Re:De l'utopie à la réalité2
Re: De l'utopie à la réalité -- didier
Vos questions sont un peu mélangées. Il y a là toutes sortes d'aspects théoriquement incompatibles (du physiologique au philosophique) et donc j'ai l'impression que vous tentez de prouver quelque chose, ça sent le rhétorique là-dedans. Enfin. Dès le départ vous croyez que puisque les sentiments ne sont pas logiques ou rationnels, ils ne peuvent pas être décrits et/ou expliqués rationnellement. C'est une erreur assez courante qui provient de la définition commune («folk psychology») de ce dont vous parlez, qui confond la forme et le contenu du phénomène «sentiment». Parce qu'on a l'impression intérieure que nos sentiments sont spontanés, on en déduit qu'ils viennent d'un noyau irréductible de notre personne, alors que pour appliquer une logique il faut réfléchir et utiliser des outils conceptuels qui nous sont venus de l'extérieur. Cette distinction est fausse, il y a du réfléchi, du spontané (physiologique) et de l'appris dans les deux cas, au point que ces catégories conventionnelles sont souvent trompeuses. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi vous opposez «le mental» et «les sentiments» comme différents de nature, alors que c'est plutôt comme opposer «les chiens» et «les caniches».Par ailleurs, je ne crois pas que «la raison ou encore les logiques sont le phénomène existentiel le plus tangible par le biais duquel l'être construit son cadre de vie». Au contraire, nos sentiments nous paraissent souvent beaucoup plus tangibles et «vrais» et nous basons une énorme partie de ce que nous faisons sur leur interprétation (eh oui, il faut interpréter nos sentiments: être en amour par exemple, ça ne nous dit pas, en soi, comment se comporter socialement. C'est pas bien romantique, mais que voulez-vous).
Quant à la «description» des sentiments, comme vous dites, j'imagine que vous voulez dire, «est-ce qu'il y a des méthodes scientifiques qui peuvent appréhender le phénomème sentiment?» et non, «est-ce qu'il y a un moyen de comprendre les sentiments à travers notre capacité de raisonner» vous voyez la différence énorme, j'espère: nous on aime faire dans l'empirique, donc c'est plutôt la première question qui nous intéresse (s'cusez de parler pour tout le monde...). La réponse est oui et non: oui, nous disposons du nécessaire pour avancer dans ce champ; non, nous ne savons pas tout pour l'instant--en fait nous savons très peu.
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