Non, pas du tout. Simplement, les poissons qui avaient les nageoires leur permettant de se mouvoir en milieu terrestre ont eu accès à des ressources supplémentaires, qui ne leur étaient pas disputées par les poissons qui ne pouvaient sortir de l'eau. Il y a donc eu une pression sélective vers ceux qui avaient les nageoires plus "pattes" que "nageoires".
Les poissons n'ont pas pu développer eux-mêmes les pattes, ils sont "coincés" dans leur forme (comme vous: battre des ailes ne fera pas pousser des ailes). Par contre, leur descendants leur ressembleront tout en étant légèrement différents. Ces différences pourront soit leur permettre d'"aller plus loin" (sur la terre ferme, par zemple) ou, au contraire, de "stagner" (le cas le plus probable) voire de régresser.
Cela reste très schématique, bien sûr. L'évolution est un jeu d'interactions très complexes entre le materiau (formes et fonctions de l'être vivant; pour beaucoup, le seul matériau de base est l'ADN, je trouve cela restrictif), le mileu (l'environnement entourant l'être, avec ses contraintes et richesses), et le devenir du materiau (sa descendance, identique et modifiée).
Pour découvrir l'"extra-naturel" qu'offre la nature, il faut absolument lire les essais de Stephen Jay Gould. Il a un style inimitable et les sujets qu'il aborde sont souvent très surprenants. Voir:
Le pouce du panda, Le sourire du flamand rose... Le mieux est encore de les lire en anglais.
Jean-François
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