Lovecraft et l’astrologie :
“Il y a peu de temps un charlatan nommé Hartmann, adepte de la pseudo-science de l’astrologie, s’est mis à diffuser dans les colonnes des News les pernicieux sophismes habituels de l’art occulte, si bien que dans l’intérêt de la véritable astronomie j’ai été contraint d’entreprendre une campagne agressive et satirique” (lettre à M.W. Moe, 1914)
Lovecraft et la religion :
“Pourquoi la plupart des hommes de bon sens doivent-ils se tromper eux-même par des notions de dieux personnels et «aimants», d’esprits, et de démons ?” (Lettre à Kleiner, Cole et Moe, 1916)
La trop souvent citée «profonde connaissance de l’occultisme» de Lovecraft :
“Non - je n’ai jamais rien lu du jargon de «l’occultisme» classique, car j’ai toujours pensé que l’écriture étrange est plus efficace si elle évite les superstitions rebattues et les formules de culte populaire. Je suis, à vrai dire, un matérialiste absolu dans la mesure où il s’agit de vraie croyance; sans une parcelle de foi dans aucune forme de supernaturalisme - religion, spiritualisme, transcendantalisme, métempsycose, ou immortalité. Il est possible, toutefois, que je puisse recueillir quelques bonnes idées dans les boniments de ces marginaux psycho-lunatiques; et j’ai souvent pensé acquérir un peu de cette camelote vendue dans une librairie occultiste de la 46 ème rue.[...] Si l’un quelconque de ces cultes de timbrés possède des brochures gratuites et de la «littérature» avec des détails suggestifs, je ne verrais pas d’inconvénient à avoir mon nom sur leurs «listes de gogos». [...] Connaissez-vous de bons ouvrages sur les mystères magiques et noirs qui pourraient fournir des idées de formules convenables ? [...] On entend prononcer quantité de noms - Albert le Grand, Eliphas Levi, Nicolas Flamel, etc. mais nous sommes pour la plupart terriblement ignorants de ce qui les concerne.” (Lettre à C.A. Smith, 1925)
La conception du monde de Lovecraft :
“Dans ma jeunesse j’étais féru de spéculations philosophiques mais je suis finalement arrivé à un tel degré de scepticisme que le processus même de la pensée philosophique a cessé de m’intéresser. Je suis sceptique et matérialiste absolu, et je considère l’univers comme un incident sans but absolument et essentiellement temporaire dans le réarrangement incessant et sans limite des électrons, des atomes, et des molécules qui constituent la base aveugle mais régulièrement mécanique de l’activité cosmique. Rien ne compte réellement et la seule chose à faire, c’est de prendre les valeurs artificielles et traditionnelles que l’on trouve autour de soi et de prétendre qu’elles sont réelles, afin d’entretenir cette illusion que la vie présente une signification, qui donne aux événements humains leur motivation apparente et un semblant d’intérêt.” (lettre à A.W.J. Coates, 1926)