus déclara: "Celui qui aura enduré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé." (Mat. 24:13). Qu'est-ce que "la fin" dont parle Jésus? Ce peut être la fin du présent système de choses ou la fin d'une personne, à sa mort. De combien de temps chacun de nous dispose-t-il donc? Personne ne peut déterminer le jour où il mourra. Pareillement, parlant du temps de l'établissement du Royaume de Dieu, Jésus dit à ses apôtres: "Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les époques que le Père a placés sous sa juridiction. (Actes 1:7). Il nous est impossible de calculer à l'avance la date de la fin du présent monde.
Je vous donnerais l'extrait promis du livre quand je l'aurais entre les mains, je pense dans le courant de la semaine.
Emmanuel
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