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Re:Re:R:R:Expérience de décorporation induite par stimulation cérébrale


Re: Re:R:R:Expérience de décorporation induite par stimulation cérébrale -- JulesDeToulon
Posté par Jean-Francois , Sep 20,2002,04:31 Index  Forum

Jules83: "Bof quoi!"

Exactement. Même si les témoignages sont "objectifs" - dans le sens de parfaitement honnête -, ils sont invérifiables et restent douteux. Je ne crois pas que les journalistes de Libération aient fait mieux.

Jules83: "Si j'ai bien compris votre article en Anglais, il est possible de creer, dans une certaine mesure, l'impression de flotter au dessus du corps juste ne stimulant des zones précises du cerveau"

Mieux que ça: il est possible de re-créer exactement les impressions décrites par les sujets de décorporations par la stimulation d'une région du cerveau. Comme la patiente est éveillée, elle décrit "en temps réel" ce qu'elle ressens. C'est beaucoup beaucoup plus crédible qu'une analyse a postériori ou des témoignages invérifiables.

Ca prouve une chose (et vous avez mal compris ce que Florence voulait dire): que le cerveau est capable de produire les impressions de décorporation... sans qu'il y ait véritablement décorporation. Donc, les témoignages, même honnêtes, peuvent très bien n'être que le récit d'une forme particulière d'hallucination. Ce que les sceptiques soupçonnaient depuis longtemps.

Jules83: "Que le cerveau possède dans un coin, une représentation totale de notre corps? ... Et au fait, pourquoi cette fonction du cerveau?"

En fait, le cortex cérébral possède plusieurs représentations du corps, que l'on appelle des "cartes corporelles". Il y a des cartes sensorielles restreintes - correspondant à la représentation de la rétine ou de la cochlée, par exemple - ou plus étendues - comme la représentation de toutes les parties du corps dans les cortex somatosensoriels et somatomoteurs, mais il y a des cartes plus complexes qui servent à un niveau d'analyse plus poussé (de différentes modalités sensorielles, avec ou non des composantes mnémoniques). Ce n'est pas une "fonction" à proprement parler mais le résultat d'une organisation particulièrement ingénieuse des réseaux corticaux. Chez nous, cette organisation permet d'avoir "conscience" de nous-même.

D'ailleurs, si nous avons une vision consciente "à la première personne" de nous-même, lorsque nous réfléchissons à comment nous étions à un moment passé donné nous adoptons le plus souvent une vision "à la troisième personne" (comme si nous nous regardions faire ce que nous faisions). Ce que suggèrent les expériences citées, c'est que cette capacité de prendre une position "à la troisième personne" est lié à une région particulière du cerveau.

Jean-François