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Re:Re:Il y a le passé et il y a l'histoire...


Re: Re:Il y a le passé et il y a l'histoire... -- Florence
Posted by Greg , Dec 22,2001,18:54 Index  Forum

Bien sûr que c'est à géométrie variable! Certains événements méritent d'être retenus parce qu'ils sont indispensables pour comprendre notre présent: la colonisation européenne et la décolonisation des annéees 1950-60, la révolution industrielle, les deux guerres mondiales, l'avénement du communisme, la guerre froide et la chute du Mur de Berlin, Hiroshima, la conquète de l'espace, etc. On ne peut pas dire que cela n'a jamais existé puisqu'on en subit encore les conséquences, positives ou négatives. Les problèmes actuels ne sont pas nécessairement des problèmes "nouveaux".

Mais certains événements que l'on juge essentiels actuellement ne l'étaient pas au moments où ils ont eu lieu: les chinois ont découvert la poudre à canon mais c'est beaucoup plus tard que cela a révolutionné l'histoire, quand les européens s'en sont servis pour dominer le monde...

D'autres événements ont peu d'importance à l'échelle planétaire mais sur une base plus limitée dans le temps et dans l'espace, ils sont aussi dignes d'être retenus: le naufrage du Titanic est un fait divers mais il a frappé l'imaginaire à son époque et est un événement dans l'histoire maritime. Dans l'histoire du crime, les meurtres de "Jack the ripper" ou le massacre de la Saint-Valentin sont des événements importants. Mais on peut très bien faire l'histoire de la Grande-Bretagne ou des États-Unis sans en parler...

De plus, les événements n'ont pas la même importance pour tout le monde: Pour les francophones du Canada, la déportation des Acadiens en 1755 et la défaite des français sur les plaines d'Abraham en 1760 sont des événements importants. Mais pour les anglophones, l'indépendance américaine et la crise agricole irlandaise des années 1830 sont des événements nettement plus significatifs.

Signalons enfin qu'un livre d'histoire est toujours le produit d'une certaine époque. L'historien est un individu de son temps qui interprète toujours le passé à partir de ses connaissances, de ses préoccupations actuelles et aussi de son idéologie. L'historien du 19e siècle ne s'intéressait pas à l'histoire des dominés. De nos jours, la mode est plutôt à l'histoire sociale où à celle des mentalités. Des documents que l'on considérait insignifiants deviennent tout à coup essentiels...

Bref, le passé existe mais son histoire est en perpétuelle reconstruction!


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