Pas du tout :
1°) Il n'y a pas de "gouffre" qui soit infranchissable. Mais faisons comme s'il y en avait un.
2°) Cette réalité est prédite par :
a) le modèle raëlien
b) le modèle des lutins verts (il y a un lutin vert invisible et immatériel qui tire les ficelles derrière chaque facette de la réalité)
c) le modèle de la poupée russe (notre univers est un univers expérimental, qui a été créé par un expérimentateur qui lui-même appartient à un univers créé par un autre expérimentateur qui lui-même, etc.)
d) le modèle de l'illusionnisme (le monde n'existe pas, tout ce que nous croyons voir est illusion)
e) le modèle de la génération spontanée unique (tout l'univers tel que nous le connaissons a émergé spontanément à partir du néant pas plus tard qu'hier ; évidemment, notre cerveau a émergé de telle manière qu'il croie se souvenir d'événements antérieurs)
Vous connaissez un moyen de trancher entre tous ces modèles aussi pseudo-scientifiques que le créationnisme ?
>JF et toi faites de votre mieux pour bricoler des arguments trouver à droite et à gauche avec Google ou talkorigins.
Vous savez, Julien, tout le monde n'argumente pas avec trentre-cinq sites Internet sous le nez. Il existe aussi des universités qui dispensent des cours - et il y a même des fossiles ou des embryons qu'on peut observer directement et qui appuient, de toute évidence, l'évolution. C'est mieux que Google ou Talkorigins, non ?
>Notez que personne ici n’en a fait autant, je veux dire que personne n’a décrit la théorie de l’évolution de façon structurée.
Vous voulez que je vous le fasse ? Bon, comme vous voulez.
La théorie de l'évolution contemporaine s'appuie sur deux constats simples :
1°) tous les êtres vivants de la planète descendent d'un ancêtre commun unique
Les arguments (déjà cités ici) sont nombreux :
a) grande similitude entre tous les êtres vivants, du niveau cellulaire au niveau moléculaire
b) évolution visible dans le registre fossile
c) similitudes étonnantes entre les embryons des animaux
d) distribution biogéographique qui démontre l'évolution (si l'on se base sur la théorie de la tectonique des plaques)
2°) les différences phénotypiques entre les différents êtres vivants sont essentiellement dues à des différences génétiques
Qu'elle explique par le processus suivant :
1°) Il y a une génération permanente de variabilité génétique au sein des populations vivantes par mutations
2°) Cette variabilité est réduite par :
- la sélection naturelle, qui permet d'améliorer l'adaptation de telle ou telle population (ex. : phalène du bouleau, microbes résistants aux antibiotiques)
- la dérive génétique, qui fait que telle ou telle variation génétique/chromosomique se répand ou disparaît par hasard de la population
3°) Les événements de spéciation, conduisant (par divers processus) à la formation de deux communautés d'individus isolées reproductivement dans un premier temps, puis interstériles dans un second temps
Ces trois processus ont été décrits, observés, analysés, reproduits. Ils permettent, à eux seuls, l'émergence de toute la biodiversité contemporaine à partir d'un ancêtre unique (qui était, rappelons-le, le constat de départ que l'on cherchait à expliquer). Il existe bien sûr, sur ce thème de mécanismes communs, différentes variations : la coévolution explique l'émergence des relations écologiques entre organismes (qui vont de la prédation ou du parasitisme à la symbiose). Les mutations de type duplication de gènes/divergence des copies permet d'expliquer la fameuse "augmentation d'information" dont vous affirmez dans votre article en mentant effrontément qu'elle n'a jamais été constatée. La sélection sexuelle (une variante de la sélection naturelle) explique l'émergence d'un dimorphisme sexuel parfois très prononcé (et apparemment sans autre utilité que la séduction du sexe opposé). Les modifications dans l'expression d'homéogènes ou autres gènes régulateurs du développement permettent l'apparition rapide (quelques mutations) de nouvelles structures morphologiques. Les hétérochronies (mutations qui décalent ou modifient la longueur, la vitesse... des différentes étapes du développement) permettent d'expliquer la plupart des changements quantitatifs constatés. J'ajouterai que chacune de ces "variations sur un même thème" a été soigneusement décrite, observée, analysée. Son pouvoir explicatif (toujours par rapport au constat originel) a été testé sur de nombreux cas.
C'est bien, comme ça ?