Voilà pour l'histoire. Mais j'avoue que nous n'avons pas eu à l'époque le réflexe d'analyser les résultats d'un oeil critique. C'était un don, ça avait son charme, c'était gratuit, ça faisait rêver, et surtout ça nous faisait voir grand-maman d'un autre oeil: sur ce point-là du moins, c'était une personne exceptionnelle.
Je ne sais pas si ce phénomène est encore répandu, mais chose certaine à l'époque, et dans un québec plus rural, il était monnaie courante de reconnaître à quelqu'un un «don». L'un «arrêtait le sang», l'autre les maux de tête, et ainsi de suite. C'était pas des croyances organisées, largement médiatisées, au contraire, juste des petits riens (sans grandes conséquences pour ceux que j'ai connus) auxquels on croyait volontiers, comme si ça «épiçait» la vie et le quotidien (souvent difficile) d'une saveur exotique, un peu féérique.
Et on n'envisageait pas vraiment de «ne pas y croire», pourquoi l'aurait-on fait d'ailleurs, ce petit morceau de «mystère» maîtrisé par un parent ou une connaissance nous donnait une espèce de confort et d'assurance face à la vie.. et ses mystères.
Mais à te lire, Bill, j'ai comme le goût de questionner les cousines au prochain party du jour de l'an sur ce sujet, et de voir si le «mystère» de grand-mère est toujours complet dans leur esprit, ou si au contraire il s'est estompé.
|