2) «un grand nombre d'individus» est nécessaire au niveau statistique, vous avez raison. Les chances qu'une mutation améliorant la «vision» se produise dans un nombre restreint sont très faibles. MAIS: le grand nombre fonctionne horizontalement (tous en même temps) ET verticalement (dans le temps/générations). Prenez une termitière, par exemple. À travers les générations un seul bagage génétique sera partagé par des millions d'individus. N'oubliez pas que le développement de la vue date de bien avant l'apparition des mammifères (et de la plupart des vertébrés, en fait, à moins que je ne me trompe).
3) Vous demandez: «Si le caratère est toujours conservé, est-ce dire que j'ai toutes les possibilités de couleur de yeux dans mon code génétique?» J'ai l'impression que votre question est rhétorique, mais je réponds tout de même: vous mélangez un cas d'hérédité avec l'hérédité en soi. Le concept de «caractère», qui est ancien, recouvre aussi bien la possession de l'oeil (tout le monde a deux yeux, donc il se conserve) que sa couleur (ceux qui ont les yeux bleus ont deux gènes récessifs bleus, donc pas de brun, donc le caractère couleur ne se conserve pas).
La question est donc mal posée. Bien que vous utilisiez la même expression pour plusieurs phénomènes, la conservation d'un caractère, comme vous dites, est une chose différente si on parle d'hérédité familiale (les yeux, par exemple) ou de survie au sens de l'évolution. JF vous a dit qu'une mutation neutre, par définition, n'est pas délétère. Elle *peut* parfaitement se conserver d'une génération à l'autre dans une famille étendue (termites?), ce qui donne le temps à d'autres mutations de se produire.