On n'a aucune bonne raison de croire le contraire: que des petits changements, sur une période de temps suffisante, ne finissent pas par être importants. Au contraire, des changements même infimes peuvent conduire à un changement de structure important - en passant par des étapes elles-mêmes fonctionnelles. Et, cela pourrait même prendre moins de temps qu'on le pense. C'est ce que démontre, entre autres, l'étude de modélisation de Nilsson et Pelger (1994, Proc R Soc Lond B Biol Sci., 256(1345):53-8; voir Nilsson (1996) Curr Biol., 6(1):39-42 pour une base génétique de l'évolution de l'oeil).
Pour aller à l'encontre de cet argument, il faudrait montrer que a) c'est impossible en soi ou b) il existe un meilleur mécanisme régissant les mécanismes génétiques. Je dis bien démontrer, affirmer ne suffit pas. Je suis d'accord qu'on peut avancer plein d'autres possibilités. Mais elles ne sont pas forcément démontrables ou démontrées.
Emmanuel: "Qui joue le rôle de l'expérimentateur dans la nature ?"
Les mutations, qu'elles soient ponctuelles ou par fragment (délétions, insertions, par crossing over ou autres; dans le dernier cas, on peut même penser aux infections virales ou bactériennes), la dérive génétique et la sélection naturelle. Les interactions sont complexes et les situations ne sont pas toujours simples a résumer.
Je vous conseille la lecture de "la théorie de l'évolution - une logique pour la biologie" (P. David et S. Samadi, 2000, Flammarion). Vous y trouverez, de manière mieux structurée et argumentée que ce que je peux faire sur un forum, toute la logique génétique derrière l'évolution. Avec de nombreuses références à des éudes précises illustrant chaque point. Je prendrai peut-être le temps de mettre ça sous forme succincte, ça évitera les périodiques redites sur le sujet dans le forum.
Jean-François