[Bill]{...Pour reprendre vos mots, je veux bien me mettre à table, met ne me servez pas des mets préparés d'avance par quelqu'un d'autre.}
Veuillez noter Bill la double présence du mot "met" dans votre phrase. Dites-moi Bill, le mot "met", ça vous fait penser à quoi ?
Pour reprendre MES MOTS Bill, il ne faut pas vous mettre à table (car je n'ai jamais dit ça !) mais vous approcher de la table. C'est bien VOUS (et non moi) qui introduisez la métaphore du comestible, probablement non sans raison...(Qu'en pensez-vous ?) Je ne puis donc me montrer surpris de l'apparition d'un fantasme sous-jacent dans lequel vous exprimez de façon à peine déguisée le refus de devoir avaler "des mets (fastfood) préparés d'avance par quelqu'un d'autre". En termes kleiniens, une petite angoisse paranoïde qui n'augure rien de bon pour nos échanges à venir mais qui vient à point nommé pour expliquer vos 3 derniers messages centrés sur la dérobade.
Certains appelleraient ça des "aspects hypervigilants" de votre personnalité. Moi j'appelle ça "un fond parano". Question de terminologie pas vrai ? J'avoue cependant que la première est plus gentille et plus...comportementale. Presque "tarte aux pommes". Comme ça, on reste dans les "mets".
Le propre du ratiocineur, fut-il thérapeute, c'est de rationaliser les raisons pour lesquelles il se débine. Votre prétention (3 fois répétée) à "vérifier mon passeport", risible pour ce qu'elle suppose d'une maîtrise illusoire, masque mal votre malaise à répondre. Pourtant Bill, répondre à ça, personne ne vous y force ! Alors ?
L'obsession méthodologique renforcée de tâtillonnage vous dispense donc d'avoir à intervenir sur le fond.
"Met" en vous débinant (méthodologiquement bien sûr car noblesse oblige) vous avez tout à fait raison de mentionner que deux individus comprennent un même texte de façon quelquefois fort différente. J'ajouterai quant à moi qu'une des conditions nécessaires à la réussite de l'établissement d'un vigoureux malentendu repose pour une bonne part sur la transformation du libellé du texte original (mes mots). Vous ne semblez guère avoir perdu de temps pour commencer à vous y employer. Est-ce là ce que vous appelez "y mettre du vôtre" ?
Si oui, puis-je vous recommander "d'y laisser un peu du...l'autre" ?
Il y a dans ces textes (Zarifian, Assoun et cie), Bill, des passages qui ne sauraient prêter à confusion et il faut une bonne dose de - appelons ça - ...prudence de votre part pour supposer qu'on puisse leur faire dire le contraire de ce qu'ils signifient sans la moindre ambiguité possible. Le caractère purement formel de votre objection lui retire donc toute validité.
Quant à la supposée vérification de mon degré de compréhension, sachez qu'il existe, pour ce faire, une méthode éprouvée qui consiste à entamer un dialogue. La réponse de l'interlocuteur et la nature de ses commentaires permettent généralement de se faire assez rapidement une idée de son degré de compréhension. Je suis étonné de devoir rappeler de semblables évidences à un psychothérapeute chevronné (du moins le prétend-il) qui passe désormais le plus clair de son temps à déployer son génie thérapeutique avec M. Francis Gatti.
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