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Re: Recherche sur la Charia


Re: Recherche sur la Charia -- Denis
Posté par Florence , Jul 23,2002,16:41 Index  Forum

Evidemment, si tu commences par le site des cousins de Julien (99,99% de gènes en commun ..., le reste n'est lié à rien, car fossilisé), ce n'est pas là que tu vas avoir une explication digeste de la chose.

La clé de la compréhension, comme toujours, se trouve chez ces damnés universitaires, en l'occurence les spécialistes du droit, pas chez les très saints prozélytes :-)

Va voir http://fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/ni/ni_1349_p0.html (avec ctrl+F, cherche "charia")

http://www.upmf-grenoble.fr/cours/droitcomp/Partie%203b.htm (LE STATUT DU POUVOIR DANS LES ETATS MUSULMANS)
§ 2 ‑ L'organisation de l'Etat.
Certains Etats affirment traduire la volonté de l'Islam en matière d'organisation du pouvoir, car il y aurait « un modèle islamique d'organisation du pouvoir ». En réalité ce modèle n'existe pas, car si la Charia comporte des règles précises et nombreuses en droit privé, elle n'en comporte presque pas en droit public. Dans cette dernière matière, elle ne comporte que des principes généraux ayant trait à la direction des hommes et à la sauvegarde de la communauté. Ces principes généraux peuvent faire l'objet d'interprétations différentes en fonction des circonstances de temps et de lieu. Un auteur écrit, avec pertinence, que la CHARIA « fournit des orientations générales, mais pas de modèle ».

CONCLUSION

La nature du droit islamique est, dans une large mesure, déterminée par son histoire, comme on l’a vu. Le droit islamique ne prétend pas à une valeur universelle. Il est contraignant dans sa totalité pour les musulmans dans les territoires islamiques, et dans une moindre mesure en territoire non islamique ( ex : selon la doctrine hanafite, un musulman peut passer des accords impliquant des intérêts avec des non musulmans, en territoire infidèle ). Pour les non musulmans, le droit islamique ne s’impose qu’en terre islamique, et encore de façon limitée. Le droit islamique entend couvrir la totalité des actes et des relations humaines ; le droit musulman est donc complètement incorporé dans le système des devoirs religieux. Il possède un grand nombre de concepts juridiques généraux et particuliers, qui demeurent assez vagues et manquent de contenu positif. Il privilégie la méthode casuistique dans lequel l'intention ( NIYYA ) est un concept fondamental. Il ne s’attache pas tant à dégager les éléments juridiquement essentiels de chaque cas et à les soumettre à des règles générales, qu’à établir des séries graduées de cas. Les règles de procédure y sont intimement mêlées avec les règles de fond, sans qu’il soit possible très souvent de les distinguer. Le concept d’institution, cher à Maurice HAURIOU, est absent. Bien qu’il soit le droit d’une communauté, le droit islamique, dans sa structure technique, est essentiellement individualiste ( ex : chaque héritier devient immédiatement propriétaire de sa part individuelle ). Enfin le traditionalisme du droit islamique, qui est peut-être son trait le plus marquant, est typique d’une « loi sacrée ».