Tout à fait d'accord. La manière dont Bush entend procéder a déjà été testée en Afghanistan: http://www.awigp.com/default.asp?numcat=AC130 . On pourra juger de l'humanisme derrière le procédé.
Que Saddam Hussein soit une belle ordure et mérite d'aller faire un tour sur une île déserte avec d'autres dictateurs (j'inclus Bush là-dedans), pas de vivres et un seul couteau, pas de problème. Mais, les américains n'ont pas eu une attitude franchement supérieure en ce qui concerne l'Irak (voir, par exemple, l'article d'Arundhati Roy: http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232--233757-,00.html ):
"En 1996, interrogée par Leslie Stahl sur sa réaction devant la mort de 500 000 enfants irakiens après les sanctions économiques américaines, Madeleine Albright, alors ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, répondait sur CBS que c'était "un choix très difficile" mais que, tout compte fait, "nous pensons que le prix en vaut la peine". A-t-elle été renvoyée de son poste pour avoir tenu pareils propos ? Pas du tout. Elle a continué à parcourir le monde, à représenter les opinions et les aspirations du gouvernement américain. Plus grave encore, dans les circonstances actuelles : les sanctions contre l'Irak n'ont pas été levées. Des enfants continuent à mourir. Nous y voilà. Un distinguo peu subtil oppose la civilisation et la sauvagerie, le "massacre d'innocents" (ou, si l'on préfère, "le heurt des civilisations") et les "dommages de guerre". Pure sophistique, délicate algèbre de la "justice sans limites" ! Combien faudra-t-il de morts irakiens pour améliorer le monde ? Combien de morts afghans pour un seul mort américain ? Combien d'enfants morts pour un seul homme mort ? Combien de cadavres de moudjahidins pour le cadavre d'un seul banquier d'affaires ?"
Jean-François
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