Comme l'on parle de changement d'orientation ou d'attitude après un certain temps d'engagement dans une association et de promotion du scepticisme, poursuivons.
Si l'on parle d'un sceptique ayant donc promulgué le scepticisme pendant 3-4-5 ans ou plus (pour reprendre l'idée mentionnée à la fin de mon précédent message) et n'ayant plus nécessairement la même énergie ou le même enthousiasme qu'au début, il me semble que ce sceptique en arrivera à adopter l'une ou l'autre des attitudes suivantes.
1) Radicalisation ; il est fatigué de prendre des gants plus ou moins blancs, de répéter gentiment tout le temps les mêmes choses ; il devient plus volontier cinglant, et ultimement, il en viendra, comme vous l'observez, à attaquer les personnes autant que leurs idées.
Personnellement, je ne connais personne, dans la « gang » de sceptiques que je côtoie plus ou moins régulièrement, qui en soit arrivé à adopter une telle attitude.
2) Détachement ; le sceptique est las ; des constats identiques à ceux faits par le sceptique radicalisé, il ne tire pas un regain d'énergie perceptible et extériorisée mais se fait plutôt, à la limite, introverti. ll adopte l'attitude du sceptique qui a vu neiger et qui n'enrage plus de revoir toujours les mêmes bancs de neige... Il sera toujours un sceptique ou un membre actif, mais ne voit plus d'intérêt à faire vrombir son moteur ou crisser ses pneus sur l'asphalte...
Il me semble que c'est plutôt cette attitude, qui aussi la mienne plus souvent qu'autrement, que je perçois chez la plupart des sceptiques de la gang mentionnée ci-dessus – et j'espère que je ne suis pas en train de faire une boulette en disant cela !...
Plus précisément, pour ma part, je suis depuis quelques années partisan de l'idée qu'on nuance le discours négativiste des sceptiques en y ajoutant un volet de vulgarisation scientifique, afin que l'on entende non plus seulement « ce n'est ainsi que le dit telle pseudoscience... », mais aussi « ... c'est cependant ainsi du point de vue scientifique, et c'est tout aussi merveilleux, planant ». On s'éviterait ainsi le reproche d'être des « empêcheurs de rêver en rond » tout en inculquant un peu de cette culture scientifique qui fait si cruellement défaut aux nouvelâgeux convaincus.
Mais voilà une méthode douce que plusieurs trouveront trop indirecte...
Ch. Bertrand