A ce propos, il est parfaitement faux de croire (comme le POF) qu'il n'y a pas de contact entre le cortex cérébral et les structures sous-corticales chez les non-humains. A partir du moment ou le cortex cérébral est apparu, il avait déjà des connexions afférentes (thalamiques) et des connexions efférentes (au moins vers les noyaux de la base). Il est tout aussi faux de croire que l'ablation d'une région corticale entraîne forcément de "l'inertie et de la stupeur" chez l'être humain. Tout dépend de la région touchée, exactement comme chez les animaux. Certains épileptiques chez qui ont a pratiqué des microleucotomies (sections restreintes des connexions entre une région et d'autres*) sont totalement indiférenciables - à priori, pas si on pousse les tests - de personnes non-opérées. De la même manière, quelqu'un de largement lobotomisé sera devenu une espèce de robot passif.
* Pratiquées, dans ce cas-ci, pour éviter la propagation de l'activité épileptique à d'autres régions cérébrales.
Mais, il est évident que la réalité ne peut satisfaire un obsédé radoteur, qui se complait dans les anecdotes non vérifiées.
Pour une excellente référence moderne et bien illustrée sur l'évolution du cerveau des vertébrés, voir: Nieuwenhuys, Ten Donkelaar et Nicholson (Ed.) The Central Nervous System of Vertebrates, Springer Verlag, Berlin, New York, 1998. Par contre, je crains que cet ouvrage ne soit seulement disponible dans les bibliothèques universitaires.
Sur les relations entre cerveau et conscience, je conseille les ouvrages d'A.R. Damasio ("L'erreur de Descartes", "La conscience même de soi"). Même si les idées développées ne font pas forcément concensus, il expose très clairement - et de manière vulgarisée et référencée - comment on peut arriver à étudier les bases neurales de la conscience à partir de cas neurolopathologiques bien compris. Peut-être un peu moins faciles à lire mais tout aussi intéressants: J. Eccles ("Evolution du cerveau et création de la conscience"), Edelman ("Biologie de la conscience").
Jean-François