Ca, je peux te répondre facilement: je participe depuis longtemps à un forum de voyage américain (www.fodors.com/forums), et bien sûr les sujets no 1 depuis mardi sont les attentats, les survivants, qui en veut à l'Amérique, qui il faut immédiatement raser au sol sans attendre, etc. 99% des messages comportent une mention à dieu (God bless us all, G bless America, etc). Les quelques personnes qui tentent d'injecter un peu de raison dans le débat se font flamber méchant mais encore acceptable, mais celui qui a suggéré de laisser dieu en dehors du débat s'est fait traîner dans la boue dans une proportion et avec une virulence inimaginable, depuis des promesses qu'il brûlerait éternellement en enfer (elle me fait toujours rigoler, celle-là: elle montre l'esprit de compassion caractérisant les vertueux qui ont toujours la religion à la bouche, et dans le genre menace vide, surtout à un athée, on ne peut faire mieux) jusqu'à des menaces de le démasquer et de lui faire la peau.
Idem hier soir lorsque j'ai dit à mes voisins que j'étais athée et que je ne voyais pas ce que bons dieux et diables venaient faire dans cette histoire ("c'est bien commode de s'excuser de ses mauvaises actions en prétendant qu'elles ont été inspirées de l'au-delà. Ca permet d'évacuer toute responsabilité. Ce ne sont ni dieux ni diables qui mettront hors de nuire les terroristes et qui préviendront les prochains attentats ou sortiront les rescapés des décombres."), les vociférations indignées ont été unanimes (à nouveau, je suis censée finir en enfer ...).
C'est comme le débat Randi/Browne: Browne a immédiatement marqué des points en mettant en exergue l'athéisme de Randi, et on a vu un bel effet de meute de tous les appelants (et de King aussi), se gargarisant de leur supériorité ("je vous plains M. Randi, de ne croire en rien").
Bien entendu, lorsque des crédules, zozotériques et autres croyants se "liguent" pour partager et répandre à grands glapissements leur opinion commune des sceptique, c'est de la "démocratie". Lorsque des sceptiques partagent un doute commun (et un certain nombre de valeurs), c'est la "dictature de la majorité". Novlangue, anyone ?
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