Il semble que les plans du ministre français de l'Education nationale, qui vient de nommer un chargé de mission du «fait religieux» (Régis Debray), ne provoquent des crises d'urticaire. C'est vrai, quoi, si on enseigne aux gosses que ce que croit le voisin a autant de valeur que ce qui se croit ici, sans le filtre de l'interprétation papale ("toutes les religions sont valables, mais certaines sont plus valables que d'autre, et au sein de ces certaines, il y en a une qui est la meilleure"), on risque de lui donner du goût pour la concurrence, ou pire, de le rendre agnostique, voire athée … horreur, horreur !
Extrait de l'interview [entre parenthèse, mes commentaires fielleux]:
Libération: "Seriez-vous prêt à voir la religion enseignée par des non-religieux?"
Mgr Ricard (prés. conf. épiscopale française): "Le catéchisme ne saurait être remplacé par des cours de culture religieuse. Ceux-ci ont une autre fonction."
[ben oui, les uns veulent instruire, l'autre endoctriner]
"Dans la mesure où l'initiative de l'Education nationale débouche sur une présentation des systèmes de fondement de chaque religion en vue de permettre un plus grand respect mutuel , elle peut être intéressante si elle est réalisée dans un souci d'honnêteté."
[lire: si elle continue à présenter le catholicisme comme "la bonne religion pour la france et le reste comme des particularités folkloriques d'autres cultures moins avancées"].
Mais cette présentation va immanquablement renvoyer à la question de savoir ce qu'il y a derrière ces religions."
[et tout, mais alors tout, vaut mieux qu'un gosse qui se pose ce genre de questions. Même s'il devient $cientologue, on a des chances de le récupérer sur son lit de mort. Par contre, si il devient rationnaliste, c'est raté !]
"A savoir, est-ce que la religion est une illusion de l'homme qui se rassure en créant un univers pour répondre à des questions existentielles? Ou bien, au contraire, existe-t-il une expérience religieuse qui nous dit quelque chose sur l'ouverture de l'homme à une transcendance? Ce n'est pas seulement le «comment» mais le «pourquoi» qu'il faudra expliquer. Et là, ce n'est plus du ressort de l'enseignement public."
[Ben oui, l'enseignement public risque d'adopter un point de vue impartial, et on sait bien que l'impartialité en la matière mène au rationnalisme, et on ne veut surtout pas de cette bête-là ...]
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/011217-030024079SOCI.html