C'est une définition hautement suspecte de l'«artificialité» que de la limiter à ce qui est construit par d'autres/au préalable. Ce qui est construit par votre intellect est également artificiel, surtout si on tient compte du fait que votre intellect n'est pas «vide» cad qu'il fonctionne à partir de concepts donnés par la culture. Ceci procède d'une obsession des lumières à trouver/décrire l'«homme universel», une abstraction a-culturelle qui révèlerait la vraie nature humaine. Ce concept n'a plus cours aujourd'hui.
Ce qui est décrit dans ce passage est un théisme, auquel on colle des adjectifs («naturel», «donné par la raison») pour mieux le fonder. Ça n'ajoute absolument rien à l'analyse: ceci est une simple description du concept historique de «religion naturelle». Par ailleurs, Kant est pris hors contexte et on semble vouloir lui faire dire que les règles morales viennent de dieu, ce qui est diamétralement opposé à sa pensée. Pour Kant, la morale/l'éthique ne sont pas faites de règles du tout. (dans l'ouvrage cité Kant tente de démontrer que la religion ne devrait pas nécessiter d'apport surnaturel pour être applicable en pratique et que les «desseins de dieu» ne devraient pas être «impénétrables» mais parfaitement raisonnables -- ce qui ne veut pas dire qu'on ne doive pas se les faire expliquer par le clergé).
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