Postée par Jean-Francois , Oct 20,1999,10:39 | Index | Forum |
Par exemple: "Le livre qui dit la Vérité" de Raël, ce titre est un condensé de langage "publicitaire": il laisse croire à une Vérité, ce qui attire; puisqu'il "dit la Vérité", il ne peut y avoir de questions ni sur le sens ni sur la valeur de cette "Vérité"; en même temps, il masque l'ineptie profonde qu'est un livre disant quoi que se soit. En même temps, toujours, il cache totalement "la Vérité" en question, il l'occulte. Ce titre vise donc à "vendre" une idée en la cachant le plus possible... probablement parce qu'il n'y en a pas, d'idée.
Ce type de phrase tient beaucoup plus du slogan publicitaire que de la réflexion. Probablement à cause de sa "gratuité", je veux dire parce qu'elle ne correspond à rien: on y croit ou non. Comme lorsqu'on lit sur un menu de restaurant que le poisson est frais du jour, c'est le restaurateur (qui à tout intérêt à ce que le client ne croit pas le poisson vieux du mois dernier) qui le dit... on le croit, ou non. C'est la même chose avec une phrase comme "les saggitaires sont de grands voyageurs"... Que? "Oui, à cause de l'influence de Jupiter sur le deuxième décan de..." Il sera impossible de savoir comment Jupiter influence, ni en quoi le 2è décan est propice (ou non) aux voyages. La phrase est plus importante en elle-même que l'idée qu'elle cherche à transmettre. L'adéquation de la phrase avec la réalité n'entre pas en ligne de compte, elle est même totalement inutile. De plus, on ne peut que croire comprendre ce genre de phrase mais son sens véritable échappera toujours à une analyse plus approfondie. C'est une forme de "langue de bois".
Le truc est que ce genre de langage est moins "dérangeant" qu'un langage qui provoque (ou cherche à provoquer) la réflexion. C'est un langage "facile", en ce qu'il s'adresse aux émotions plus qu'à l'intellect, et c'est celui que nous utilisons tous dans la majeure partie de nos rapports avec les autres. C'est donc un langage que l'on intègre plus facilement, plus "inconsciemment". Seulement, ce qu'il "vend" c'est du vent (désolé), plus ou moins mélodieux. C'est donc un langage facilement "compris" et qui fait perdre des points de repères vis à vis de la réalité. Le point le plus perdu étant la véracité de l'affirmation. (Dans mon exemple raélien: à partir du moment ou on est sensible au titre, on ne questionne plus l'existence de cette Vérité.)
Y-a-t'il un "linguiste" dans l'assemblée, qui puisse traduire ça en termes plus précis? Ou m'indiquer si ça lui rappelle une théorie déjà énoncée (référence de livre?)?
Jean-François
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