ALAIN : c'est les évolutionnistes qui ont oublié que la théorie de Darwin n'est pas une théorie de l'apparition de la vie mais plutôt une théorie sur l'origine des espèces et la sélection naturelle.
BRUNO : Sauf que c'est vous qui avez associé ici biogénèse et évolution. Et Jean-François (je crois) et moi qui avons souligné cette erreur. Soyez beau joueur.
(PRÉCÉDEMMENT) BRUNO : L'idée de gradualisme est encore très présente et je dirais même encore dominante. Et le néodarwinisme est graduel (sinon il n'y aurait pas le nom de Darwin dans le mot). L'évolution par saut, ce sont les équilibres ponctués. 20 ans?
ALAIN : Le néo-darwinisme n'a gardé que la sélection naturelle de Darwin et à ajouter les mutations génétiques. Par exemple, pour augmenter le nombre de vertebres d'un vertébrés, il faut une mutation qui a occasionné un saut brusque.
BRUNO : Pour les besoins de cette discussion, votre définition du néo-darwinisme est acceptable. Le mot "saut" est habituellement utilisé dans le cadre des équilibres ponctués. Pour vous comprendre, pas pour le débat, j'aimerais savoir si vous considérez l'augmentation du nombre de vertèbres comme un exemple de changement graduel ou saltatoire.
ALAIN : Si l'univers est fini, l'entropie augmente. Donc il y a une fatalité, c'est le désordre. Et tous ne sont pas d'accord avec cette idée du désordre qui augmente c'est tout.
BRUNO : Êtes-vous en train de dire que certains pensent que l'Univers est infini juste parce qu'ils sont mal à l'aise avec l'idée que l'entropie augmente? Et pourquoi l'entropie n'augmenterait-elle pas dans un univers infini?
ALAIN : C'est ce qu'enseigne les bouddistes, en plus de leur sagesse.
BRUNO : D'où les bouddhistes tirent-ils leurs connaissances?
ALAIN : Vous êtes bien informés. Ce que vous oubliez, c'est que les mutations dans des conditions favorables disparaissent après 4 générations. Et si la mutation persiste, elle n'est jamais favorable. De toute façon, en admettant qu'il faut d'innombrables mutations pour modifier une espèce, chaque étape de la séquence mutationnelle doit être viable puisqu'une mutation qui n'est pas viable n'est pas gardée par la NATURE, selon la théorie de l'évolution.
BRUNO : Les conditions favorables n'existent que dans un laboratoire. Les mutations potentiellement néfastes peuvent "survivre" dans des gènes en plusieurs copies ou si elles est sont récessives. Une mutation néfaste peut devenir bénéfique si les conditions changent et vice-versa.
ALAIN : N'oubliez pas que pour les évolutionnistes, la NATURE a déjà une idée du chemin à prendre.
BRUNO : Que voulez-vous dire par ça? Les théories scientifiques de l'évolution s'accordent pour dire que l'évolution n'est pas dirigée.
(PRÉCÉDEMMENT) BRUNO : Comment l'évolutionisme aurait-il pu s'imposer à partir du XIXième siècle malgré l'establishment créationiste tout en étant en contradiction avec 99% de la science?
ALAIN : Je me pose la même question. Les gourous de la science officielle ont su domptés les foules j'ose croire. Et les biologistes comme Cyrille Barrette continue de faire un bon travail.
BRUNO : Permettez-moi de reformuler ma question. Comment les gourous de la science officielle du milieu du XIXème siècle qui étaient créationistes avec quelques évolutionistes non-darwiniens et qui avaient avec eux 99% de la science ont-ils pu être convaincus par simplement deux naturalistes, avant de dompter les foules?
Ce ne serait pas parce que les idées de Darwin et Wallace avaient du sens et étaient convaincantes?
ALAIN : Dans mon travail, nous avons à faire de la mutagénèse aléatoire pour trouver la forme la plus stable (autre que le globule fondu) d'une protéine alimentaire.
BRUNO : Pour ma culture générale, qu'est-ce que ça a voir avec les nano-robots protéiniques dont vous nous avez parlé?
ALAIN : Et à travers ces recherches, je découvre jour après jour que si vous changez juste faiblement les paramètres d'une protéine, vous changez irrémédiablement beaucoup d'autres paramètres. Dans des cas simples, les répercussions ne sont pas énormes. Mais dans des cas par exemple de la chaine respiratoire dans la membrane de la mitochondrie,
les conséquences sont toujours désastreuses. Et c'est la même chose avec les systèmes 1 et 2 de la photosynthèse.
BRUNO : Rien de nouveau sous le soleil. Les systèmes que vous décrivez sont parmi les plus fondamentaux sur lesquels la vie s'est développée. C'est normal qu'il n'y a pas de place pour beaucoup de variation.