Je crains que tes gènes de la naïveté ne soient surexprimés ;->
Il s'agit d'un argument régulièrement avancé par les partisans du laisser faire dans le domaine de la santé des pays pauvres, ou le crétin Mbeki à la tête de l'Afrique du Sud ("ça limitera la surpopulation et ne subsisteront que ceux qui ont des gènes de résistance à ces maladies") et surtout par les fanatiques des conspirations ("on" a répandu le sida et "on" bloque l'accès aux médicaments pour éradiquer les populations noires). On est parfois tenté de leur donner à chacun un peu raison ...
De toute façon, le calcul économique derrière ces spéculations plus ou moins vertueuses est parfaitement faux. Les coûts directs (soins de fin de vie et soutien aux handicaps que ne peuvent ni ne prétendent assurer les "médecines alternatives")* et indirects (pertes économiques dues à l'absentéisme, déficit de populations actives au moment de leur vie où elles sont le plus productives, déséquilibres démographiques inter-générations et inter-populations) ne sont pas compensés par les économies potentiellement réalisées par l'absence de soins efficaces.
* c'est curieux comme tous ces zozos se disent prêts à guérir d'un coup de poudre de perlin-pinpin les pires maladies mais se tiennent à bonne distance de toute action envers les handicaps, dépressions, schizophrénies et autres maladies dégénératives auto-immunes et tutti-quanti, qui ont le défaut de ne pas guérir toutes seules et évoluent invariablement vers le plus mal, mais sans tuer le patient ni le rendre totalement inopérant dans un délai suffisamment court pour qu'on puisse oublier la totale inefficacité du remède miracle. Les Naessens et compagnie prétendent soigner instantanément cancer et sida, jamais la sclérose amyotrophique latérale ... Il faut dire que le cancéreux moyen, en fin de vie, n'a plus guère les ressources intellectuelles ni financières qu'aurait par exemple Stephen Hawkins si un charlatan lui assurait en vain une guérison miracle et que sa réserve de combativité est limitée dans le temps ...