Tu demandes : "La solution REDICO serait-elle de dire "globalement vrai" et de présenter les propositions de conséquence neutre ou négative ensuite?"
C'est très exactement ça.
Ton exemple est d'ailleurs excellent. Une seconde proposition pourrait être du type: "La compétition incite à la tricherie" et cette proposition serait jugée vraie (ex. le dopage dans les sports, etc.)
Une faiblesse de la méthode est quand une proposition est précise pour l'un et floue pour l'autre (exemple caricatural : si elle est énoncée en chinois et qu'un seul des "juges" comprend le chinois).
Évidemment, si une proposition est jugée imprécise, on peut en suspendre l'évaluation et demander qu'elle soit précisée. Mieux: on peut proposer une version amendée P' et évaluer cette nouvelle version.
Les règles du jeu sont encore floues mais j'ai le net feeling que, pour comparer deux "visions du monde", comparer directement les conclusions (en termes de probabilités subjectives, si on joue dans l'axe vrai-faux) est beaucoup plus débloquant que se perdre en argumentations (ref.: les 2 ans avec Julien et Gatti).
Par exemple, si Julien avait accepté de jouer, je l'aurais rapidement questionné sur "à quel moment, quand on recule dans le passé, les règles de la nature deviennent magiques". J'aurais énoncé une suite de proposition du type :
A1 : "Il y a 100 ans, les lois de la nature étaient pratiquement les mêmes qu'aujourd'hui"
A2 : "Il y a 1000 ans, les lois de la nature étaient pratiquement les mêmes qu'aujourd'hui"
A3 : "Il y a 20 000 ans, les lois de la nature étaient pratiquement les mêmes qu'aujourd'hui"
A4 : "Il y a 1 million d'années, les lois de la nature étaient pratiquement les mêmes qu'aujourd'hui"
S'il est toujours créationniste-bibliste-littéral, il devrait (logiquement) donner un gros score à A2 et un petit score à A3.
Après avoir cerné d'un peu plus près ce "moment critique", j'aurais essayé de voir, avec lui, si la transition du règne de la magie à celui de la nature s'est fait de façon abrupte ou continue. Ou à peu près. Difficile de prévoir dans quelle direction peut filer une partie de redico. Normalement, il y a deux conducteurs (ou plus).
Je pense qu'on apprend plus rapidement de ses propres erreurs qu'en écoutant les avis des autres. Par exemple, si un enfant court avec les lacets de souliers détachés et que sa maman lui dit "Attention, Pierrot, tu vas te faire mal", il ne comprendra peut-être pas tout de suite et la pauvre maman aura à tout répéter 100 fois. Mais si Pierrot prend lui-même une bonne fouille, il comprendra très vite.
La méthode redico fonctionne un peu sur le même principe. Si quelqu'un se fait mettre le nez sur les absurdités "logiques" entre quelques conséquences de son système, il comprendra plus vite que par une série d'arguments plus ou moins abstraits.
Enfin... C'est à peu près comme ça que je vois l'affaire.
Denis
P.S. Mon souci en est surtout un d'efficacité et de "déblocage constructif". Mais je me fais sans doute plein d'illusions. La technique n'a pas encore été rodée. Elle n'a donc jamais fait ses preuves.