Au fil des années, vous avez eu maintes fois l'occasion de vous faire une idée du personnage.
Ce n'est toutefois pas mon cas. Je voudrais me rendre compte par moi-même. J'espère que vous ne m'en tiendrai pas rigueur. Avec l'esprit de rigueur que je vous connais, vous conviendrai qu'il ne serait pas scientifique de ma part de ne pas investiguer une situation pour l'unique raison que d'autres l'on fait avant moi et que leur conclusions sont qu'il n'y avait en fait rien à découvrir.
Je veux dire que chacun doit refaire un peu par soi-même une partie du cheminement et ne pas s'en tenir à ce que d'autres en pense. C'est là je pense l'enseignement premier de Descartes.
Par exemple, avant que quelqu'un s'avise pour la première fois que la terre n'est pas au centre du monde, tous les avis les plus autorisés professaient le contraire. Heureusement, il y a eu des dissidents. Je ne sais pas s'il faut les accuser d'avoir voulu réinventer la roue.
Quand j'aurai vu par moi-même, je tirerai très possiblement les mêmes conclusions que vous. Si tel devait être le cas, je ne serai pas déçu. J'aurai la satisfaction d'avoir fait ce que je me devais de faire : vérifier par moi-même. Je ne consacrerais pas des années de ma vie à cette vérification mais je peux y investir quelques-une de mes journées vides.
Florence:
«Croyez-vous vraiment utile de l'encourager à venir encombrer ce forum de ses divagations ?»
Assurément pas. Mais sont-ce des divagations ? Voilà ce qu'il me faut chercher.
P.-S.
«Discours de la méthode PLUS la dioptrique, les météors et la géométrie», René Descartes, Éditions Fayard, 1986, page 21 (malgré les apparences, j'ai respecté l'orthographe du livre, en particulier l'accentuation hésitante) :
«Ainsi au lieu de ce grand nombre de preceptes dont la Logique est composées, je creu que j'aurois assez des quatre suivans pourvûque je prisse une ferme et constant résolution de ne manquer pas une seule fois a les observer.
Le premier estoit de ne recevoir jamais aucune chose pour vraye que je ne la connusse evidemment estre telle : c'est à dire, d'eviter soigneusement la Preciptation, et la Prevention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugemens, que ce qui se presenteroit si clairement et si distinctement a mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.»
Évariste Galois-qui-veut-voir-par-lui-même :-)
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