Toutefois que fait-on de notre scepticisme, une fois qu'on l'a développé?
Car tout système philosophique qu'il soit, le scepticisme n'est qu'un mode de pensée, si j'ose dire, et non une fin en soi.
Or il m'apparait plusieurs tenants du scepticisme sur ce forum se gaussent de leur appartenance morale au système de pensée sceptique et qu'au delà de vaines discussions visant à établir qui pisse le plus loin, il n'y a aucun questionnement sceptique, tel que vous l'avez si justement défini, outre les processus déjà entendus, du genre:
"Regardez, tel zozo prétend telle chose"
"Oui, comme tel autre zozo, et finalement il truquait"
"Ah oui, et tel intervenant du forum, regardez-le, il croit telle chose, il est comme-ci, ou comme-ça, il doit être frustré, etc."
Parfois, il se glisse d'authentiques questionnements et des discussions intéressantes, c'est pourquoi je lis ce forum depuis longtemps.
Mais le reste du temps, beuark! Ça ne vaut même pas les électrons qui servent à véhiculer les messages, et dieu sait que les électrons ne se vendent pas cher la tonne...
Dès qu'une personne déborde du strict cadre des ovnis ou des zozos, hop! on surveille ses propos pour souligner telle ou telle faiblesse alléguée et pour lui taper dessus.
J'en viens parfois à penser que le sujet des ovnis et autre phénomènes relevant du paranormal sont des sujets si familiers, si entendus, si bien connus, que pour plusieurs, s'aventurer dans d'autres domaines est risqué, puisque les réponses et arguments leur sont encore inconnus.
Comme les inquisiteurs cathos et protestants qui avaient leur petit livre de questions et de réponses, qui conduisaient invariablement à la culpabilité du sujet. Et tout cela avec le secours de la Raison.
Ça me fait penser aussi à un petit jeu que les québecois connaissent bien, vous savez?
"Ché pas si tu va m'crère, mais l'aut'jour"
"Ch'te cré pas"
"Ch'te'l dit"
"Ben ch'te cré pas"
"Ben ch'te'l dit"
"Ben ch'te cré pas"
"Ben ch'te'l dit"
"Ben ch'te cré pas"
"Ben ch'te'l dit"
"Ben ch'te cré pas"
"Ben ch'te'l dit"
"Ben ch'te'l jure"
"Ah ben là ch'te cré"
"Eh ben marci"
"Eh ben"
...
C'est un petit jeu qui repose sur la répétition d'une proposition et de ses réponse. Quiconque brise le pattern qu'il recèle se fait rabrouer: "tu l'as pas", "c'est pas ça qu'il faut répondre", etc.
Eh bien ici, c'est souvent pareil. On tape sur les zozos, sur les croyants des ovnis, sur quelques autres sujets bien délimités, et on s'entretient dans ses médiocres raisonnements. Arrive un trouble-fête qui crie aux sceptiques de cesser de batifoler dans leurs petits carrés de sable bien connus et de faire quelque chose d'utile et élargissant le champs d'action de leur pensée vers des choses importantes, et voilà les injures, les qualificatifs ou pire, les allusions qui se déchainent. Les allusions sont les pires puisqu'elles suggèrent les pires qualificatifs tout en préservant la dignité de celui qui allègue.
Et tout ça pourquoi? Pour ne pas devoir réfléchir, raisonner, inventer de nouveaux questionnements et de nouveaux raisonnements.
Tous ne sont pas comme ça, mais il en existe sufisamment dans ce forum pour créer une impression de médiocre gaspillage de ressources intellectuelles qui autrement, seraient et utiles, et pertinentes.
L'intelligence, ce n'est pas qu'une question de QI ou de raisonnements, car bien des raisonnements sont pédants et vide de sens, tout exacts qu'ils peuvent être en vertu des postulats sur lesquels il repose. Lire notamment Korzybski sur le sujet, car votre définition rejoint de très près sa pensée.
Étant juriste, je sais moi-même que les méthodes d'interrogatoire sont souvent plus déterminantes que les faits ou les réponses eux-même; qu'une question habilement posée travestit la vérité dans une direction voulue. C'est valable ici, d'autant plus que les juges appliquent une loi qui leur est propre.
Une chose est certaine, si un intervenant ne pratique pas le discours dominant, qui n'en est pas un de scepticisme soi dit en passant, aussitôt il se voit attribuer des motifs et des qualificatifs pas très élogieux.
Et tout ça en se basant sur quelques textes, ce qui ne fait pas du tout empirique.
Comme quoi se qualifier d'une manière n'emporte pas un comportement conséquent.