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Re:Vroum-vroum; tout va bien.


Re: Vroum-vroum; tout va bien. -- Julien
Posted by Gilles , Dec 26,2001,14:57 Index  Forum

Julien:
"Il y a effectivement des variations dans les espèces dues à la diversité et la sélection naturelle. Mais ce n’est pas l’évolution ce sont des modifications qualifiées « horizontales ». Autrement dit, une bactérie résistance aux antibiotiques est toujours une bactérie avec le même nombre X de gènes".


L'évolution, ce n'est pas nécessairement un accroissement du nombre de gènes. Les humains, n'auraient, selon les dernières estimations, pas tellement plus de gènes que les poissons. Mais je suis content que vous admettiez maintenant que l'évolution est possible; la mutation d'un gène en un nouveau gène conférant un avantage sélectif, c'est ce qu'on appelle l'évolution. Vous pouvez bien la qualifier "d'horizontale" si vous voulez, mais c'est bien de l'évolution. Ce seul mécanisme suffit pour expliquer une large part de l'évolution, des premiers vertébrés à nous.

Vous semblez aussi ignorer qu'on connaît des mutations qui font augmenter le nombre de gènes. Par exemple, on a pu suivre, dans le sud de la France, les différentes mutations qui sont apparues entre 1972 et 1994 chez une espèce de moustiques soumis à des insecticides. Les premières mutations consistaient en des amplifications génétiques (multiplication en plusieurs exemplaires d'un gène) permettant une plus forte expression de ces gènes codant pour des enzymes permettant la détoxification de l'insecticide. En 1977, on a noté une nouvelle mutation modifiant l'enzyme elle-même sur laquelle agissent les insecticides (une cholinestérase). Le gène s'est répandu dans les zones où on utilise l'insecticide (avantage de la résistance) même si cette nouvelle cholinestérase était moins efficace que l'ancienne. Vers 1994, on a vu apparaître une autre mutation consistant en une duplication permettant au gène standard plus efficace de cotoyer le gène moins efficace codant pour l'enzyme résistante. Le moustique devenait ainsi résistant tout en demeurant aussi performant que les non résistants. Le moustique, dans cet exemple, s'est adapté par l'ajout de nouveaux gènes à son génome. Est-ce bien ce que vous appelez, dans votre jargon créationniste, de "l'évolution verticale"?

Il y a de nombreux autres cas documentés de nouveaux gènes se formant suite à l'amplification dans le génome de gènes ancestraux.

Julien:
L’évolution n’a jamais existée ni sur papier, ni en pratique.

Oui, bon, on le saura :-)


Julien:
"Croyez vous qu’il suffit de l’archæoptéryx, de Lucy, des « petites pattes » imaginaires des baleines pour démontrer la théorie ? Ce sont des faits banaux qui sont remis en question par les évolutionnistes eux mêmes".

Vous savez très bien (quoique...) ce ne sont pas, loin de là, les seuls arguments en faveur de l'évolution.


Julien:
Elle n’a pas de base la théorie parce qu’elle ne dit pas comment les modifications verticales se font ; comment un nouveau gène émerge, s’harmonise au reste de l’ADN, code pour une fonction utile, se perpétue dans la population … Si vous y réfléchissez, vous allez changer d’idée, mais vous ne le ferez pas honnêtement parce que vous ne voulez pas défaire vos 20 à 30 ans de croyance, de parole, de lutte pour la théorie de l’évolution.

Pour ce qui est de l'apparition de nouveaux gènes, Jean-François et moi avons souvent répondu (voir également le début de ce message). Comme d'habitude, vous n'y avez pas donné suite sinon pour ramener l'argument sur le tapis sans jamais la moindre allusion à nos réponses.

Quant à l'harmonie des gènes, considérez que chaque fois qu'on fait un enfant, on met ensemble des gènes variés qui n'avaient jamais été regroupés ensemble et pourtant, ils s'harmonisent tous parfaitement les uns avec les autres. On peut hériter de gènes codant pour un gros crâne d'un de nos parents et de gènes codant pour de petits yeux d'un autre sans se retrouver avec des yeux trop petits flottant dans leurs orbites. On peut très bien accoupler un basset avec un caniche et obtenir un chien parfaitement fonctionnel. Régulièrement, on introduit de nouveaux gènes dans le génôme de plantes ou d'animaux. Ces gènes étrangers s'intègrent au reste du génôme et se perpétuent ensuite dans la population.