Premièrement, vous renversez le processus mental, comme si c'était en fait toutes ces bonnes choses qui formaient le but visé, et que le reste n'était qu'une série de malentendus, erreurs, etc. dans la réalisation de ces buts. Or, on sait bien que c'est tout le contraire, et que si quelqu'un vous empoisonne avec du gâteau au chocolat, le fait que le dessert était délicieux ne l'excuse en rien.
Deuxièmement, utiliser comme vous le faites les idées comme l'emploi et la "fierté" du peuple allemand, c'est totalement tomber dans le panneau de la propagande du NSDAP lui-même: et si la fièrté du peuple allemand passe par l'élimination des Juifs qui le polluent, est-ce toujours une "bonne intention"? Tout de même, il me semble que 70 ans plus tard on devrait savoir éviter ce genre d'affirmation, on devrait avoir appris une chose ou deux.
Troisièmement, le fait que ces individus eux-mêmes ait ou non cru bien faire à un moment ou un autre n'est pas la question. Même les pires criminels croient bien faire, ou on de bonnes raisons--c'est-à-dire, bonnes de leur point de vue. Il est très à la mode d'être relativiste, mais il n'en reste pas moins que si on discute du bien-fondé du travail de quelqu'un la question (valide ou non) qu'on pose en est une de morale universelle. Donc la réponse doit inclure un jugement du point de vue général; non pas simplement de l'honnêteté du sujet ou la force de ses convictions, mais est-ce que ces convictions sont légitimes ou non, au départ.
La question ici c'est si le gâteau de mère Thérésa est empoisonné ou non, et il semble qu'il le soit, que sa rhétorique ait fait 10 fois plus de mal que ses band-aids sur les lépreux de bien.
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