Hélas, le risque est bel et bien matériel, et les médecins passent une partie de leur temps à réparer les dégâts causés par les disciplines pseudo-médicales (qu'il s'agisse des chiros, de la phyto ou autres) en matière d'interactions et d'intoxications (plantes et substances "naturelles") ou de blessures. Les anti-inflammatoires ne font pas que "réduire la douleur" mais comme leur nom l'indique, ils réduisent aussi l'inflammation due aux lésions ayant causé la douleur, ce qui en passant est souvent suffisant pour permettre d'induire la guérison naturelle. Les chiros et autres charlatans (tous les chiros ne le sont d'ailleurs pas nécessairement) proposent une solution unique, mais erronnée car bien trop tronquée, à toutes sortes de problèmes dont ils ne connaissent pas l'étiologie.
La différence entre les divers charlatans que combat la médecine "officielle" et cette dernière est que, bien que la médecine ait en effet son carnet de déboires, elle le reconnaît et travaille à le réduire autant que faire se peut. Elle ne prétend pas non plus, au contraire des charlatans, détenir une fois pour toute LA solution à tout.
Les raisons qui font que l'on ne peut interdire la pratique de la charlatannerie tiennent 1) à la crédulité et l'ignorance du public qui y a recours, 2) itou des politiciens à qui les charlatans vendent du vent (sans compter qu'un politicien, s'il y voit des votes, validera l'application de crotte de chats en bâton si le public le demande), 3) au lobbying des charlatans qui, pour défendre leur part de gâteau (car ils ne pratiquent pas gratis pro deo) sont très prompts à pointer les défauts des autres et à prétendre offrir une alternative valable, mais beaucoup moins à documenter leurs allégations ("quoi? vous voulez des preuves? vous n'êtes que des ennemis du progrès, bornés et défenseurs de vos intérêts corporatifs"), 4) à une campagne de discrédit (autre variante du lobbying) envers la science en général et la médecine en particulier.